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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 17:29

La pilule du désir féminin repasse à l'action

Créé le mercredi 18 février 2015 14:53 Écrit par Arnaud Bihel

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Après deux échecs, un laboratoire brigue à nouveau l'autorisation de la Flibanserin, pilule agissant sur la libido des femmes. Ce serait la première du genre, près de 20 ans après le premier traitement pour les hommes. Le labo joue la carte féministe.

Non, il ne s'agit pas de 50 nuances de Grey, mais d'une « pilule rose » pour stimuler la libido féminine. La nouvelle fait bien moins de bruit que le Viagra en son temps, mais le laboratoire américain Sprout a déposé mardi 17 février une nouvelle demande d'autorisation pour sa Flibanserin auprès de l'autorité pharmaceutique, la FDA. Cette pilule, la première du genre, est censée agir sur le cerveau pour traiter le manque de désir sexuel chez les femmes
(un autre type de traitement, le Lybrido, toujours en phase de test, avait fait parler de lui en 2013 – Voir : Viagra pour femmes ? Pas si vite !).

La troisième fois sera-t-elle la bonne ? Par deux fois déjà, en 2010 et 2013, la FDA a rejeté la demande d'autorisation de la Flibanserin, jugeant les effets bénéfiques de la pilule trop limités par rapport à ses éventuels effets secondaires.

Pour accompagner sa troisième demande, le laboratoire a dépassé le seul débat sur l'intérêt médical. Il a lancé une vaste campagne de communication féministe, accompagnée d'un site internet, "Even the Score", appelant à « l'égalité de traitement devant la santé sexuelle ». Soutenu par des parlementaires et plusieurs associations de défense des droits des femmes, le laboratoire argue que de nombreux médicaments pour améliorer la libido masculine sont déjà sur le marché, quand aucun traitement similaire n'existe pour les femmes. Alors qu'elles sont autant que les hommes, voire davantage, à connaître des troubles de la libido.

De quoi dénoncer un parti pris sexiste de la FDA. « Il me semble qu'on place davantage de barrières devant ce médicament que devant ceux qui traitent les dysfonctionnements masculins », commentait en 2014 la responsable de la National organisation for Women, Terry O’Neill.

Mais d'autres voix, comme la National Women's Health Association, estiment que les réticences de la FDA sont justifiées du strict point de vue de la sécurité médicale. D'autres encore, note le site de la radio publique américaine NPR, dénoncent une médicalisation du désir, poule aux œufs d'or pour les compagnies pharmaceutiques. Un débat qui avait déjà eu cours lors du lancement du Viagra, il y a bientôt 20 ans

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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 17:26

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Le principe de parité fait que 5 000 femmes supplémentaires sont candidates aux élections départementales par rapport aux derniers scrutins. Et elles seront 1 400 élues en plus dans les assemblées départementales.

A nouveau, l'argument « difficile de trouver des femmes » n'apparaît pas justifié. Pour la première fois, il y a autant de femmes que d'hommes en lice aux élections départementales. Car comme le prévoit désormais la loi, les électeurs de chaque canton votent pour deux candidats « de sexe différent, qui se présentent en binôme de candidats ». Et si ces binômes paritaires constituaient une petite révolution, le nombre de candidatures n'a pas baissé par rapport aux précédentes élections.

Le ministère de l'Intérieur recense 9 097 déclarations de candidatures de binômes, soit un total de 18 194 candidats. C'est quasiment autant que lors des scrutins cumulés de 2008 et 2011 (les conseils généraux étaient alors renouvelés de moitié) où l'on comptait 18 881 candidats. Dont seulement 22% de femmes à l'époque, contre 50% désormais. Soit, pour ce scrutin, 5 000 candidates de plus à l'épreuve des urnes.

Aujourd'hui, seules 660 conseillers généraux sont des femmes (16,3% des élus1). A l'issue des élections des 22 et 29 mars, elles seront 2 054. C'est à dire 1 400 élues départementales supplémentaires.

Le constat était le même aux élections municipales un an plus tôt : l'extension de l'obligation de listes paritaires aux communes de plus de 1 000 habitants (contre 3 500 jusque là) n'avait pas empêché de constituer des listes (Voir : Municipales : la parité n'a pas freiné les candidatures). Ce sont 16 000 femmes supplémentaires qui ont fait leur entrée dans les conseils municipaux des petites communes.

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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 17:23

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 19 FEVRIER 2015

IVG et Projet de loi Santé : le HCEfh salue les recommandations de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale


Les députées Catherine COUTELLE et Catherine QUERE ont présenté hier un rapport d’information relatif au projet de loi sur la santé à la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale. Le HCEfh salue les 21 recommandations formulées, qui sont de nature à renforcer ce projet de loi, en prenant mieux en compte les enjeux spécifiques aux femmes, en facilitant l’accès à la contraception et en améliorant l’accès à l’avortement.

En particulier concernant l’IVG, la Délégation formule 5 recommandations visant à simplifier le parcours des femmes et à renforcer l’offre de soins, notamment en supprimant l’obligation d’un délai de réflexion de sept jours imposé aux femmes qui souhaitent avorter, et la clause de conscience spécifique à l'IVG. Ces propositions étaient portées par le HCEfh dans son rapport relatif à l’accès à l’IVG, publié en novembre 2013.

Les professionnel-le-s de santé disposent déjà d’une clause de conscience générale pour les actes médicaux qu’ils et elles sont amené-e-s à pratiquer (article R.4127-47 du Code de la santé publique). Retirer la double clause de conscience spécifiée par la loi Veil il y a 40 ans ne supprime pas la possibilité des professionnel-le-s de ne pas pratiquer l’acte, mais déstigmatise l’avortement.

Par ailleurs, le 1er RDV est une étape cruciale pour l’entrée des femmes dans le parcours IVG. En permettant qu’il soit réalisé par un plus grand nombre de professionnel-le-s, et en supprimant l’obligation du délai de réflexion, la Délégation propose un parcours des femmes plus rapide. Et en matière d’avortement, le temps joue contre les femmes.

Le Haut Conseil à l’Egalité se réjouit donc que les parlementaires se soient saisi-e-s de ses recommandations et espère un accueil favorable de la Commission des affaires sociales et du Gouvernement, dans la continuité de l’engagement constant et régulier de la France depuis mars 2013 pour faire de l’avortement un droit entier et effectif, qui reconnaisse l’autonomie des femmes.

Pour consulter le rapport du HCEfh « Accès à l’IVG dans les territoires » : http://bit.ly/1enPGe7

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14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 18:56

Mort de l’académicienne Assia Djebar

Le Monde.fr | 07.02.2015 à 18h56 | Par Raphaëlle Leyris

Pour écrire, elle s’était placée sous le double signe, apparemment contradictoire, de la consolation (le sens d’« Assia ») et de l’intransigeance (« Djebar », l’un des 99 noms du prophète Mahomet, signifie « l’intransigeant ») ; elle ne quitta jamais un état d’entre-deux – entre deux pays, entre deux langues. Écrivaine et cinéaste algérienne, membre de l’Académie française, professeur d’université, Assia Djebar est morte le 7 février, à 78 ans, dans un hôpital parisien. Elle était née Fatma-Zohra Imalayène le 30 juin 1936 à Cherchell, à une centaine de kilomètres d’Alger, d’un père instituteur, qui fut l’une des grandes figures influentes de sa vie, et d’une mère qui l’encouragea dans la voie des études et de l’émancipation.

Adolescente, elle quitte l’Algérie pour Paris, où elle a été admise en khâgne au lycée Fénelon avant d’être, en 1955, la première Algérienne à entrer à l’École normale supérieure de Sèvres – début d’une série de première fois : cinquante ans plus tard, elle sera la première des écrivains du Maghreb a être élue à l’Académie. En 1956, suivant le mot d’ordre de l’UGEMA (Union générale des étudiants musulmans algériens), l’étudiante en Histoire ne passe pas les examens ; à la place elle écrit son premier roman, signée Assia Djebar : La Soif, qui paraît en 1957 chez Julliard, l’éditeur de Bonjour Tristesse (1954), auquel sera souvent renvoyé ce livre, situé dans la bourgeoisie musulmane algérienne, où l’on voit la jeune héroïne essayer de séduire le mari d’une amie par ennui.

« Meilleur film historique »

Suivent Les Impatients, Les enfants du nouveau monde et Les alouettes naïves (Julliard, 1959 1962 et 1967). En 1959, elle devient professeur d’histoire moderne et contemporaine du Maghreb à la faculté des lettres de Rabat, jusqu’en 1962, année de l’indépendance de l’Algérie, qui la voit revenir à Alger et y enseigner à la faculté l’histoire (jusqu’en 1965) puis la littérature francophone et le cinéma (entre 1974 et 1980). Durant les années 1970, elle se consacre au cinéma, orienté autour de l’arabe dialectal, avec le long-métrage La nouba des femmes du Mont Chenoua, présenté à la Biennale de Venise, en 1979 où il obtient le Prix de la Critique internationale, puis La Zerda et les Chants de l’oubli qui sera primé au Festival de Berlin de 1983 comme « meilleur film historique ».

En 1980, elle décide de revenir à Paris — « parce qu’il n’y avait plus que des hommes dans les rues d’Alger », expliquera-t-elle plus tard au Monde des livres – et à l’écriture, avec les nouvelles de Femmes d’Alger dans leur appartement (Éditions des femmes, 1980). Le choix de Paris est lié à celui de l’écriture, et à son rapport au féminisme : en Algérie, dira-t-elle, « le spectacle du féminin ne rend possible qu’une écriture de militantisme, de journalisme, de protestation. Mais c’est justement parce que je suis écrivain que je suis partie ». S’ils ne sont pas « militants », ses romans (L’amour, la fantasia, JC Lattès, 1985, Ombre Sultane, JC Lattès, 1987, Loin de Médine, Albin Michel, 1991, Vaste est la prison, Albin Michel, 1995), sont profondément travaillés par les questions féministes, les rapports entre les cultures, la démocratie.

Son œuvre traduite dans une vingtaine de langues

Son œuvre gagne en audience internationale, et, en 1995, elle part enseigner aux États-Unis, à la Louisiana State University de Baton Rouge où elle dirige également un Centre d’études françaises et francophones de Louisiane. Pendant ce temps, Assia Djebar écrit également une thèse consacrée à… son propre travail, qu’elle soutiendra en 1999 : « Le roman maghrébin francophone, entre les langues et les cultures : 40 ans d’un parcours : Assia Djebar 1957-1997 ». La même année, elle publie un essai Ces voix qui m’assiègent : En marge de ma francophonie (Albin Michel) avant de recevoir le prix de la paix des éditeurs allemands, en 2000.

En 2001, elle commence à enseigner à la New York State University. Mais elle n’abandonne pas l’écriture pour autant, publiant, en 2002, un roman aux accents autobiographique avec Femme sans sépulture (Albin Michel). Ne cessant d’accumuler les prix à l’étranger, elle est élue en 2005 à l’Académie française, fauteuil numéro 5 — elle est par ailleurs la cinquième femme à y être admise. Son discours de réception, prononcé l’année suivante, dit sa certitude d’y être entrée avec « les ombres encore vives de (ses) confrères — écrivains, journalistes, intellectuels, femmes et hommes d’Algérie qui, dans la décennie quatre-vingt-dix ont payé de leur vie le fait d’écrire, d’exposer leurs idées ou tout simplement d’enseigner en langue française », et célèbre cette langue, « lieu de creusement de mon travail, espace de ma méditation ou de ma rêverie, cible de mon utopie peut-être. » Son nom est régulièrement été cité pour le prix Nobel de littérature, et son œuvre, traduite dans une vingtaine de langues, mais il lui faut attendre 2014 pour qu’un de ses livres, Nulle part dans la maison de mon père (Fayard, 2007) soit publié en arabe. Assia Djebar sera enterrée dans le village où elle est née.

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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 20:11

Saudi Arabia

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Un rapport de Human Rights Watch indique que l’Arabie Saoudite vient d’adopter toute une série de lois qui définissent les personnes athées comme des terroristes, rapporte the Independent.

Les lois en question, rassemblées sous le Décret Royal 44, qui pénalise la « participation à des hostilités hors du royaume » portent sur le terrorisme, et elles visent à réprimer toutes les formes de dissidence politique et les manifestations de nature à « troubler l’ordre public ».

Elles ont été conçues alors que de plus en plus de Saoudiens se rendent en Syrie pour participer à la guerre civile, et en reviennent avec des idées subversives, et formés aux méthodes pour renverser un régime. Les peines prévues pour ces délits vont de 3 ans à 20 ans d’emprisonnement.

L’Article 1 définit le terrorisme comme suit : « l’appel à la pensée athée sous toutes ses formes, ou la remise en question des fondamentaux de la religion islamique sur laquelle ce pays est basé ».

Human Rights Watch affirme que ces nouveaux textes donneront un fondement légal à la condamnation d’activistes indépendants et pacifiques qui veulent faire avancer la cause des droits de l’homme en Arabie Saoudite. « Les autorités saoudiennes n’ont jamais toléré la critique de leurs politiques, mais ces lois et réglementations récentes transforment toute expression critique ou association indépendante en délit de terrorisme », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

L’organisation explique qu’une telle législation douche les espoirs d’assister à la libération d’un certain nombres d’activistes qui militaient pour les droits de l’homme et qui ont été emprisonnés dans des geôles saoudiennes.

Selon Direct Matin, Ashraf Fayad, un poète palestinien qui a écrit des poèmes contenant des idées athées, a été arrêté le 1er janvier dernier dans le cadre de cette nouvelle loi.

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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 16:29
RVous au Gac Vendredi samedi dimanche avec Antoine Louisgrand
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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 16:27

Alors que la France se remet tout juste de l'attentat contre Charlie Hebdo et que les manifestations du 11 Janvier ont inscrit dans les mémoires et dans les mœurs l'inaliénabilité du principe de la liberté d'expression en France, des étudiants venus veiller sur la voie publique[1] se sont quotidiennement vus intimider par les forces de police, la Brigade anti-criminalité et les CRS à la demande de l'ambassade de Russie.

Sans slogans, ni pancartes, ils se trouvent quelques heures par jour depuis le 26 Janvier 2015 à côté de l'ambassade de Russie en soutien à Nadia Savchenko, députée ukrainienne à la Rada ukrainienne et à l'APCE (Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe), détenue en Russie depuis son enlèvement en Ukraine en juin 2014.

Nadia Savchenko a entamé depuis plus de 55 jours, une grève de la faim dans la prison russe où elle est détenue sans motif légitime et considérée par l'APCE "comme une violation du droit international que l’on peut qualifier, de facto, d’enlèvement".[2]

Après plusieurs intimidations de la part de l'Ambassade, faits d'échanges verbaux et de prises de photos des visages des veilleurs dès la naissance du mouvement, les forces de police qui se rendent quotidiennement à leur rencontre sans jamais rien avoir eu à leur reprocher, ont, à la demande de l'ambassade de Russie peu à peu affermi leurs méthodes, menaçant de les interpeller, prêts à leur faire quitter le lieux de force aidés par la Brigade Anti-Criminalité à la demande de la Représentation de la Fédération de Russie à Paris, 50 avenue Lannes dans le 16e arrondissement.

Harcelés depuis deux semaines, ces méthodes sont nul sans rappeler celles actuellement utilisées en Russie où un jeune homme s'est récemment vu sanctionner de cinq ans de prison pour avoir porté une pancarte "je suis Charlie" dans les rues de Moscou.

Nous restons déterminés et mobilisés tant que Nadia Savchenko ne sera pas libérée par le Gouvernement russe. Cette libération doit avoir lieu sans délais comme l'ont réclamé les députés de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe dans une déclaration[3], privant également la Russie de son droit de vote à l'Assemblée jusqu'en avril 2015.

Contact presse :

Anastasia FOMITCHOVA – Vice-présidente de l’AEUF :

06.46.27.71.63 – anastasia.fomitchova@gmail.com

[1] sur le principe des "veilleurs debout" inspiré du mouvement de contestation lancé par un jeune chorégraphe en juillet 2013, place Taksim, à Istanbul. Il a vite été rejoint par de nombreux anonymes. Chacun reste le temps qu'il veut. Cela peut être dix minutes avant d'aller travailler, une demi-heure ou toute la nuit.

[2] Alinéa 11 de la résolution 2034 adoptée par l'APCE le 28/01/2015

[3] « (…) The Assembly also called on the Russian authorities to release Ukrainian PACE member Nadiia Savchenko “within 24 hours and to ensure her return to Ukraine or to hand her over to a third country”. »

http://assembly.coe.int/nw/xml/News/News-View-FR.asp?newsid=5410&lang=1&cat=8

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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 20:25
France Procès du Carlton. :
Patric Jean, réalisateur de la domination masculine, porte-parole de Zéromacho, mouvement abolitionniste, fait le point sur le procès du Carlton.

Que pensez-vous de la façon dont les médias traitent du procès du Carlton. Il semble que le discours des journalistes a quelque peu évolué ?

Il y a très clairement une évolution. Par exemple Laurent Joffrin dans son édito du 3 février dernier a tenu un discours très surprenant puisqu’il dit «La marche vers l’égalité des deux sexes proscrit désormais qu’on use de l’autre comme d’un simple moyen». il y a aussi Yves Calvi qui s’insurge « on a affaire à des réseaux mafieux, abominable, à de la traite humaine» (voir le montage vidéo de Zéromacho ci-contre).

Aujourd’hui, notre parole considérée jusqu’alors comme extrémiste, comme ultra universaliste semble partagée ! De plus nous étions considéré comme prudes surtout au moment où nous avions dénoncé les positions des » 343 salauds » (1)

Donc à la faveur du procès du Carlton, une bonne partie de la presse dénonce les brutalités, les violences que vivent les victimes de la prostitution. Ainsi la presse a parlé de cette jeune femme prostituée de 19 ans ayant perdu connaissance dans les toilettes et qui est violée par plusieurs hommes.

Ce que démontre ce procès c’est que l’image du « client » prolétaire esseulé ne tient plus mais que l’on a affaire à la bonne bourgeoisie propre sur elle. Ce sont les victimes qui sont du côté des classes populaires. Et pour cause…

Avant le procès Carlton, nous avions été surpris par l’importante couverture médiatique de la marche de Rosen Hicher Les esprits changent, les mentalités évoluent.

En tant que mouvement militant pour l’abolition de la prostitution, pourquoi à votre avis, la loi votée à l’Assemblée nationale n’est elle pas encore à l’ordre du jour au Sénat ?

Pour l’instant on sent bien qu’il y a au Sénat un certain nombre de personnes qui ne veulent pas que la loi (2) soit votée et pas forcément uniquement des personnes de droite.
Il y a des socialistes, et non des moindres, qui ont soutenu DSK n’ignorant rien des violences qu’il avait fait subir à nombre de femmes. Qui a intérêt à stopper la discussion de la proposition de loi ou à la renvoyer en commission pour mieux l’enterrer? Nous posons aujourd’hui la question à Jean-Pierre Godefroy (président de la commission spéciale du Sénat et membre de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes), et à Jean-Marie Le Guen (secrétaire d’Etat chargé des relations avec le parlement).

Ce procès met en évidence le fait qu’il y a des brutalités qui sont légales. Ce dont est accusé DSK c’est d’avoir prêté son appartement dans lequel des violences sexuelles ont eu lieu. De toute évidence certains élus veulent que ces brutalités restent légales et que l’on ne pénalise pas le «client» !

Où en est le travail de Zéromacho sur la prostitution ? Le mouvement n’a t-il pas la volonté de travailler sur d’autres sujets ?

Il y a des pays où Zéromacho gagne du terrain comme en Allemagne. C’est important pour nous car il s’agit d’un pays où la prostitution a été légalisée. De plus en plus d’Allemands se sentent concernés par la question de l’abolition. Zéromacho a une plus forte visibilité aujourd’hui dans les médias allemands.
La leçon du procès du Carlton est que tout ce que l’on dit depuis le début du mouvement commence à être reconnu comme juste : la prostitution n’est que violences et brutalités. La plupart des hommes n’ont aucun désir pour ça !

Zéromacho veut travailler plus largement sur les questions d’égalité et sur la remise en question des privilèges masculins, comme le partage des tâches domestiques.Nous allons recommencer l’action « tâches ménagères » lire l’article de 50-50 magazine à l’occasion de la fête des mères, dans sept pays et dans quinze villes de France.

Comment va un autre des porte-paroles de Zéromacho, Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo ?

Gérard se met en peu en vacances de Zéromacho pour des raisons évidentes. On attend son retour avec impatience.

Propos recueillis par Caroline Flepp 50-50 magazine

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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 20:21

Des escarpins sur des tapis de prière : une installation artistique qui n'a jamais choqué depuis 7 ans a provoqué un pataquès à Clichy-la-Garenne. Au point que l'ensemble de l'exposition Femina, autour de 18 femmes artistes, tombe à l'eau.

C'est la triste conclusion de plusieurs jours de confusion. L'exposition Femina ou la réappropriation des modèles, à Clichy-la-Garenne (92), a définitivement fermé ses portes lundi 2 février ; au bout d'une petite dizaine de jours, alors qu'elle devait durer 3 mois. Le climat tendu consécutif aux attentats du début d'année a provoqué trop de confusion autour d'une œuvre de l'artiste franco-algérienne Zoulikha Bouabdellah : Silence. Cette installation est composée de tapis de prière percés en leur centre où se trouvent des escarpins.

Voir ici ce qu'elle dit de cet « hommage aux femmes qui s’affirment pour exister »

Dans un premier temps, le 24 janvier, à l'heure du vernissage de l'exposition, qui regroupe des créations de 18 femmes artistes, ses commissaires annonçaient le retrait de Silence, remplacée par une autre œuvre de Zoulikha Bouabdellah. La raison invoquée ? L'alerte lancée par une association musulmane locale, qui avait fait part à la mairie de possibles incidents liés à la présence de cette installation. Un message commun de l'artiste et de la commissaire générale Christine Ollier indiquait leur souhait « d’éviter toute polémique et récupération au sujet de la présentation de cette installation qui ne représente aucun caractère blasphématoire ».

Tensions tous azimuts

Deux jours plus tard, la plasticienne Orlan, dont une œuvre figure dans l'exposition, dénonçait une « censure » et demandait en solidarité que son œuvre soit également décrochée, à moins que Silence soit réintégrée. D'autres artistes exposés s'associaient le lendemain à cette démarche. Le 29 janvier, les commissaires de l'exposition annonçaient que Silence retrouverait sa place.

Mais aussitôt après, nouveau rebondissement : Zoulikha Bouabdellah annonçait sa décision de retirer son œuvre de l'exposition « de manière définitive », et ce « devant l'absence de réponse claire de la municipalité quant aux modalités de réintégration ».

Entre-temps, l'affaire avait envenimé les relations municipales, entre le maire PS de Clichy, qui déclarait ne pas vouloir s'impliquer dans les questions de programmation culturelle, et son adjoint à la Culture (PCF) Nicolas Monquaut. Le 2 janvier, ce dernier se disait « en colère » face au manque d'implication de l'équipe municipale.

Silence "a voyagé dans le monde entier, sans jamais avoir causé la moindre controverse"

Dans ce climat délétère, Zoulikha Bouabdellah tient quant à elle à éviter toute mauvaise interprétation – notamment celle que faisait Orlan : l'association musulmane n'est pas l'auteure des menaces, elle a « semble-t-il fait son travail en alertant la mairie ».

Il s'agissait aussi pour elle de mettre un terme à la polémique, et elle demandait aux autres artistes de respecter son choix et de « bien vouloir raccrocher leurs oeuvres ». Elle n'a pas été entendue sur ce dernier point, ce qui a conduit à la clôture de l'exposition.

« Je n'ai pas conçu Silence pour choquer ou provoquer mais en vue d'établir un dialogue avec tous les publics », souligne encore Zoulikha Bouabdellah, en rappelant que son installation existe depuis 7 ans et « a voyagé dans le monde entier, sans jamais avoir causé la moindre controverse ». Dans un texte publié sur Mediapart, l'artiste pose finalement cette question : « La France serait-elle donc devenue un pays où la vue d’un tapis et d’une paire d’escarpins pose problème ? Ou bien est-elle aujourd’hui un pays où l’on est obsédé par l’idée que cette image pourrait poser problème ? »

Photo © Zoulikha Bouabdellah Silence (détail). Tapis de prière et stilettos. Installation. 2008-201

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24 janvier 2015 6 24 /01 /janvier /2015 15:27

De la part de Femmes de l'Intérieur

Nous vous invitons à participer au prochain Rendez-vous de l’égalité organisé par le Laboratoire de l’égalité et PRESAGE (Programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre), le mardi 10 février 2015, de 17h à 19h, à Sciences Po (salle à venir).

A l’occasion de la sortie du dernier titre de la collection égale à égal, fruit d’un partenariat entre le Laboratoire de l’égalité et les éditions Belin, nous vous proposons de débattre sur le thème de la mixité des métiers en présence d’expert-es de la question et de l’auteure Françoise Vouillot, enseignante-chercheuse à l’Institut national d’étude du travail et d’orientation professionnelle, membre du Comité d’orientation du Laboratoire de l’égalité et membre du Haut conseil à l’égalité femmes-hommes.

Inscrivez-vous dès à présent à partir de ce lien. Nous vous attendons nombreuses et nombreux ! Cet évènement est public, n’hésitez pas à diffuser largement cette invitation auprès de vos réseaux.

Le livre
En France, seuls 12% des métiers sont mixtes. Aux hommes la production et l’ingénierie, aux femmes l’éducation, la santé, le social. Existerait-il des métiers plutôt féminins ou plutôt masculins ? Filles et garçons auraient-ils des aptitudes spécifiques qui les orienteraient « naturellement » vers des professions différentes ? L’objet de ce livre est de démonter les ressorts de la division sexuée du travail, porteuse d’inégalités, et de révéler tout l’intérêt pour la société d’une réelle mixité des métiers. Cet ouvrage aborde notamment, chiffres à l’appui, l’influence des stéréotypes de sexe, des pratiques des personnels pédagogiques et de l’histoire des politiques d’éducation sur l’orientation des filles et des garçons. Les nombreuses citations et zooms informatifs apportent un éclairage essentiel sur les études existantes et les initiatives développées pour favoriser la mixité des métiers. La collection égale à égal compte désormais quatre titres disponibles sur le site des éditions Belin et en librairie.

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