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16 décembre 2015 3 16 /12 /décembre /2015 14:07

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Qui, en dehors de Bourgogne/Franche-Comté, connaît Marie-Guite Dufay ? La tête de liste de gauche, vainqueure de justesse dans la région, est pourtant un cas à part : elle était lors de la dernière mandature la seule femme à présider une région, la Franche-Comté. Et rempilera donc pour un nouveau mandat.

Marie-Guite Dufay ne sera plus la seule femme à présider une région. Une autre socialiste, Carole Delga, l’a emporté en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Et la candidate de droite Valérie Pécresse est sortie vainqueure du scrutin en Ile-de-France. Trois régions métropolitaines, sur 13, seront donc présidées par des femmes. Contre une sur 22 auparavant. Soit une proportion multipliée par 4,5.

C’est une façon de considérer la situation. Une autre est de constater que cette proportion ne s’établit qu’à 23%. Ce qui rejoint celle des femmes têtes de listes avant le premier tour de ces élections régionales : elles étaient 37 sur 171 listes.

Un progrès a minima, donc, pour la représentation des femmes en politique. Et pour l’égalité en tant que projet politique, le bilan de ces élections régionales laisse un goût amer. Certes, le Front National, n’a remporté aucune région. Et on ne peut que se réjouir que Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen ne gonflent pas le nombre de femmes présidentes de régions. Avec elles les droits des femmes auraient reculé. Mais le parti d’extrême droite peut se targuer d’avoir obtenu au niveau national un nombre de voix record. Et sans doute d’avoir encore fait progresser ses idées.

Quand à la seule femme qui présidera une région parmi les 7 remportées par Les Républicains, il est difficile de voir en elle une défenseure de l’égalité des sexes. « On ne subventionnera pas la théorie du genre », lançait Valérie Pécresse lors de la campagne devant les militants de la ‘manif pour tous’. En 2013, lors du débat sur la réforme du congé parental, elle s’en prenait aux « raisons idéologiques de pseudo égalité des sexes », en estimant que les pères n’ont pas vraiment à s’occuper de leurs enfants durant leurs trois premières années. « Pensez-vous que le plus grand nombre sont les pères qui ont envie de changer des couches ? », s’interrogeait-elle, en assurant que c’est à l’adolescence que les enfants « auraient le plus besoin des pères, notamment parce qu’ils sont une figure d’autorité. »

L’autorité, bien plus que l’égalité, cela risque d’être la ligne politique la plus visible à l’issue de ces élections régionales. Dans la perspective des prochaines élections, présidentielle et législatives en 2017, pas de quoi se réjouir…

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Danièle Soubeyrand-Géry - dans Femmes