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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 18:34

 

Claude Guéant

Comme j’ai eu souvent l’occasion de le dire, le gouvernement français a un sérieux problème avec le droit d’asile.

Il se rengorge en indiquant combien la France est un pays généreux, accueillant près de 53 000 demandes d’asile à l’année, ce qui en fait le premier pays de l’UE en ce domaine. C’est juste sur le nombre de demandes, mais ce que l’État français oublie de préciser que seules 13,5% sont acceptées en première instance et 22,1% en recours. Soit, bon an mal an  10 340. En matière de générosité, j’ai connu plus affuté !

Dans le même temps, il se plaint du nombre de demandeurs d’asile et de déboutés présents sur le territoire. C’est vrai qu’ils sont nombreux, mais ce que l’État français oublie également de dire, c’est qu’il est responsable de la durée d’examen des demandes d’asile, soit… près de 5 mois en moyenne en première instance et plus du triple en recours, soit presque 15 mois. De fait, le nombre de personnes en attente d’une décision augmente et les structures d’accueil débordent… y compris dans le secteur de l’accueil d’urgence. En ces périodes de disette budgétaire, on ne peut hélas pas s’attendre à un renforcement des moyens humains permettant de traiter rapidement les demandes d’asile.

Du coup, il existe tout un tas de subterfuges pour essayer de faire baisser le « stock » de demandeurs d’asile. Mais d’abord il faut mettre en condition la société en commençant par lui instiller l’idée que l’afflux est structurellement le fait de fraudeurs. Ceci histoire de faire passer l’idée qu’ils sont mus exclusivement par l’avidité pour le système social français.

Une fois ceci posé, parmi les idées « géniales » on peut déjà élaborer tout un tas de motifs d’accélération des procédures (et les qualifier de « prioritaires »). On peut aussi modifier régulièrement la liste des pays (dits) sûrs de manière à faire tomber la pression des demandes d’asile qui en émanent. On peut encore supprimer des postes dans les associations, de façon à ce que les personnes soient moins conseillées et donc élaborent des dossiers moins solides. On peut aussi suggérer que les demandeurs d’asile soient dissuadés de poser une demande contre une prime au retour. Entre autres…

Ce même gouvernement est aidé dans sa réflexion par son parti support l’UMP, qui élabore ses propositions pour la présidentielle 2012… Et qui vient lui aussi d’avoir une idée géniale : partant du principe bien connu que l’asile n’est pas codifié mais s’acquiert à l’usure, l’UMP propose d’empêcher la scolarisation des enfants de demandeurs d’asile de manière à ce que leurs parents n’aient ni le temps ni le « sentiment » de s’installer.

Dans la série, je suggère le tirage au sort, une sorte de loto de l’asile tant qu’on y est. D’autres idées ?

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