SORTIE LE 6 OCTOBRE 2010 entre nos mains film de Mariana Otero
synopsis
Confrontés à la faillite de leur entreprise de lingerie, des salariés -majoritairement des femmes - tentent de la reprendre sous forme de coopérative. Au fur et à mesure que leur
projet prend forme, ils se heurtent à leur
patron et à la réalité du « marché ». L’entreprise devient alors un petit théâtre où se jouent sur un ton espiègle, entre soutiens-gorge et culottes, des questions fondamentales économiques et sociales. Les salariés découvrent dans cette aventure collective une nouvelle liberté.
MARIANA OTERO - PROPOS
L’HISTOIRE
Pendant des années, j’ai consacré mon travail de cinéaste à tenter de dresser un état des lieux de notre société. Sans commentaire, sans interview, sans discours, mais en racontant des histoires qui rendaient visible la complexité des situations et des enjeux.
Trois films ont ponctué cette période : « Non lieux » (1991), « La Loi du collège » (1994) et « Cette télévision est la vôtre » (1997). Dans ces films, j’interrogeais des institutions qui fonctionnaient toutes suivant des modèles préétablis dont il était bien difficile, pour ceux qui y travaillaient, de s’écarter.
Avec « Entre nos mains », je voulais porter mon regard sur une « utopie » qui se confronte au réel en racontant l’histoire de « gens » qui sont amenés très concrètement à remettre en question leur manière de vivre ou de travailler et à se penser ou se percevoir autrement, à travers d’autres pratiques.
C’est pourquoi je me suis intéressée aux Scop, des entreprises qui fonctionnent sous forme de coopérative. Elles « révolutionnent » intimement notre manière instituée de travailler et de vivre ensemble et amènent chacun à penser différemment son rapport au travail, aux collègues, aux proches, et plus généralement à revoir sa manière « d’être au monde ».
Il m’a semblé que le meilleur moyen de montrer cette révolution à la fois intime et collective était de filmer non pas une Scop déjà existante, mais plutôt le prélude à sa naissance, c’est-à-dire la période courant sur quelques mois durant laquelle les salariés envisagent de construire ensemble leur propre coopérative.
C’est ainsi que je suis arrivée à Starissima, une entreprise de lingerie féminine située à proximité d’Orléans, constituée majoritairement de femmes (c’est pour cela que je dirais elles plutôt que ils, écorchant délibérément ainsi notre sacro-sainte règle de grammaire !).
Pour la plupart, elles ont travaillé dans ce lieu toute leur vie durant sans jamais se syndiquer - à l’exception de l’une d’entre elles - et ne se sont même jamais mises en grève malgré leurs insatisfactions et leurs maigres salaires. Starissima est donc une entreprise figée depuis des décennies dans un système hiérarchique et paternaliste fort, « à l’ancienne » pourrait-on dire, mais aussi paradoxalement, à l’image du monde salarial actuel, moins syndiqué et politisé qu’il y a une trentaine d’années.
Avec cette possibilité de travailler en coopérative, des femmes d’origines culturelles différentes, habituées à travailler « en clans » et de manière individualiste, allaient devoir travailler ensemble : l’enjeu pour elles était de taille. Mais plutôt que de décrire le processus économique en lui-même, ce qui m’intéressait, c’était de filmer - dans la suite de mon film précédent « Histoire d’un secret » - le politique à hauteur d’hommes et de femmes, et de le faire au quotidien, en essayant de m’approcher au plus près de chacun, de son évolution singulière, pour
essayer d’en dégager au final un sens plus général et plus vaste. Et de faire ainsi de cette entreprise un petit théâtre aux personnages divers et attachants où allaient se jouer des questions fondamentales économiques et sociales.
LES SCOP
Les Scop - Sociétés COpératives et Participatives - sont des entreprises coopératives dont les salariés sont associés majoritaires.
Les Scop reposent sur un principe de démocratie d’entreprise et de priorité à la pérennité du projet. Avec au moins 51 % du capital et 65 % des voix, les salariés associés participent aux grandes décisions stratégiques en Assemblée Générale selon le principe « 1 personne = 1 voix » : chacun en effet, quel que soit le nombre de part sociale qu’il détient, son travail ou sa fonction, bénéficie du même pouvoir et devient co-responsable de l’entreprise.
Démocratie, égalité, équité, solidarité, transparence et responsabilité sociale sont les valeurs défendues par les Scop. Tels des enfants de la Commune de Paris, des Conseils d’ouvriers et des utopies anarchistes, mais dans un esprit aujourd’hui moins « politique » ou directement « militant », ces Scop renversent complètement l’organisation prescrite du travail et la division dirigeants/ exécutants qui aujourd’hui imprègnent l’ensemble de notre société et de son fonctionnement. Cette organisation redonne du sens au travail des salariés et plus généralement à leur vie. D’un point de vue purement économique, les Scop résistent souvent mieux aux turbulences et aux crises, du fait de l’engagement de chacun dans l’activité de l’entreprise, mais aussi parce qu’une grande partie des bénéfices sert non pas à rétribuer les associés, mais à alimenter un fonds de réserve qui leur permet de faire face en cas de difficultés.
quelques données économiques :
Les Scop sont présentes dans tous les métiers, y compris les plus innovants comme les biotechnologies, l’édition de logiciels, le conseil en innovation et connaissent un développement régulier en France depuis plus de quinze ans.
Le réseau des Scop, organisé au niveau régional et national, soutient et aide les salariés à créer leur Scop (par transmission, reprise ou création ex nihilo) et à survivre sur le marché. (http://www.scop.coom/p193_FR.htm).
À fin 2003, le nombre de Scop était de 1 538 et les salariés de 35 099. A fin 2009, le nombre de Scop était de 1925 et les salariés de 40 424. Sur le cumul des 5 dernières années, 2005 à 2009, 920 Scop et 6166 nouveaux emplois ont été crées contre 661 Scop et 5 172 emplois lors des années 2000/2004.
A fin 2009, sur 40 424 salariés, 29% sont dans le BTP (11 586), 23,5% dans
l’industrie (9 509) et 37% dans les services de toutes natures (15 081 emplois).
Chiffres clés à fin 2009
• 1 925 Scop
• 40 424 salariés (hors filiales)
• 3,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires
• 1,8 milliards d’euros de valeur ajoutée
• 158 millions d’euros de résultat net
• Taille moyenne : 21 personnes
• Pourcentage de salariés associés après plus de 2 ans : 83 %
ARCHIPEL 33 PRéSENTe
F rance - 2 0 1 0 - F ormat : 3 5 mm - 1 . 8 5 / D O L B Y S R D
Durée : 1h28
PRESSE
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SORTIE LE 6 OCTOBRE 2010