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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 21:45

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Écrit par pascal Terrasse

La cour des comptes vient de rendre son rapport annuel. Elle pointe notamment la détérioration de la situation liée à la natalité en France. Dans son jargon, elle parle même d’une alerte. Le terme est fort mais décrit parfaitement la situation. Il y a danger. Si justement on ne fait rien, si on ne sonne pas l’alerte, la mortalité infantile va repartir à la hausse.

C’est à peine croyable et pourtant notre pays est ainsi passé du septième rang européen en 1999, au vingtième en 2009 pour son taux de mortalité infantile. Aujourd’hui nous connaissons un taux de décès infantile global d'environ 3,8 pour 1.000. Pour être précis, il a stagné alors qu’il a reculé chez tous nos voisins européens.

Comment expliquer cette stagnation ?

Tout d’abord, les femmes en situation de vulnérabilité sont les premières victimes. Encore une fois, ce sont d’abord les plus fragiles qui sont les premiers touchés. Plus fragiles, elles ont moins accès que d’autres à la prévention, aux conseils et à la prise en charge. De plus, la coordination entre les services s’effectue mal.

La deuxième raison c’est l’insuffisante recherche sur le sujet. Le plan périnatalité 2005-2007 n’a pas été tenu. Cela s’est traduit par une recherche et des moyens insuffisants ainsi qu’un manque criant de volonté de faire de cette question un enjeu de santé publique.

Enfin, le rapport pointe également de très fortes disparités entre les territoires.

Il y a urgence. Tout d’abord urgence à faire de la périnatalité un enjeu majeur de santé publique. On ne peut pas se contenter de ce taux de mortalité infantile. Sa diminution doit redevenir une priorité.

Très concrètement cela suppose, comme le recommande d’ailleurs la Cour des comptes, une meilleure coordination entre les services notamment pour les femmes en situation de vulnérabilité. A cet égard, les services de la PMI doivent prendre toute leur place. J’organiserai très prochainement une réunion de travail sur ce sujet au Conseil général pour établir un diagnostic précis de la situation en Ardèche et de regarder comment encore améliorer la prévention et la coordination.

Cela suppose également des campagnes de prévention et d’informations. Il conviendra de relancer la recherche sur cette question avec pour commencer un meilleur suivi de cette mortinatalité.

Par ailleurs, l’organisation de notre système de santé devra également faire l’objet d’une surveillance toute particulière. On ne peut pas continuer de créer des usines à bébé, lointaines des lieux de vie. Les maternités de proximité jouent un rôle essentiel notamment lorsqu’il y a une urgence médicale. A force de vouloir les supprimer au nom de la seule rentabilité financière, on passe à côté de l’essentiel à savoir permettre à l’enfant et à sa mère de vivre ce moment en toute sécurité.

C’est une nouvelle fois la question de l’égal accès de tous à notre système de santé qui est posée.

En Ardèche et pour rester sur le sujet, la situation de l'hôpital de Privas est un exemple qui me semble particulièrement symbolique. Il est victime d'une politique purement gestionnaire et inadaptée des services publics de la santé. Cet établissement n'est pas déficitaire depuis 2005, contrairement à 70% des hôpitaux publics. Son équilibre budgétaire n'empêche pourtant pas que son service de maternité, avec ses 280 à 290 accouchements cette année, soit constamment menacé de fermeture. Le seuil fixé par le gouvernement pour préserver une maternité est en effet de 300.

Il faut sans cesse se mobiliser. La santé est devenue un combat. C’est inacceptable, et insupportable.

Ce rapport nous rappelle utilement que la santé est un bien fragile. Elle est un droit et doit redevenir une priorité nationale.  

Il y a urgence à changer de politique, refaire de l’accès à la santé le cœur de notre modèle social. C’est tout le sens des propositions faites la semaine dernière par Françoi

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