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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 08:37

Créé le samedi 21 mars 2015 10:08 Écrit par Isabelle Germain

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La 26ème semaine de la presse et des médias dans l'école démarre lundi. Enseignants et élèves sont invités à « Déconstruire les stéréotypes sexistes » dans le cadre du concours CLEMI / Causette / Les Nouvelles NEWS / TV5 Monde avec le Ministère des Droits des femmes

La 26e Semaine de la presse et des médias dans l’école, du 23 au 26 mars, organisée par le CLEMI, a pour thème : « La liberté d’expression ça s’apprend ! ».

Mais liberté d’expression de qui ? En vous proposant de produire un travail sur les stéréotypes sexistes, dans le cadre du concours dont nous sommes partenaires avec Causette et Terriennes TV5 Monde, nous vous invitons à vous interroger avec vos élèves sur les stéréotypes de sexe. Et les raisons pour lesquelles se divulguent facilement ces stéréotypes qui poussent les femmes à se replier sur la vie privée et les hommes à s’ouvrir sur la vie sociale.

Les médias d’information sont un miroir déformant de la société. Ils donnent à voir, dans leur contenu, une humanité composée à 20 % de femmes. Ces femmes sont le plus souvent présentées comme compagnes, victimes ou témoins anonymes quand les hommes (80 % des personnes citées) sont experts, décideurs ou héros sportifs. Les femmes ne trouvent pas ou trop peu de modèles de femmes dirigeantes, scientifiques ou sportives auxquelles s’identifier. Le plus souvent quand ces femmes sont présentées dans les médias, il est fait référence à leur vie familiale ou à leur physique, histoire d’envoyer un message subliminal suggérant que leur place est ailleurs. Et c’est la même chose dans la culture en général, films, expositions d’art ou les livres d’Histoire. Les femmes n’y représentent que 5 % des personnes citées, et ces femmes citées sont le plus souvent des saintes ou des femmes cruelles. Ces stéréotypes diffusés dans les médias ne correspondent pas à la réalité mais c’est ce qui nous est donné à voir. (Vous trouverez une multitude d'études dans nos dossiers Stéréotypes dans les médias, à l'école, dans les jouets, le sport... et Cherche femmes à l'antenne).

Chacun et chacune d’entre nous se conforme inconsciemment à ces stéréotypes et, en s’y conformant, les confirme. Les filles, par exemple, pratiquent très peu les sports de compétition. Dommage ! Une récente étude montre que, parmi les 20 femmes les plus puissantes de la planète, 19 ont pratiqué un sport de compétition à haut niveau. La compétition sportive permet d’acquérir des qualités que l’on n’acquiert pas lorsqu’on joue à la dînette. Une de nos lauréates du dernier concours de la semaine de la presse dans l’école l’exprimait très bien (voir ci-dessous).

Le jury se réunira fin avril 2015 pour choisir les articles qui feront l’objet d’une publication papier ou web. Les meilleurs articles seront publiés dans le magazine Causette et sur le site des Nouvelles NEWS

> Voir les gagnants de l'édition 2014

Coup de coeur du Jury 2014 :

Le règlement du concours :

  • Envoyez vos articles avant le 3 avril 2015 avec pour objet "Prix CLEMI-Causette-Les Nouvelles NEWS" à : semaine.presse@clemi.fr
  • Le sujet : rédiger un article qui interroge ou déconstruise les stéréotypes sexistes (homme et/ou femme). L’actualité peut être source d’inspiration mais pas exclusivement. Les élèves peuvent travailler sur la question du sexisme dans les médias, le sport, la mode, l’école, la famille (liste non exhaustive!)...
  • Le fichier : un fichier word est demandé. Les dessins de presse réalisés par les élèves peuvent être scannés et envoyés en PDF ou JPEG.
  • L’article est soit individuel, soit collectif mais un seul envoi par classe sera accepté (en cas d’article individuel, l’enseignant ou la classe devra sélectionner l’article qui sera envoyé).
  • L’article respectera les règles de l’écriture journalistique (5 W, pyramide inversée). Il comportera un titre, un chapô, des inter-titres et sera signé (prénom + nom des auteurs + niveau de classe+ nom de l’établissement + ville). Tous les genres journalistiques sont acceptés (billet d’humeur, interview, portrait, reportage, édito, dessin de presse...).
  • Le jury se réunira fin avril 2015 pour choisir les articles qui feront l’objet d’une publication papier ou web. Les meilleurs articles seront publiés dans le magazine Causette et sur le site des Nouvelles NEWS

Documents à télécharger : Fiche Conseil "Ecrire un article dénonçant les stéréotypes sexistes" [article_denoncant_stereotypes_sexistes.pdf - 48,4 ]

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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 09:47

“S’attaquer à un État grec inefficace et opaque”

  • Yiannis Balampanidis, docteur en sciences politiques de l’université Panteion d’Athènes, dresse pour Acteurs publics un bilan peu flatteur des réformes engagées depuis l'éclatement de la crise grecque. Il juge notamment les demandes de suppressions de postes de fonctionnaires par la Troïka “arbitraires” et “absurdes”.

Les réformes engagées depuis 2010 dans l’appareil d’État de la Grèce ont-elles produit des effets ?
Cinq années après l’éclatement de la crise en Grèce, 4 gouvernements issus de 6 différents partis politiques, seuls ou en coalition, deux Memorandae infiniment révisés par la Troïka [formée par la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international, ndlr] et une myriade de lois, toute réponse sensée à cette question sera forcément nuancée. Une réflexion approfondie sur ce sujet doit revenir à la question fondamentale : quel État est à reformer ? La réponse que nous avons donnée à cette question depuis 2010 a été la réforme “d’un État surdimensionné et coûteux”. Et aussitôt, on a commencé à cisailler l’appareil d’État comme ont été cisaillées les dépenses publiques afin d’équilibrer notre déficit primaire gigantesque : d’une façon horizontale, injuste et par conséquent stérile. Ainsi, l’administration publique qui se trouvait à la moyenne des pays de l’OCDE en termes d’emplois et de dépenses salariales se trouve aujourd’hui privée d’un tiers de ses fonctionnaires par rapport à 2010 – et pas nécessairement les moins compétents –, le reste du personnel étant démotivé. C’est donc bien la perception initiale des enjeux et des problèmes à résoudre qui était erronée : il faudrait s’attaquer à un État non pas surdimensionné, mais inefficace et opaque. Au lieu de politiques de réduction des effectifs horizontales, il fallait d’urgence entamer des réformes structurelles. Et sur ce plan, les résultats ont été bien médiocres : une certaine rationalisation des organigrammes des ministères, un essai de redistribution rationnel du personnel (“mobilité”), certains outils e-government de transparence sur les actes et contrats de l’administration (“Diavgeia”). La vraie réforme reste ainsi toujours inachevée.

Peut-on mener de pair une politique d’austérité et de réformes structurelles ?
Certainement pas s’il s’agit d’une austérité injuste. Et l’austérité imposée en Grèce, du reste inévitable, étant donné la grave crise financière du pays, a été une austérité inéquitable – comme d’ailleurs dans les autres pays européens en crise tels que l’Espagne ou l’Irlande : depuis 2009-2010, l’inégalité des revenus ne cesse d’augmenter*. Cette politique de choc pour la stabilisation de l’économie grecque a donc provoqué un véritable choc social. Dans un climat social gravement perturbé, il est vraiment difficile de trouver un consensus suffisamment ample pour mettre en application les politiques publiques même les plus exemplaires – ce qui n’a pas été le cas en Grèce. D’autant plus que dans l’administration publique, l’obsession concernant la compression immédiate et drastique du coût de l’appareil d’État a en contrepartie bloqué tout le potentiel de réformes structurelles.

La Troïka réclame encore la suppression de 20 000 à 25 000 postes de fonctionnaires grecs. Est-ce une demande réaliste ? Quelles sont les principales réformes à engager pour créer un État grec efficace ?
En effet, la Troïka a demandé que les gouvernements grecs suppriment 15 000, au début, puis 25 000 postes de fonctionnaires. Pourquoi 25 000 ? Sans raison ! Il s’agit d’un objectif quantitatif arbitraire qui ne résulte d’aucune évaluation des structures ni du personnel de l’administration publique. Certains ministres, en coopération avec la mission française de la Task Force for Greece, ont proposé en retour une politique de mobilité, à savoir une réaffectation rationnelle du personnel. Cet affrontement constant sur une demande absurde, associé à la peur des licenciements, a gelé toute réforme significative. Une véritable stratégie de réforme ne peut être celle d’une attaque frontale vis-à-vis des fonctionnaires. Une stratégie coopérative s’impose. Au sens de la tradition sociale-démocrate, le gouvernement devrait actuellement proposer aux fonctionnaires et à leurs représentants un quid pro quo : pas de licenciements punitifs en échange du consensus et de la participation des fonctionnaires à une série de réformes radicales. Celles-ci seraient entre autres : la mise en œuvre d’un schéma de mobilité pour déplacer le personnel des services qui sont en contact direct avec les citoyens ; la mise en place d’un système d’évaluation des fonctionnaires (performance assessment) avec la participation des citoyens ; un système de sélection des cadres supérieurs méritocratique et à la fois flexible ; et une réforme pour toutes les réformes : la constitution d’un “centre de gouvernement” puissant – sur l’exemple du secrétariat général du gouvernement (SGG) français – pour superviser et guider les politiques publiques et les grands projets de réforme.

Syriza parle de réformer l’État grec. Cette formation politique a-t-elle la volonté, les compétences et les moyens pour mener ces réformes ?
Le gouvernement de Syriza, qui a gagné les élections en portant un message anti-austérité, a la grande occasion de rétablir le sens des réformes structurelles. Comme le montre, dans un article, Sotiria Theodoropoulou, chercheur à l’European Trade Union Institute (Etui), il faudrait redéfinir le concept de “réforme” identifié dans le cadre des programmes d’ajustement avec la dérégulation et l’austérité horizontale. Syriza a l’occasion de tenir le fil de la conception eurocommuniste de riforme di struttura prêchée par le Parti communiste italien d’Enrico Berlinguer dans les années 1970. Mais attention : la volonté politique ne suffit pas, même si elle est condition sine qua non. Les réformes structurelles impliquent certaines prémisses, sans lesquelles elles resteront un volontarisme politique sans fondement : la connaissance profonde des problèmes, le passage du formalisme législatif à l’élaboration de politiques publiques intégrales, la participation de toutes les parties concernées (stakeholders) autant que la lutte contre les intérêts particuliers établis au cours des années dans l’administration publique, la coopération avec les institutions européennes et internationales.

Propos recueillis par Jean-Michel Meyer

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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 08:27

Créé le jeudi 12 mars 2015 10:48 Écrit par Isabelle Germain

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Pour dire au président de la République ce qu’il doit faire, le magazine économique Challenges ne donne la parole qu’à des hommes.

« Je ne changerai pas de politique », lance le président de la République sur la couverture du magazine Challenges du 12 mars.

Et dans les pages intérieures, après un long article consacré à François Hollande, une flopée d’éditorialistes expliquent au chef de l'Etat « ce qu’il faudrait faire d’ici à 2017. »

François Bazin, Jean-Marie Colombani, Denis Jeambar, Philippe Manière, Maurice Szafran, Patrick, Michel, Pierre… Pas une femme.

« 3 jours après le 8 mars, retour aux fondamentaux: 11 noms à la une de Challenges pour parler politique. 100% masculin », relevait ainsi la journaliste Anne Brigaudeau.

Dire au quidam autant qu’au président de la République ce qu’il faut penser est décidément une spécialité masculine. Ce n’est pas la première fois que le magazine Challenges adopte ce traitement de l’information.

Et Challenges n’est pas une exception dans le paysage médiatique (voir de multiples exemples ci-dessous). Il y a quelques jours, c’était le journal Le Monde qui organisait une conférence sur l’avenir de l’économie en n'interrogeant que des hommes, à une seule exception féminine près (les activistes de La Barbe s'y étaient alors invitées...).

« Les bras m’en tombent », commentait ce matin, sur France Inter, la maire de Paris Anne Hidalgo en évoquant les résistances à une candidature de femme à la tête de la région Ile-de-France. Ici, c’est pareil.

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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 08:24

Créé le vendredi 13 mars 2015 11:00 Écrit par Isabelle Germain

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Réunion publique de soutien aux candidats PS aux élections départementales à Audincourt : les hommes à la tribune.

Martial Bourquin, sénateur-maire d’Audincourt (Doubs), n’est pas peu fier d’inviter les électeurs de son canton à une réunion publique de soutien aux candidats aux élections départementales. Il poste son affiche sur Facebook. Une affiche qui sent la modernité : cinq photos de messieurs grisonnants qui vont s’exprimer à la tribune autour des deux candidats qui, eux, n’ont pas leur photo.

Deux candidats, dont une candidate ; car la loi, prévoit que chaque canton vote pour deux candidats « de sexe différent, qui se présentent en binôme ». C’est une loi récente. Impossible donc d’échapper à une candidature féminine. Mais si on peut rendre les femmes invisibles pour continuer à faire de la politique entre hommes, tous les moyens sont bons…

Anecdotique ? C’est une anecdote de plus qui vient nourrir l’épais dossier des barrières à l’engagement des femmes en politique. Un message subliminal de plus pour dire aux femmes que la politique, vraiment, ce n’est pas leur place.

Et ce n’est pas tout. Les textes des candidatures du binôme en disent long. D’un côté la candidature de l’homme, David Barbier : il dit « je » et parle d’abord beaucoup de lui et de ce qu’on dit de lui avant d'expliquer rapidement ce qu’il entend faire dans l’intérêt général. De l’autre, la candidature de la femme, Christine Coren-Gasperoni : elle parle de sa disponibilité, du temps et de l’énergie qu’elle donne et veut donner aux autres. Il dit sa fierté et le plaisir qu’il trouve à la politique, elle promet de se dévouer à ses administrés. Parabole de la répartition des rôles sociaux de sexe au-delà de la parité obligatoire..

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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 08:20

La carte mondiale des femmes en politique

Créé le jeudi 12 mars 2015 13:44 Écrit par la rédaction

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Les femmes représentent 17,7% des ministres dans le monde, 22% des parlementaires. L'Union interparlementaire et ONU Femmes dressent un bilan « mitigé » des progrès pour les femmes en politique.

« On est encore loin des niveaux que l'on aurait dû atteindre en ce qui concerne l'égalité des sexes et la participation des femmes à la vie politique » : commentaire du président de l'Union interparlementaire (UIP), Saber Chowdhury, à l'occasion de la publication de la carte des femmes en politique (Cliquez sur l'image ci-dessus pour l'ouvrir).

Cette carte mondiale, publiée en partenariat avec ONU Femmes, fournit les données les plus récentes sur la représentation des femmes dans la vie politique. Elle « fait apparaître un bilan mitigé en ce qui concerne la parité dans les pouvoirs exécutif et législatif, aux niveaux tant régional que national », souligne l'UIP.

La France dans le top 5 des gouvernements féminisés

L'année 2014 a vu des progrès au sein des gouvernements : le nombre de femmes ministres est passé de 670 à 715. Mais elles ne représentent que 17,7% des ministres à travers le monde, une proportion qui n'a augmenté que de 3,5 points depuis 2005.

A ce jour, 30 pays (contre 36 en 2014) comptent au moins 30% de femmes ministres. La Finlande, Cabo Verde, la Suède, la France et le Liechtenstein occupent les cinq premières places du classement mondial. A l'autre bout du classement, il n'y a désormais plus que huit gouvernements entièrement composés d'hommes (ceux de l'Arabie saoudite, de la Bosnie-Herzégovine, du Brunéi Darussalam, de la Hongrie, du Pakistan, de la Slovaquie, des Tonga et du Vanuatu).

La Carte met aussi en lumière les portefeuilles ministériels qui sont confiés aux femmes. On notera ainsi que les femmes continuent à être affectées d'abord aux Affaires sociales, à l'Education, à la Famille. Beaucoup moins à la la Défense ou aux Finances.

Progrès minimes dans les Parlements

Le monde compte 19 femmes parmi les chefs d'Etat ou de gouvernement, chiffre maximum enregistré à ce jour. Un maximum qui s'établit à 7%... Les femmes comptent aussi pour 15,8% des présidents de Parlement.

Dans les Parlements justement, 2014 a également été une année record : la moyenne mondiale des parlementaires femmes dépasse les 22%, mais le progrès « est minime », note l'UIP : un gain de 0,3 point, après une hausse record de 1,5 point en 2013. Quarante-huit pays comptent au moins 30% de femmes dans une chambre parlementaire, contre 42 en 2013.

Avec un peu plus de 25% de femmes parlementaires, la France est loin de sa 4ème place au classement des gouvernements : elle pointe à la 55ème place, entre le Soudan du Sud et le Kazakhstan.

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 13:26

Bonjour à tous,
Le prochain débat des Cafés Géo de Lyon portera sur "De banals à branchés, comment changent les commerces des quartiers gentrifiés", animé par Anne-Cécile Mermet (ATER à l'ENS de Lyon, chercheuse associéé à l'EA-EIREST Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), le 1er avril à 18h, au Café de la Cloche, 4 rue de la Charité, Lyon (M° Bellecour)

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 08:42

Et revoilà le vote obligatoire

12 mars 2015 | Par Paul Alliès

François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée Nationale a annoncé le dépôt par son groupe d'une proposition de loi pour rendre le vote obligatoire. C'est le retour d'un vieux serpent de mer qui prétend traiter les conséquences du mal sans en traiter les causes.

Sans remonter plus haut (à Alain Duhamel vieil avocat de cette cause depuis les années Soixante et dix), rappelons une initiative identique de Dominique Paillé, député UDF passé à l'UMP, en octobre 2000, cosignée par 60 députés de droite; elle fut reprise par Laurent Fabius en janvier 2003 et par 65 députés socialistes (dont Manuel Valls); puis par un autre député UMP, Christian Jeanjean en juin 2004. Les motifs n'ont pas varié: un "choix philosophique" selon Fabius pour qui "suffisamment d'Anciens se sont fait trouer la peau pour qu'on exerce ce droit". "C'est comme la sécurité routière" disait à l'inverse Paillé pour banaliser l'enjeu par-dessus le clivage gauche-droite. De Rugy ajoute à tout cela un zeste d'énervement: "j'en ai assez qu'à chaque élection on se mette à pleurer sur l'abstention".

Ces gardiens vigilants de la démocratie représentative méprisent les enseignements des recherches devenues très nombreuses sur l'abstention. Toutes démontrent au moins deux choses:

D'abord, l'abstention a pris un sens très politique. Elle est de plus en plus l'expression d'une protestation globale contre l'offre électorale, le système politique, l'impuissance des élu(e)s. Rien ne sert donc d'évoquer les luttes pour la conquête de droit de vote au XIX° Siècle. Aujourd'hui, parions que le "peuple de gauche" n'oublie pas ce passé mais c'est contre ce qu'est devenue la politique à travers la trahison des promesses de 2012 qu'il s'abstient massivement. La morale de l'histoire n'a rien à faire là-dedans.

Ensuite l'abstention a un profil sociologique. Certes elle a progressé parmi les catégories moyennes diplômées mais elle reste massive et en expansion chez les plus jeunes, les plus démunis, les habitants des quartiers urbains défavorisés. Indifférents à cet aspect des choses, nos législateurs du vote obligatoire prévoient une sanction pécuniaire (30 € chez Fabius, passée à 35€ chez De Rugy mais avec une possible minoration à 22€ "comme quand on se gare mal"). Si la métaphore routière a toujours du succès, on reste consterné par l'inconscience des effets de la mise en oeuvre de la mesure: la stigmatisation sociale sera majeure sans parler de l'inefficacité d'un dispositif strictement pénalisant (jusqu'où aller pour contraindre les récalcitrants au paiement de l'amende ?).

Ces mêmes législateurs de la contrainte restent aussi indifférents aux exemples étrangers. La Belgique, souvent citée, est passée en 1893 et d'un coup du suffrage censitaire (il fallait payer un impôt minimal pour pouvoir voter) au suffrage universel assorti de l'obligation de vote. Ce fut une conquête du mouvement ouvrier et l'obligation a été instaurée pour que ce nouveau droit devienne immédiatement une réalité respectée par tous, bourgeois inclus. Aujourd'hui cette obligation est contestée pour son hypocrisie: elle n'empêche pas la désintégration du système politique qui peut aller jusqu'à l'éclatement du pays. En Amérique latine, le vote obligatoire s'est généralisé à partir des années Vingt; il s'y est maintenu jusqu'à aujourd'hui, mais on observe des phénomènes de dissidence significatifs par exemple au Chili: les jeunes refusent de plus en plus de s'inscrire sur les listes électorales pour ne pas être contraints de voter. Partout où l'obligation du vote a été instaurée on a assisté à l'assouplissement de la norme si ce n'est à un retour au vote facultatif.

D'autres voies existent pour retrouver le chemin d'un rapport équilibré des citoyens au système politique, celui de la démocratie participative (que Ségolène Royal avait déjà opposé à Fabius en 2002): référendum d'initiative populaire (et pourquoi pas, révocatoire), droit de pétition, budget participatif, jurys citoyens, ateliers de co-production législative, "open government"… et aussi le vote électronique ou des pratiques comme celle de Guanyem en Catalogne (voir l'entretien Ada Colau dans Mediapart du 5 novembre 2014).

Qu'un groupe politique, celui d'Europe-Ecologie-les Verts lui préfère aujourd'hui le recours à la contrainte en dit long sur l'évolution de cette "famille" prise dans les rêts de la politique professionnelle. Le vote obligatoire, comme la laïcité punitive participe de cette tentation d'une République casquée mais toujours plus distante de la démocratie réelle à laquelle aspire la société.

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12 mars 2015 4 12 /03 /mars /2015 18:48

Catherine Coutelle

La proposition de loi « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie » présentée par Alain Claeys et Jean Leonetti était discutée mardi et mercredi à l’Assemblée nationale. Membre de l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité, engagée sur ce sujet, Catherine Coutelle fait partie des député-e-s qui ont soutenu une liberté de choix plus avancée pour les patient-e-s. Le point sur ce texte, examiné cette semaine dans l’Hémicycle et qui fera l’objet d’un vote mardi prochain.

Quelles que soient les intimes convictions de chacun-e sur ce sujet éthique, le constat est unanime : la loi du 22 avril 2005, actuellement en vigueur, a montré ses limites. Insuffisantes et trop méconnues, ses dispositions n’ont pas permis de garantir une fin de vie apaisée à chacun-e. Seul un français sur dix a aujourd’hui accès aux soins palliatifs. Des soins qui, de plus, n’interviennent qu’une dizaine de jours en moyenne avant le décès, alors qu’ils pourraient soulager bien plus tôt.

Des avancées pour mieux accompagner la fin de vie

Face à ce constat, la proposition de loi sur la fin de vie élaborée par Alain Claeys et Jean Leonetti crée de nouveaux droits : la sédation profonde et le caractère contraignant des directives anticipées.

L’accès à la sédation profonde et continue consistera en une injection qui plonge le patient dans un état d’inconscience. Ce sera une possibilité afin d’accompagner l’arrêt de traitement en phase terminale d’une maladie grave et incurable.

Les directives anticipées, introduites par la loi de 2005, deviendront quant à elles « contraignantes » : les volontés du patient pourront donc être imposées au médecin. La Ministre de la Santé, des Affaires sociales et des Droits des femmes, Marisol Touraine, a par ailleurs annoncé la création d’un « registre national automatisé », consultable aisément et rapidement par les médecins, afin d’améliorer l’accès à ces directives.

De plus, Marisol Touraine a également annoncé un plan triennal de développement des soins palliatifs dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, mais aussi à domicile. Un enseignement spécifique consacré à l’accompagnement des malades sera mis en place pour les futurs médecins afin de développer la formation des soignants et le développement des unités de soins palliatifs.

Choisir sa fin de vie : des propositions pour aller plus loin

Des avancées saluées par Catherine Coutelle, qui fait cependant partie des nombreuses et nombreux député-e-s estimant que la proposition de loi aurait pu aller plus loin en permettant à chacun-e de faire le choix d’une réelle aide à mourir. C’est pourquoi elle était signataire d’un amendement présenté par Jean-Louis Touraine et Philippe Cordery, similaire dans ses intentions à l’amendement présenté par la députée écologiste de la Vienne, Véronique Massonneau. Objectif ? Offrir la possibilité d’une assistance médicalisée active à mourir, rigoureusement encadrée, à toute personne « majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable et provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable. ».

Cet amendement, non adopté hier en séance, aurait permis de mettre fin à une situation de fait : certains, grâce à des équipes médicales entreprenantes ou à un départ à l’étranger (la Belgique, la Suisse, les Pays-Bas notamment) bénéficient d’une fin de vie choisie et apaisée, d’autres meurent dans des conditions douloureuses parce qu’ils ne peuvent pas accéder à ces conditions. On estime aujourd’hui que 2000 à 4000 Français-e-s choisissent, chaque année, de finir leur vie grâce à une assistance active à mourir, dont la clandestinité place tant le patient que le corps médical dans une situation risquée.

Dans le même ordre d’idée, Catherine Coutelle soutenait également un autre amendement porté par Jean-Louis Touraine, sur le sujet de la médiation, et non adopté non plus hier. Que proposait-il ? Qu’une médiation soit possible dans le cas où aucun consensus ne peut émerger au sein de l’entourage d’un patient dont l’état ne permet pas d’exprimer sa volonté. Le cas de Vincent Lambert démontre malheureusement que la décision d’arrêt des traitements ou, au contraire, du maintien en vie d’une personne, peut être génératrice de conflits entre les différentes parties engagées. La médiation, indépendante, impartiale et neutre, aurait eu pour objectif d’aider à rapprocher les points de vue et à rétablir un dialogue entre les proches lorsque celui-ci est rompu, dans l’espoir de parvenir à une décision partagée.

Si l’ensemble de ces propositions n’a pas été adopté, Catherine Coutelle pense toutefois que, « alors que l’opinion y est très favorable, l’Assemblée aurait pu dès maintenant aller plus loin. »

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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 08:36

Notre premier palmarès des villes françaises les plus engagées pour l’égalité femmes-hommes publié à l'occasion du colloque "le sexe de la ville" le 7 mars, en dit plus par ses silences que par ses réponses. Rennes se distingue.

La plupart des grandes villes françaises ont signé la charte Européenne de l’égalité femmes – hommes. Et pourtant, nombre de questions sur les engagements pris dans ce texte sont restées sans réponse. Notre questionnaire, fortement inspiré de cette charte, a été adressé aux 50 plus grandes villes de France hors Paris - car la Capitale, qui est aussi un département, dispose de moyens différents.

Notre Edito :
LE SEXE DE LA VILLE, QUESTION POLITIQUE

Notre magazine papier

Les premières à nous répondre sont aussi les villes qui figurent parmi les plus en avance sur le sujet. Les autres ne disposent pas de données sur les inégalités sexuées ou ne les communiquent pas. Difficile dans ces conditions de les combattre. Ce qui n’est pas compté ne compte pas. Ne pas compter le nombre d’hommes et de femmes, de filles et de garçons licenciés dans des clubs sportifs bénéficiant de subventions de la ville par exemple permet d’ignorer des injustices et la perpétuation de stéréotypes.

Des intentions plus que des actes

Ce palmarès est donc une première édition que nous voulons renouveler chaque année pour mesurer les progrès. Si la moisson d’informations n’est pas très riche cette fois-ci, elle est en tout cas instructive et révélatrice d’un faible intérêt des plus hautes instances pour le sujet. Cependant, plusieurs villes nous ont communiqué des plans d’action très complets qui doivent être mis en place cette année et comprennent tout ce que la charte préconise. Restera à voir, dans notre édition 2016, si les actes auront suivi.

Sur 50 villes sollicitées, 13 seulement nous ont répondu malgré nos relances. Et nous remercions celles qui ont joué le jeu. Des pionnières sans doute. Rennes est la ville numéro 1 de notre palmarès (Lire ci-dessous l'interview de la Maire de Rennes, Nathalie Appéré). Parce qu’elle a pu répondre à presque toutes les questions, parce qu’elle est la seule ville parmi les 50 plus grandes de France à avoir le label égalité. Suit un groupe de villes prenant des initiatives positives. Mais ces initiatives sont très diverses et ne permettent pas d’entrevoir un mouvement de fond.

Nos questions portaient d’abord sur l’équipe municipale et le personnel municipal. Grâce à la loi sur la parité en politique les équipes sont mixtes mais les portefeuilles souvent stéréotypés : aux hommes les finances et la voirie, aux femmes la petite enfance et le handicap. Cependant les villes dans lesquelles ces attributions sont fortement stéréotypées ne sont pas forcément les pires par ailleurs. Toulouse ou Villeurbanne ont par exemple des équipes très stéréotypées mais se rattrapent ensuite en ayant une forte proportion d’élues femmes au sein de la communauté de communes dont elles font partie. 43 % pour Toulouse et 47 % pour Villeurbanne. De son côté, Saint Etienne a une équipe municipale peu stéréotypée mais côté élus dans la communauté de communes, la ville compte un peu moins de 4 % de femmes. Ce qui ne fait pas, néanmoins, de cette ville le cancre de l’égalité puisqu’elle se rattrape sur d’autres points par ailleurs.

Budgets favorables aux hommes

Une deuxième série de questions portait sur les budgets alloués spécifiquement aux actions en faveur des droits des femmes et de l’égalité entre femmes et hommes. Là encore, difficile de départager les communes. Ces budgets tournent autour de 0,03 % du budget total de la ville et portent sur des actions lors de la journée des droits des femmes, des aides à des associations. S’y ajoutent d’autres actions pas toujours comptées dans ce budget : financements de centres d’accueil de femmes victimes de violence, information contraception. Un gros centre de coût signalé est l’accueil de la petite enfance. Dans les villes qui nous ont répondu, le nombre d’enfants de moins de 3 ans ayant une place en crèche municipale est supérieur à la moyenne nationale qui est de 15 %. Grosse marge de progrès là aussi. Certaines villes mettent dans ce budget des formations aux stéréotypes de genre et, justement, au « gender budgeting » (budgétisation sensible au genre).

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Formations nécessaires. Car lorsqu’on aborde cette série de questions, dans beaucoup de mairies on entre en terra incognita. La question « dans le total des licencié-e-s des clubs sportifs subventionnés, quelle est la répartition femmes/hommes? » trouve 5 réponses, sur 12. Allant de 64 % d’hommes à Brest à 69 % à Rouen. Et ce n’est pas si mal… Sur les équipements sportifs publics (terrains de sport, skate parks, …) ou culturels ou encore les maisons de quartier, les villes ont très peu de données sexuées. La ville de Courbevoie se distingue par des chiffres indiquant que les femmes sont très largement majoritaires dans les bibliothèques et médiathèques (63 %) ou salles d’exposition (65 %). Mais ne dispose pas de chiffres sur les équipements sportifs publics (terrains de sport, skate parks, …) ou maisons de quartiers. Dans la plupart des villes, les bibliothèques sont majoritairement fréquentées par la gent féminine. Seule Rennes donne avec une infinie précision les chiffres de fréquentation de ses centres de loisir municipaux (F : 48,57 %, H : 51,43 %)

Sur la question des transports en commun, l’adaptation des horaires en fonction des besoins exprimés des femmes est rare car nombre de communes ne leur ont pas demandé de s’exprimer. Beaucoup de villes signalent des efforts particuliers sur l’adaptation des transports aux poussettes par exemple. Mais on est loin du compte.

Enfin l’invisibilité des femmes sur les noms de rue n’est plus tout à fait de mise. La proportion de femmes ayant donné leur nom à une rue ces cinq dernières années est partout supérieure à la proportion antérieure à ces cinq ans, même si on est très loin de la parité. Un progrès symbolique annonciateur d’un progrès tout court ?

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8 mars 2015 7 08 /03 /mars /2015 19:57

DIX CLASSEMENTS DANS LESQUELS LA FRANCE ARRIVE EN TETE

GAZ DE SCHISTE : NOTRE MOBILISATION CONTINUE !GAZ DE SCHISTE : NOTRE MOBILISATION CONTIN

GE DE L'ORIGINE DE LA VIANDE DANS LES PRODUITS TRANSFORMESVERS UN MEILLEUR ETIQUETAGE DE L'ORIGINE DE LA VIANDE DANS LES PRODUITS TRANSFORMESVERS UN MEILLEUR ETIQUETAGE DE L'ORIGINE DE LA VIANDE DANS LES PRODUITS TRANSFO LES PROCHAINES PERMANENCESLES PROCHAINES PERMANENCES

Dans cette période où le pessimisme peut parfois prévaloir, il est bon de rappeler que la France est un grand pays, leader dans de nombreux domaines : tourisme, viticulture, sciences, culture, santé...

L'Ardèche contribue à cette force avec notamment des viticulteurs et des vignobles de qualité, et une offre de tourisme qui s'étoffe avec l'ouverture en avril de la réplique de la Grotte Chauvet. Bien sûr, connaître et se réjouir de nos forces ne veut pas dire que nous devons nous reposer sur nos lauriers. L'excellence est un travail quotidien. Soyez sûrs de mon engagement et investissement personnel pour soutenir et accompagner toutes ces filières d'excellence sur notre territoire.

Retrouvez ci-dessous l'article du Monde, écrit par Mathile Damgé, qui compile les dix classements dans lesquels la France est première au niveau mondial :

1. La première destination touristique

Il y a eu dans le monde en 2014, plus d'1,1 milliard de touristes internationaux, selon les chiffres provisoires de l'Organisation mondiale du tourisme. Parmi eux, 84,7 millions se sont rendus en France, ce qui permet à notre pays de rester la première destination touristique mondiale.

Ces chiffres provisoires, révélés par le groupement de professionnels du tourisme Alliance 46.2, montrent toutefois que l'Hexagone stagne par rapport à l'an dernier. Le président François Hollande a décrété à l'été 2013 une mobilisation générale pour redynamiser le tourisme français, érigeant le sujet en « cause nationale ». Le but étant de repasser devant l'Espagne en termes de recettes touristiques.

2. Une vigne productive

La France a retrouvé en 2014 son titre de premier producteur de vin. Elle l'avait cédé en 2012 à l'Italie, qui rétrograde sur la deuxième marche du podium. L'Espagne complète le trio de tête, consacrant le Vieux Continent comme fournisseur principal de vin de la planète. Selon les chiffres de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), le pays du bourgogne, du bordeaux et du champagne totaliserait 46,2 millions d'hectolitres dans ses cuves, soit une hausse en volume de 10 % par rapport à 2013.

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