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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 06:51

 

Le 23 mars dernier, le gouvernement belge annonçait que son système d’asile serait désormais pourvu d’une liste de pays d’origine sûrs, composée de l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, le Kosovo, la Serbie, le Monténégro et l’Inde. Le hasard des calendriers est cruel : la semaine suivante, le Conseil d’État français a sanctionné une nouvelle fois le Conseil d’administration de l’OFPRA pour avoir déclaré comme sûrs l’Albanie et le Kosovo(1) …

Rapporteur sur la révision de la directive sur les procédures d’asile, j’ai à plusieurs reprises remis en cause la pertinence du concept des pays d’origine sûrs. Outre le fait qu’il permette un traitement discriminatoire des demandeurs d’asile selon leur origine, sa validité reste pour le moins suspecte. Comment justifier en effet que l’Albanie et le Kosovo sont des pays sûrs pour la Belgique, alors que dans le même temps, le Conseil d’Etat français nous dit le contraire ?

Le concept des pays d’origine sûrs s’est d’abord développé dans la pratique de certains États avant d’être inscrit dans la directive sur les procédures d’asile adoptée en 2005. Comme les États membres n’ont jamais réussi à s’accorder sur une liste commune de pays dits sûrs, ils appliquent aujourd’hui cette notion de manière très disparate en termes de pays concernés, de leur nombre, de critères appliqués ou bien encore du processus de désignation et de suivi.

Cette notion se fonde sur la présomption selon laquelle la situation d’un pays permet a priori d’apprécier le bien-fondé (et plus souvent l’inverse) d’une demande d’asile. Or, rien n’est moins… sûr ! En effet, rien ne permet de penser, dans l’acception originelle du droit d’asile, qu’un pays parce qu’il est « sûr » pour 99.99% d’une population, l’est aussi pour le 1% restant. Sauf que ce 1% là a peut-être besoin d’être protégé.

Et là où le bât blesse, c’est que le concept de pays dits sûr permet un examen accéléré des demandes d’asile émanant de leurs ressortissants auquel s’ajoute le plus souvent une réduction des droits sociaux.

Encore une fois, si notre objectif est de créer un régime d’asile européen doté, entre autres, de procédures communes, il nous faudra revoir fondamentalement l’utilisation de cette notion aux contours flous et à la pertinence plus que douteuse.

 

(1) La décision du Conseil d’Etat français, 26 mars 2011. Après la décision du Conseil d’État, la liste des pays d’origine sûrs inclut en France : l’Arménie, le Bangladesh, le Bénin, la Bosnie-Herzégovine, le Cap-Vert, la Croatie, le Ghana, l’Ile Maurice, l’Inde, le Mali (pour les personnes de sexe masculin), la Macédoine, la Moldavie, la Mongolie, le Monténégro, le Sénégal, la Serbie, la Tanzanie, l’Ukraine.

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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 12:13
Publié le 28 mars 2012 par groupe socialiste

 

bus TER Rhône-AlpesDemain, en Assemblée plénière, les élus régionaux auront à délibérer sur un rapport, présenté par la Première Vice-présidente socialiste en charge des transports Bernadette LACLAIS, concernant la gestion des transports régionaux sur route en Drôme-Ardèche. Décryptage.

Jusqu’à présent, les liaisons de transport régional routières, comme il en existe une dizaine sur le territoire rhônalpin, sont gérées par la SNCF, pour le compte de la Région autorité organisatrice.  Pour cela, la SNCF fait appel à des autocaristes pour assurer le service.

En 2011, la Région a décidé d’organiser désormais la gestion en direct de ses lignes routières. En mai et septembre 2011, les élus régionaux avaient déjà adopté des délibérations actant ce principe et certaines modalités de cette reprise en direct des lignes rhônalpines routières, sans devoir recourir, donc, à la SNCF.

 

Après une étude d’opportunité effectuée ces derniers mois, il est proposé que trois lignes ardècho-drômoises (Annonay-Lyon/Annonay-le Péage de Roussillon, Montélimar/Nyons et Pierrelatte/Le Pouzin) soient gérées par une Société Publique Locale (SPL) : la SPL Sud Rhône-Alpes Drôme Ardèche. Dans le cadre d’un partenariat conclu avec le Conseil général de l’Ardèche, celui de la Drôme et le Syndicat mixte Valence Rhône Déplacements, cette SPL assurera l’exploitation des transports sur les territoires concernés.

Concrètement, c’est la SPL, propriétaire des matériels et employeuse des chauffeurs, qui aura à charge de faire circuler les cars. Ce mode d’organisation innovant permettra une utilisation optimale des cars qui se traduira par une réduction des coûts pour les collectivités.

La réduction des intermédiaires rapprochera le décisionnaire – la Région – des usagers. Moins d’intermédiaires, c’est donc la possibilité d’une plus grande réactivité et une meilleure adaptation aux besoins des voyageurs.

La Région souhaite donc s’associer à la SPL afin de lui confier les trois lignes précitées : c’est le sens du rapport qui sera soumis au vote des élus régionaux demain, qui constitue une première en région Rhône-Alpes.

 

 


 

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 07:43
Philippe ESTEBE, docteur en sciences politiques et en géographie, enseigne à l’IEP Paris et à l’Ecole des Ponts-et-Chaussées. Depuis 1995, il directeur d’études au cabinet conseil ACADIE, et depuis 2005 directeur de l’IHEDATE (Institut des Hautes Etudes de Développement et d’Aménagement des Territoires en Europe), après avoir enseigné à l’Université de Toulouse II-Le Mirail.

 

La dernière fois, lors d’un café géo à Toulouse qui a eu lieu à J-52 il y a 5 ans, j’avais abordé la question de la politique du territoire sous l’angle de l’aménagement du territoire. Cette fois, alors qu’on sort d’un large débat législatif sur la Réforme territoriale qui a abouti à la loi de 2010, je focaliserai donc sur les questions institutionnelles et les pouvoirs territoriaux.

Trois remarques préliminaires :
-  Autant en 2010, le débat fut intense sur la Réforme territoriale (conseiller territorial, élection des présidents d’intercommunalités, taxe professionnelle, etc.), autant la question a disparu dans la campagne électorale actuelle. C’est une sorte d’agenda caché, la question est toujours sous-jacente : décisive pour notre vie quotidienne, elle n’est pas pourtant pas un enjeu politique susceptible de mobiliser l’opinion.
-  La fabrique du territoire est une activité permanente depuis les premières lois Defferre de 1981-82 : 7 lois spécifiques, plus les lois de finances, d’urbanisme ou de fiscalité qui ont des implications territoriales. L’activité législative et politique ne cesse pas : une des principales caractéristiques du territoire et de produire du territoire, de fabriquer des périmètres, des institutions, des pouvoirs territoriaux.
-  L’acharnement géographique n’est pas une spécificité française : outre l’Allemagne, modèle inaccessible, nos voisins fabriquent aussi du territoire. La Catalogne n’a plus besoin d’Etat espagnol, Flamands et Wallons se disputent la Belgique, la Ligue lombarde met en cause l’unité italienne, la Grande-Bretagne se décentralise au point que l’Ecosse s’interroge sur son indépendance, la Suisse est confédérale, etc.

Un chantier permanent, un agenda caché, une préoccupation européenne : pourquoi cette interrogation sur le territoire, sur « la bonne échelle » ? La raison fondamentale est que les institutions territoriales sont en permanence en train de courir après les gens, après nous. Et nous, depuis 20 ou 30 ans, nous sommes entrés en mouvement, nous passons les frontières, nous transgressons les Pyrénées. Une des activités des élus législateurs est d’ajuster leurs périmètres et leurs compétences à ce mouvement brownien qui nous a saisis. Nous sommes devenus des consommateurs d’espaces, de façon hédonique ou contrainte, y compris dans notre quotidien : travail, loisirs, études, consommation, relations amoureuses, etc. Ce sont des espaces éminemment transgressifs.

JPEG - 76.1 ko
Fig. 1 : Mobilité de la population

Une incertitude fondamentale : qu’est-ce qu’un habitant d’un territoire ? A Paris intra-muros, il y a 2 millions d’habitants, mais 900 000 banlieusards y entrent pour travailler et 300 000 parisiens en sortent, plus les 48 millions de nuitées touristiques par an, de sorte que les citoyens qui votent à Paris sont minoritaires. La démocratie locale, dit Jean Viard, c’est la démocratie du sommeil : vous votez là où vous dormez, mais vous ne votez pas, ou marginalement, là où vous produisez, là où vous consommez, là où vous aimez, là où vous reposez.

Qui est présent sur le territoire ? Comment ajuster les pouvoirs territoriaux à un local plus globalisé encore que la nation, fait de territoires traversés par des flux, des informations, des marchandises, etc. ?...........

 

POUR LIRE LA SUITE   link_

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 07:00

 

 

 

2008… et toujours rien !
Cela fait en effet près de quatre ans que la Commission européenne a proposé une directive visant à étendre la protection contre les discriminations fondées sur la religion, les convictions, le handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle à des domaines autres que l’emploi. Alors que le Parlement européen s’est prononcé en 2009 sur ce texte qui lui paraissait essentiel pour les citoyens européens, le Conseil, lui, laisse traîner les choses, jusqu’à l’enterrement pourrait-on croire. A présent, seul un petit nombre d’États membres soutiennent encore le texte. Les pays les plus opposés, emmenés par l’Allemagne, craignent principalement les implications (coûteuses) de la proposition sur leur législation nationale.

Cette directive était censée compléter le dispositif existant comprenant trois directives qui traitent respectivement : des discriminations fondées sur l’origine raciale ou ethnique (2000/43/CE), de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail (2000/78/CE) et de l’égalité de traitement entre hommes et femmes (2004/113/CE). Elle s’attaquerait aux discriminations que l’on retrouve dans les domaines suivants : la protection sociale, y compris la sécurité sociale et les soins de santé, les avantages sociaux, l’éducation, ainsi que l’accès aux biens et services, y compris le logement.

La commission LIBE a organisé une audition pour demander à ce que les États débloquent enfin cette situation qui n’a que trop duré. On estime en effet qu’un Européen sur six est victime de discriminations au quotidien !
C’est une nouvelle fois la question du coût des mesures proposées qui tétanise les États-membres. Et, une nouvelle fois aussi, j’ai envie de les inciter à faire le travail inverse et de mesurer d’abord le coût de la discrimination elle-même, notamment en termes d’accès aux services, à la santé, aux logements ou à l’emploi !

Aujourd’hui, les victimes de discriminations n’osent souvent pas s’adresser aux autorités chargées de la lutte contre les discriminations et les compensations qui leur sont proposées sont trop faibles. Or loin de vouloir abuser massivement de possibilité de plaintes, les victimes veulent simplement qu’on apporte des solutions aux difficultés qu’elles rencontrent. Enfin, au cas où ils l’auraient oublié, rappelons que les États membres ont des obligations lorsqu’ils ratifient des Traités. Et en l’occurrence, la Charte des droits fondamentaux, et son article 21 sur la non-discrimination, qui, avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, s’est vue confier la même force juridique obligatoire que les traités.

Mais le pari est difficile car ce texte doit être approuvé à l’unanimité des Vingt-sept après simple approbation du Parlement européen (article 19 TFUE).

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 06:56

 

Cette semaine la commission LIBE discutait pour la première fois des propositions relatives aux nouveaux Fonds européens destinés à financer les politiques relevant des Affaires intérieures ; ils représentent seulement 1% du budget européen. Pour de nombreuses associations, le versement de ces Fonds est essentiel pour qu’elles puissent mener à bien leurs actions, notamment à destination des migrants. Pourtant, très souvent, ces acteurs de terrain se trouvent dans une situation de vulnérabilité plus grande encore en raison des importants retards de paiement qu’elles rencontrent, souvent pour des raisons purement administratives. J’ai suivi avec attention ces débats puisque je suis rapporteure sur le Fonds Asile et Migration pour la période 2014-2020, dans lequel se retrouvent fusionnés les Fonds pour les réfugiés, l’Intégration et les Retours.

Le but de cette réforme est d’améliorer le rôle de l’UE dans les politiques d’asile et immigration. Comment ? En proposant une programmation pluriannuelle, permettant d’assurer une continuité du financement ; en mettant en avant la valeur ajoutée européenne des projets financés plutôt que de financer la mise en œuvre de politiques nationales -contestables dans certains cas- ; ou encore en prévoyant plus spécifiquement des procédures pour pouvoir agir plus efficacement en cas de situations urgentes. Combien ? Il est prévu d’allouer un peu moins de 4 milliards d’euros à ce Fonds sur 7 ans, dont 3.2 milliards seraient consacrés à des programmes nationaux, les 16% restant étant gérés directement par la Commission européenne.

Parmi les préoccupations exprimées, celle de s’assurer que l’argent versé parvienne bien aux destinataires finaux et d’avoir le plus de transparence possible dans la mise en œuvre du Fonds. Pour ma part – et sans parler à ce stade des chiffres – ce dossier soulève également d’autres interrogations. Si la Commission européenne a souhaité mettre en avant sur le volet asile le soutien aux efforts de réinstallation et la relocalisation –ce qui est très louable– j’estime nécessaire de renforcer les moyens mis à la disposition des Etats pour établir des procédures d’examen des demandes d’asile plus justes et plus efficaces, ce qui aurait un impact positif pour faire « dégonfler » la pression pesant sur l’accueil des demandeurs d’asile.

Autre sujet de réflexion, celui du choix de la Commission de ne prévoir aucune somme minimale entre les trois anciens Fonds : si je peux comprendre la volonté de souplesse laissée aux États pour répondre à leurs situations particulières, je me demande toutefois si l’insertion d’objectifs obligatoires (comme celui de faire de la réinstallation ou de donner la priorité aux retours volontaires) peut suffire pour prévenir certaines dérives sécuritaires, sans quoi il y a fort à parier que le volet intégration finisse encore une fois comme le parent pauvre des politiques européennes d’asile et de migration.

Les discussions vont se poursuivre dans les prochaines semaines, avec l’idée de présenter un projet de rapport en juin prochain qui pourrait être adopté à l’automne.

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 04:18

 

 

Raul ILLARRAMENDI

 

Lauréat du prix Jean Chevalier 2011, Raul Illarramendi résidera à Moly-Sabata de mars à mai.
Une exposition organisée par Olivier Houg Galerie aura lieu à Moly-Sabata du 12 au 27 mai.
Cette résidence est soutenue par l'Association les Amis de Jean Chevalier.
La résidence et l'exposition sont les fruits d'une collaboration entre l'Association
les Amis de Jean Chevalier, Olivier Houg Galerie, Lyon et la Fondation Albert Gleizes.
Raul Illarramendi est représenté par la Galerie Karsten Greve.

EA n°13-100x70 cm, crayon couleur sur papier, 2011

 

 

Daniela QUILICI

Daniela Quilici est vénézuélienne, elle séjourne à Moly-Sabata à titre individuel
de janvier à mars
http://daniela.quilici.free.fr

n*19, 2012

30 x 30 cm acrylique, encre sur papier

Hugo EXBRAYAT

 

Artiste en résidence à titre individuel, d’octobre 2011 à mars 2012

http://hugo-exbrayat.com


 

À l'occasion de l'exposition Images en Résidence à la galerie Le Bleu du Ciel, Lyon
un catalogue a été réalisé en partenariat avec la Galerie Le Bleu du Ciel et la Fondation Albert Gleizes.
Cette exposition qui s'est déroulée du 8 février au 17 mars faisait suite à une résidence à Moly-Sabata
de quatre photographes :
Aurélie PÉTREL, Julien GUINAND, Francis MORANDINI
et Louis VOLKMANN

 

Résidence d’artistes

1 rue Moly-Sabata

38550 Sablons

04 74 84 28 47

www.moly-sabata.com


La Région Rhône-Alpes et le Conseil Général de l’Isère soutiennent
la Fondation Albert Gleizes pour son programme de résidences d’artistes à Moly-Sabata
 

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 09:28

 

 

 

J’étais à Budapest jeudi 15 mars au sein d’une délégation du PS, avec notamment mon collègue eurodéputé Harlem Désir et la députée de Paris Sandrine Mazetier, pour participer à la grande manifestation pour la défense des libertés civiles et la démocratie, à l’appel de l’organisation hongroise MILLA.

Comme j’ai eu de nombreuses occasions de l’évoquer sur ce blog , depuis l’arrivée au pouvoir de l’ultra conservateur Viktor Orban, les attaques du gouvernement contre la liberté de la presse, l’indépendance de la justice et les libertés civiles en général n’ont été que trop nombreuses.

Il était important que nous nous associions à cette immense foule des citoyens hongrois qui se lèvent pour refuser cette dérive nationaliste et autoritaire du gouvernement Hongrois.

Nous avons rencontré là-bas le directeur de Klubradio, la seule radio hongroise d’opposition, qui se bat pour maintenir sa liberté de diffuser. Nous avons également pu échanger avec des responsables culturels et de MILLA, le collectif à l’initiative de ce grand rassemblement.

Alors que Viktor Orban nous répète à l’envi qu’il a le soutien du peuple et qu’il serait quasi persécuté par les institutions européennes, nous tenions à apporter notre soutien aux plus de 100 000 Hongrois venus défendre les libertés et la démocratie.


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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 05:59

 

Aujourd’hui dans le classement

Découvrez chaque jour la "Ligne de crédit", classement mesurant la crédibilité des candidats, basé sur les notes obtenues au cours de la vérification minutieuse de chacune de leurs citations. Ce classement est mis à jour en temps réél dès qu'une vérification journalistique est ajoutée. Retrouvez également l'historique du classement des candidats, tel qu'il a été arrêté chaque jour à 23h59. 10%20%30%40%50%60%70%80%90%
«12-03-2012Mardi 13 Mars 2012
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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 00:12


Le film « Cairo Exit » censuré en Egypte
L'affiche du film Cairo Exit.
L'affiche du film Cairo Exit.
D.R.

Par RFI

Cairo Exit, un long-métrage qui raconte l'histoire d'une jeune chrétienne enceinte de son fiancé musulman et pose la question de l'avortement et de l'émigration, a été censuré en Egypte. Ce n'est pas la première fois qu'une oeuvre est considérée contraire aux bonnes moeurs depuis la victoire électorale des isalmistes, qui veulent imprimer leur marque sur la production culturelle du pays. 

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Cairo Exit, c'est l’histoire d’une jeune chrétienne pauvre, enceinte de son fiancé musulman. Il lui laisse le choix entre un avortement illégal en Egypte ou fuir avec lui pour l’Italie à bord d’un bateau de clandestins. « Un sujet inadéquat dans l’atmosphère actuelle »,  a jugé la censure, dans une décisions sur laquelle plane le rigorisme des islamistes triomphants.

Cette atmosphère de contrôle des moeurs propagés par les productions culturelles n'est pas nouvelle. La télévision gouvernementale a pris les devants en coupant les baisers sur la bouche dans les films et feuilletons. Début février, le comédien Adel Imam, monstre sacré du cinéma égyptien et arabe, a été condamné à six mois de prison. Motif : mépris de l’islam. Imam avait critiqué les islamistes dans plusieurs de ses films et comédies.

Puis, une semaine plus tard Le Centre national de traduction, un organisme gouvernemental, a censuré deux chapitres d’un livre du philosophe laïc égyptien Daoud Khashaba. Raison : les chapitres étaient antireligieux. Même Naguib Mahfouz, le prix Nobel égyptien de littérature n’a pas échappé aux foudres des salafistes. Le cheikh Abdel Moneim el Chahat a jugé que l’œuvre du romancier « incitait au stupre et à l’athéisme ». Un climat qui a poussé intellectuels et artistes à manifester devant le parlement pour défendre la liberté de penser. En vain, visiblement.

 

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 05:15

1
23/01 | 07:00 | Les Echos

Nous prenons le parti des solidarités. Et la première des solidarités, qui est aussi la première des
préoccupations des Français, c'est l'emploi. Or, en dix ans, 800.000 emplois industriels ont disparu dans notre pays. La production manufacturière française régresse.
Aujourd'hui, ce sont près de 10 millions d'ouvriers, de techniciens et d'employés qui ne croient plus à la politique, parce qu'ils se sentent abandonnés face au chômage.
Pour réindustrialiser la France, nous devons tout à la fois rétablir la compétitivité de notre
appareil productif, développer des financements pour nos entreprises de taille intermédiaire (ETI)
et adopter une gouvernance adaptée aux économies du XXI e siècle.
Il faut d'abord améliorer la compétitivité de nos entreprises, permettant ainsi de résorber notre grave déficit du commerce extérieur. Notre politique industrielle doit avoir pour principale ambition de développer le nombre et le volume de nos ETI. La France ne compte actuellement que 4.700 ETI (dont à peine 380 entreprises de plus de 1.000 salariés ; 64 % des ETI ont moins de 500 salariés), contre 16.000 en Allemagne. Nous avons le projet de doubler ce nombre au cours des dix prochaines années, parce que ces entreprises moyennes sont la principale source d'innovation, de compétitivité et d'emplois qualifiés.
Cela passe par un transfert progressif à travers un « mix » fiscal complet, de l'ordre de 2 % du PIB, des cotisations sociales qui pèsent sur les salaires. Ce basculement générerait un gain significatif pour l'emploi et la croissance. En effet, un abaissement des cotisations sociales de cet ordre devrait permettre une augmentation de plus de 2 % de PIB et la création d'environ 600.000 emplois à l'horizon 2015-2020.
L'amélioration de la compétitivité doit s'accompagner d'une réorganisation du financement des ETI et des PME. Pour se développer, une entreprise moyenne a besoin de capital. L'émissiond'actions sans droit de vote souscrites par un établissement financier public spécialisé est une première piste à explorer.
Un fonds national d'investissement en fonds propres dans les PME-ETI de 15 milliards d'euros doit être mis en place en priorité. Nous devons également promouvoir un amortissement dégressif et favoriser un meilleur accès aux prêts pour assurer la trésorerie et le besoin en fonds de roulement (BFR) nécessaires en période de croissance.
Au-delà, il nous faut également décentraliser la politique d'innovation industrielle, comme le préconise François Hollande. La création de banques régionales d'investissement, de fonds de capital-risque régionaux et d'un livret industriel et d'innovation (sur le modèle du Livret A) faciliterait le financement des ETI-PME... 5 % des fonds de l'assurance-vie pourraient être dédiés à l'industrie et à l'innovation.
Des financements européens doivent aussi être apportés, avec l'aide de la banque européenne d'investissement (BEI), par une Agence européenne d'investissement, financée par l'émission d'eurobonds ou de « projectbonds » à hauteur de 1.000 milliards d'euros. Une structuration en une cinquantaine de pôles de compétitivité européens à vocation mondiale devra être mise en place. Une réorientation significative des fonds structurels européens en direction de l'industrie et de l'innovation doit absolument être effectuée.
La gouvernance de l'entreprise doit être organisée autour d'un dialogue social positif et créatif avec la participation du personnel au conseil d'administration ou au conseil de surveillance des entreprises à partir d'une certaine taille.
La gouvernance de notre politique industrielle et d'innovation mérite également d'être repensée.
L'Etat doit se positionner en stratège et définir les orientations de politiques industrielles à travers
la création d'un ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de l'Innovation et de l'Industrie (un Miti à la française du XXI e siècle).
Des programmes structurants comme l'aéronautique, le spatial, le nucléaire, l'électronique, reconduits sur plusieurs décennies, ont forgé notre politique industrielle. Demain, de nouveaux programmes - tournés vers la croissance verte -peuvent être lancés dans le domaine des énergies renouvelables, des matériaux et des nanotechnologies, de la santé et des biotechnologies, de l'environnement et des « cleantech ».
Le relais européen est ici indispensable. Aussi devient-il urgent que l'Union se dote de politiques beaucoup plus actives sur le plan industriel comme environnemental.
Tels sont les principaux axes qui devraient composer notre nouvelle politique industrielle.
Michel Destot est député-maire (PS) de Grenoble et président d'Inventer à gauche ; Roger Godino, ancien
doyen de l'Insead, est vice-président d'Inventer à gauche

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