Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 11:20
Publié le 27 février 2012 par groupe socialiste

 

Juliette BERGAMINI est administratrice nationale et Présidente de la section locale de Rhône-Alpes de la LMDE (1ère mutuelle étudiante de France) qui vient de lancer en partenariat avec la MGEN (Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale) un appel pour la défense de la santé et le droit des femmes. Elle revient pour nous sur les sujets de la contraception et la baisse des moyens de santé. 

Quel est votre constat sur le système de santé actuel ?

Notre système de santé a été gravement mis à mal ces dernières années. La baisse de moyens dans la fonction publique hospitalière a entrainé la fermeture de nombreux services et lits d’hôpitaux. Les franchises médicales et l’explosion des dépassements d’honoraire ont fait augmenter le reste à charge pour les assurés sociaux.
La conséquence première de ces politiques est la hausse du coût de la santé et l’augmentation du renoncement aux soins. Aujourd’hui 34% des étudiants renoncent à des soins faute de moyens financiers*. Cette direction est dangereuse du point de vue sanitaire car elle ne permet pas de garantir un accès à des soins de qualité pour tous, mais elle constitue également une rupture avec notre modèle social.

Vous lancez un appel pour la défense de la santé et des droits des femmes, après quarante années de combat qu’en est-il aujourd’hui ?

Les combats féministes ont permis de grandes avancées, notamment sur le plan sanitaire avec la légalisation de l’avortement et les progrès de la contraception. Mais ce combat est loin d’être terminé.
De nombreux moyens de contraception ne sont toujours pas pris en charge par la Sécurité Sociale empêchant ainsi les femmes de choisir librement un contraceptif. Plusieurs centres IVG ont dû fermer faute de moyens et sous la pression de la rationalisation de la carte hospitalière. Les femmes sont contraintes de se déplacer toujours plus loin et d’attendre toujours plus longtemps pour pouvoir avorter.
A cela s’ajoute la baisse des moyens alloués à l’éducation à la sexualité. Le gouvernement a d’ailleurs récemment diminué de 500 000 euros les crédits en direction des Établissement d’Information, de Consultation et de Conseil Familial. Leur rôle est pourtant fondamental pour lutter contre les violences faites aux femmes, prévenir les grossesses non désirées et garantir l’accès à l’information sur tout le territoire.

Quelles solutions préconisez-vous pour l’avenir ?

Il est impératif de mettre un coup d’arrêt au développement d’un système de santé à deux vitesses. Il est aujourd’hui indispensable d’investir massivement dans notre service public de santé et de réaffirmer la position centrale de la Sécurité Sociale dans la prise en charge du coût des soins.
En matière de santé des étudiants, la LMDE revendique la généralisation et le renforcement de centres de santé universitaires afin de garantir l’accès à des professionnels de santé (généralistes et spécialistes) en secteur 1 sur les lieux d’études comme le prévoit un décret de 2008.
Nous travaillons également à la mise en place de chèques santé pour permettre à chaque étudiant de bénéficier d’une aide financière pour souscrire à une complémentaire santé. Aujourd’hui, plus de douze collectivités territoriales ont déjà fait ce choix.
Sur les questions de sexualité, la LMDE demande l’application de la loi de 2001 qui prévoit une éducation à la sexualité tout au long de la scolarité. Nous exigeons également la prise en charge de l’ensemble des moyens de contraception par l’assurance maladie ainsi que le maintien d’un maillage territorial de qualité des centres IVG.
Partager cet article
Repost0

commentaires