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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 14:03

ublié le mardi 20 novembre 2012 à 03H00

Déjà oubliés de l’euphorie du plein-emploi connue il y a quelques années, les jeunes vont aujourd’hui pâtir de la dégradation de l’activité économique. Un énorme risque social. Deux plans se préparent au gouvernement pour 2013. Mais est-ce suffisant ?

L’Institut pour le développement des compétences (IDC) l’avait noté : « On peut penser qu’il existe une problématique d’adéquation entre les profils et les attentes ».

L’Institut pour le développement des compétences (IDC) l’avait noté : « On peut penser qu’il existe une problématique d’adéquation entre les profils et les attentes ».

Photo jacquotte samperez

Les vigiles ne risquent pas de s’endormir devant l’ascenseur qui mène à la Mission d' insertion des jeunes (Mij), ou près des panneaux du Service de l'emploi et de la formation (Sef), à Nouméa. Car le défilé est incessant.

La brutalité des chiffres est connue, et déplorée. L’absence de qualification est le principal facteur d’exposition au chômage en Nouvelle-Calédonie : 40 % des demandeurs d’emploi n’ont aucun diplôme. En outre, « les jeunes restent particulièrement concernés : 55 % des chômeurs ont entre 15 et 29 ans », avait écrit l’Institut de la statistique et des études économiques dans son rapport 2011. Gigantesque, dans un pays en pleine construction. En cause ? Outre le souci de qualification, une inadéquation entre formation et emploi, est souvent évoquée. Les dernières tendances ne sont pas fameuses, pour cette tranche d’âge calédonienne. Selon la Direction du travail dans sa note sur le 2ème trimestre 2012, 36,5 % des demandeurs d’emploi ont entre 20 et 30 ans. Un niveau très élevé. Le ratio grimperait à 38 % en juillet, un indice non confirmé par l’Institut pour le développement des compétences. Les données n’explosent pas, mais les observateurs le savent : ces chiffres sont totalement sous-évalués, tous les jeunes sans travail n’étant pas recensés.

 

Licenciements. Les courbes le démontrent, ce public en devenir n’a pas profité du dynamisme du marché, lors des récentes années d’euphorie économique. Pire, la croissance hors norme a masqué une réalité inquiétante. Et cette crainte ne peut aujourd’hui que s’épaissir dans une nouvelle conjoncture décrite, par les experts, comme détériorée. Les derniers résultats publiés il y a quelques jours par l’Institut d’émission d’Outre-Mer, « confirment la dégradation de l’activité observée depuis le début de l’année 2011 ». Véritable signal, les effectifs affichent une légère baisse. L’économie calédonienne est bel et bien entrée dans une nouvelle ère. Le risque : que la file déjà bien longue des jeunes sur le bord de la route, ne s’allonge... « La marmite est en train de bouillir, avait regretté un syndicaliste. Et demain, tout le monde va prendre le couvercle en pleine figure ».

 

Diplôme. Devant l’échec de la formation professionnelle, notamment pour les Calédoniens peu ou pas diplômés, deux plans préparés par le gouvernement doivent entrer en vigueur en 2013. Le premier, défendu par Georges Mandaoué, vise « l’insertion par le travail » et 400 emplois par an. Le public des jeunes ou des chômeurs plus âgés en grande difficulté d’employabilité se dirige en entreprise vers un CDI sans qualification, après une remise en conditions. Le principe : « Les gens se redécouvrent par le geste indique le membre de l’exécutif. Ce seront des travailleurs, pas des stagiaires. »

Le second programme, porté par Sylvie Robineau, encourage les « contrats d’intégration ». A la clé, également un CDI, à l’issue d’une période d’essai maximale d’un an en entreprise. Soutenu par des accompagnateurs, le salarié sans diplôme est formé sur site, au sein de la société.

Malgré tout, des voix entendues sur le terrain, aimeraient « un véritable plan », face à l’urgence de la situation. Une mesure d’ampleur reposant sur trois piliers : une exonération de charges pour l’établissement; une obligation de formation externe, par exemple 20 à 30 % du temps de travail; enfin une rémunération attractive pour l’employé. Le coût de l’opération serait certes lourd. Ce choix politique exige des calculs mais aussi un courage des élus.

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