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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 16:22

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La Commission européenne ne donnera pas suite à l'initiative citoyenne 'Un de nous'. Le mouvement anti-avortement n'entend pas en rester là.

Une « initiative citoyenne », c'est une forme d'action récemment permise par les textes européens : des pétitions citoyennes peuvent être étudiées par la Commission européenne pour éventuellement aboutir à des législations. Mais celle du collectif 'Un de nous' ne connaîtra pas de suite. Ainsi en a décidé la Commission, mercredi 28 mai. La mobilisation des réseaux anti-avortement avait permis à « Un de nous » de recueillir près de 2 millions de signatures pour « protéger l'embryon en Europe ».

Leur action tenait en deux volets. Celui mis en avant était que l'Union européenne cesse de financer la recherche sur les cellules souches. Un combat qui se déclinait d'ailleurs récemment en France, mensonges à l'appui : la Fondation Jérôme Lejeune (membre du collectif comme la désormais célèbre Alliance Vita, en pointe de l'opposition au mariage pour tous) s'est fait rappeler à l'ordre par le CSA pour sa communication trompeuse "pour la défense de l'embryon", laissant imaginer que la recherche concernerait des quasi-foetus, alors qu'il ne s'agit que de quelques cellules.

Mais au-delà des cellules souches, l'objectif plus insidieux de 'Un de nous' était que l'Europe cesse de « financer directement ou indirectement l’avortement ni par le biais d’organisations qui l’encouragent ou la promeuvent. » Une demande qui cible l'aide au développement.

La Commission a opposé le 28 mai une fin de non-recevoir à l'initiative, sur les deux points. En soulignant qu'aider à améliorer la sécurité des services de santé en matière d'avortement dans les pays en développement est une nécessité au regard du « nombre élevé de mères qui décèdent encore, chaque année, des suites d'un avortement pratiqué par une personne ne possédant pas les qualifications requises ou dans un environnement dans lequel les normes médicales élémentaires font défaut. »

Quant à la recherche sur les cellules souches, la Commission estime que le système de contrôle instauré avant l'octroi de subventions européennes « est bien conçu et (...) est conforme aux normes éthiques les plus élevées ».

Ce veto passe évidemment mal auprès du comité 'Un de nous', qui dénonce « un déni éthique et démocratique ». Et voilà que Christine Boutin « appelle ses 140 000 électeurs à se manifester et à rentrer en résistance ». Le comité annonce aussi son intention de saisir la Cour de Justice de Luxembourg – dont un arrêt en 2011 a reconnu que la vie humaine commençait dès la conception. C'était toutefois dans un contexte particulier, lié au brevetage.

C'est le collectif 'Un de nous' qui était aussi à la pointe de la lutte contre le rapport Estrela, sur les droits génésiques, au Parlement européen (Voir : Revers pour les droits des femmes au Parlement européen). Et il peut désormais compter sur le nombre accru d'eurodéputés d'extrême-droite pour porter son message.

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