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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 18:08

« Un chien mord un homme, ce n’est pas une information. Un homme mord un chien, c’est une information. » Voilà une des formules apprises aux journalistes en herbe pour hiérarchiser les sujets.
Cas d’école : le Festival International de Bande Dessinée d’Angoulême ne compte aucune femme parmi 30 candidats sélectionnés pour le Grand Prix 2016 ? Ce n’est pas une information pour la quasi-totalité des médias français. Le collectif d’une centaine de créatrices de bandes dessinées appelle au boycott ? Ce n’est toujours pas une information. Les Nouvelles NEWS sont quasiment les seules à en parler.

Et soudain : l’auteur Riad Sattouf, qui figure parmi les 30 en lice, annonce qu’il souhaite « céder sa place » à une consœur. C’est une information. Toutes les gazettes en parlent, au point d’éclipser les femmes qu’il entend rendre visibles (voir 100 créatrices de BD valent moins qu'un auteur) ou d’écrire que le collectif s’inscrit dans "son sillage"… D’autres hommes le suivent et ce sont eux les héros de l’information. Le Monde leur consacre même des mini-portraits. Puis les organisateurs réagissent dans la plus grande confusion.

« Tout ce que font les hommes est digne d’intérêt, ce que font les femmes est inintéressant » est une formule non apprise dans les écoles mais appliquée par la plupart des journaux.

Invisible, aussi, la statue de la Petite Sirène à Copenhague, que Facebook a voulu censurer... pour cause de nudité. Ou ces femmes pilotes de la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis, qui n'ont pas droit aux mêmes honneurs que les hommes impliqués dans la même guerre.

Il est temps de regarder l'actualité autrement.

Isabelle Germain

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Danièle Soubeyrand-Géry - dans Femmes