Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 18:20


Master1  Information-Communication

 

 

Les raisons de la présence des partis politiques sur Internet : Étude de cas des élections régionales de mars 2010 en Rhône-Alpes.

 

  

 

CONCLUSION de Akim Boulkenafet de Lyon 2

 

 

 

Ainsi, la puissance de l'Internet relève bel et bien plus du mythe que toute autre chose. Cependant, comme tout autre mythe, le Web est porté aux nues par ceux que Neveu appelle les « montreurs de communication »(1).

 

Supportée par de nombreux discours teints de déterminisme technologique, la toile s'est donc logée dans de nombreux domaines de la société, et on la dit aujourd'hui omniprésente. Arrivée avec son lot de promesses, ses apports sont pourtant relativement difficiles à quantifier, et il est certain qu'on ne peut aveuglément accepter les discours de ses promoteurs.

 

Relativement nouveau en politique, on a attribué au net de très nombreuses qualités démocratiques, et il est venu se poser comme un nouvel espoir pour les dirigeants politiques mais aussi pour les citoyens face à leur désintérêt chronique de la chose politique, la considérant aujourd'hui non plus comme LA question de société, mais comme un simple rituel ponctué par un vote, purement facultatif.

 

C'est l'ère de « l'infotainment »(2) où la politique n'est plus qu'un simple divertissement.

 

Pour Dominique Wolton, « Internet ne serait que l'actualisation d'une utopie politique, venant après le téléphone, la radio, la télévision et l'ordinateur ».(3)

 

Pour lui, le Web est destiné à se fondre dans la masse de la société, et donc à ne rien profondément modifier.

  

J'ai tenté, au fil de mon travail de décrire l'utilisation et de mesurer l'impact et les effets de l'utilisation de l'Internet en politique, en m'appuyant sur les élections régionales de mars 2010 en Rhône-Alpes.

 

A la question : est-ce que l'Internet est révolutionnaire en politique, et plus particulièrement en campagne? Je répondrais non.

 

Je n'ai pas repéré au fil de mes recherches de justifications particulières à l'engouement suscité par l'Internet, « l'idéologie d'une époque sans idéologies » pour reprendre Neveu.

 

F.P. lui concède que l'on peut parler « d'évolution, mais en aucun cas de révolution »(4) puisque les formes de communication politique perdurent, et prennent même le dessus.

 

         « Le terrain, il y a ce contact humain unique avec les gens »(5)

 

  Une proximité, encore plus nécessaire sur des élections locales, mais que le Web ni ne créé, ni n’entretient, le virtuel semblant lointain, voire faux…

 

          « Le local de campagne à certains moments était très vivant, et il n’y a pas ça sur le Net ».(6)

 

  Le problème de ces blogs et sites étant bel et bien qu’ils semblent statiques, voire morts…

 

Je ne suis même pas certain que l'on puisse parler d'évolution, la majorité des blogs et des sites de cette campagne étant surtout une transposition des supports de campagne classiques vers les écrans.

 

Est-ce que Internet a un effet sur l'électorat? Oui, mais malheureusement, celui-ci n'est qu'infime face aux médias politiquement rodés que sont la télévision, le papier, etc. Déjà, tout le monde n'a pas accès à Internet, et peu nombreux sont ceux qui l'utilisent à des fins politiques, et il est déjà rare de trouver des citoyens particulièrement intéressés par des élections régionales. Ce qui est bien dommage quand on sait l’influence des décisions prises à Charbonnières sur le quotidien des Rhônalpins.

 

  

L'effort sur le Web déployé par les partis politiques est ridicule en comparaison des qualités qu'ils lui attribuent dans leurs discours. Tous, dans mes entretiens m'ont à un moment ou à un autre vanté les mérites de l'Internet démocratique, sans pouvoir me prouver de façon tangible que ce « nouveau média » bénéficiait d'un investissement important en campagne. Les hommes politiques ont bien conscience qu'Internet ne touche pas grand monde, et qu'il n'est pas LE média par excellence d'une campagne politique. Encore moins lorsqu'elle est locale.

 

Le Net ne peut en 2010 être considéré comme un média décisif en politique, « un média qui compte »(8)

 

  Les sceptiques de la « révolution » Internet seront sans doute d'accord pour dire que le Net n'est pas le messie, pourtant annoncé en grandes pompes, qui viendra sauver le politique, qui continue à ne plus déplacer les foules, le taux d'abstention à ces régionales étant de plus de 50%...

 

Le processus de communication politique sur Internet est selon Patrice Calot et Jean-Christophe Lermusiaux[8] divisé en trois parties : faire connaître, faire aimer, et faire agir. Cela reste bel et bien l'idéal, la théorie, puisque le processus semble lorsque l'on y regarde de plus près, être resté bloqué au premier volet.

 

Et ce n'est sans doute pas les simulacres démocratiques dont le point culminant est l'hypothèse d'un vote électronique qui pourront y changer quelque chose.

 

Les hommes politiques ont investi le Net pour des raisons d'image principalement, « une image qui ne semble être qu'un raccourci dans la quête coûteuse de l'information politique »(9) que les citoyens ne prennent plus la peine d'aller chercher, et encore moins lorsqu'elle est virtuelle, et logée derrière un écran.

 

  Je terminerais par une anecdote relevée lors de mon entretien avec J.J. :

 

           

 

         « Je sais pas moi, il faudrait peut-être rendre le vote obligatoire comme en Belgique ».(10)

 

  Même si la formule a de quoi faire sourire, il serait triste de ne plus avoir que l'obligation, la coercition pour obliger les citoyens à aller choisir les personnes qui vont, durant de nombreuses années avoir la lourde tâche de les diriger.

 

Il est pourtant, à mon avis du devoir des politiques de travailler à reconquérir les électeurs, d'insister, jusqu'à aller les chercher et il est certain que ce n'est pas en se cachant derrière l'écran que le lien entre les hautes sphères du pouvoir et les citoyens se recréera.

 

« Le net ne doit pas être un palliatif à l'action mais un prolongement à l'action »(11) comme me l'a affirmé R.B.

 

Le net ne se substitue à rien, et ne semble révolutionner ni la pratique politique, ni la pratique des politiques en 2010. Cependant, mon travail reste modeste et n’est en aucun cas exhaustif. C’est en tout cas ce que j’ai pu tirer des différentes données que j’ai eu à ma disposition.

 

Internet restant un outil relativement récent en politique, beaucoup de données quantitatives et qualitatives, et beaucoup d’études restent encore à faire avant de pouvoir tirer des conclusions irréfutables.

 

Le flou autour de l’Internet en politique est donc encore loin d’être totalement dissipé. Et il est certain que l’on peut se donner rendez-vous lors des prochaines élections pour témoigner que l’Internet en politique, malgré une utilité qui reste encore à démontrer, a encore de beaux jours devant lui.

 

  

1 Neveu, Erik, une société de communication?, 1997

2 Rodota, Stefano, La démocratie électronique: De nouveaux concepts et expériences politiques, 1999.

 

3 Dahmani, Ahmed (dir.), La démocratie à l'épreuve de la société numérique, 2007.

4 Entretien avec F.P.

 

5 Entretien avec F.P.

6 Entretien avec D.S.

 

7 Serfaty, Viviane, L'internet en politique, des États-Unis à l'Europe, 2002.

8 Ibid.

 

9 Manin, Bernard, Principes du gouvernement représentatif,  1995.

10 Entretien avec J.J.

 

11 Entretien avec R.B.

 

  

 

<Akim.Boulkenafet@univ-lyon2.fr>

 

  

 

  

 

  

 

  

 

  

 


 

 

Partager cet article
Repost0
7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 23:12
AVIS DE MISE A DISPOSITION DU PUBLIC DU 12 AVRIL AU 14 JUIN 2010

 

Dernière phase de l'élaboration du Plan régional d'élimination des déchets dangereux Rhône-Alpes : la mise à disposition du public. Donnez nous votre avis !

 

 Pourquoi s'en préoccuper?
Les déchets dangereux sont produits par de multiples activités notamment par l'industrie, l'artisanat et le commerce, l'agriculture et certains établissements publics (les hôpitaux, les centres de recherche,...) et les ménages. Ils représentent, à court et long terme, une menace pour la santé et l'environnement. En effet, rejetés à l'égout, mélangés aux autres déchets ou brûlés à l'air libre, leurs éléments toxiques risquent de contaminer les milieux (eau, air, sol).

 

 Le PREDD, un véritable outil de planification
Selon le Code de l'environnement, chaque région doit être couverte par un plan régional ou interrégional d'élimination des déchets dangereux. Ce Plan doit établir un inventaire prospectif des stocks, des flux, des filières et installations d'élimination, fixer des objectifs à l'horizon de dix ans, recommander les mesures à prendre et établir des priorités. Il constitue ainsi un cadre de référence pour les pouvoirs publics et les acteurs locaux afin d'améliorer la gestion des déchets et diminuer leurs impacts négatifs sur l'environnement et sur la santé.

 

Du 12 avril au 14 juin 2010, vous pouvez consulter le projet de Plan dans le dossier de mise à disposition du public et donner votre avis soit :
 sur les lieux de consultation
 en ligne: predd-ra@rhonealpes.fr

Partager cet article
Repost0
7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 22:30


Publication de l'arrêté du 25 mai 2010 fixant la liste des médicaments contraceptifs oraux


Le pharmacien-ne pourra désormais renouveler les prescriptions de contraceptifs oraux (pilules uniquement) lorsque la durée de validité d'une ordonnance datant de moins d'un an sera expirée "afin d'éviter toute interruption de traitement préjudiciable à la santé du patient, dans la limite d'une boite par ligne d'ordonnance". Les infirmières et infirmiers seront également autorisés à renouveler des prescriptions datant de moins d'un an, de contraceptifs oraux.
Journal Officiel  » 25 mai 2010

 

Partager cet article
Repost0
30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 19:32

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Extrait  du Communiqué de presse


Assemblée plénière du Conseil régional : une session pour le développement économique et l’emploi en Rhône-Alpes Sous la présidence de Jean-Jack QUEYRANNE, Président de la Région Rhône-Alpes, les élus régionaux se sont ce jeudi 27 mai en Assemblée plénière, à Charbonnières, pour délibérer sur des sujets d’intérêt régional :
· La Région engage une nouvelle étape pour le développement économique, l’emploi et la formation en Rhône-Alpes
Dans la continuité des deux plans de soutien à l’économie et à l’emploi, adoptés en décembre 2008 et juin 2009, le Conseil régional s’engage sur l’élaboration d’un nouveau Schéma Régional de Développement Economique (SRDE) applicable début 2011, et lance les premières actions du Service Public Régional de la Formation (SPRF).
Ces mesures, prises en concertation avec les partenaires sociaux et les autres collectivités territoriales, font suite à la Conférence sociale régionale du 26 avril 2010.


Dans l’immédiat, la Région a décidé d’adopter une série de mesures :
En faveur du développement des entreprises :
· lancement du Plan PME : des actions individuelles et collectives prenant en compte l’environnement vont être impulsées en direction des PME désireuses d’innover en matière d’organisation, d’éco conception, de relation clients/fournisseurs…
· création du Fonds Régional d’Investissement (FRI) destiné à accompagner les PME dans leur démarche de renforcement des fonds propres,
· prolongation du Fonds Régional d’Action d’Urgence (FRAU) pour les entreprises en difficulté, · renforcement des dynamiques d’innovation : réajustement du programme d’actions de l’Agence Régionale de Développement de l’Innovation (ARDI) à la mi-2010 en fonction du nouveau Plan PME, signature d’un avenant au Contrat sectoriel « Economie Sociale et Solidaire » (ESS) jusqu’à fin 2010, poursuite du Contrat sectoriel « Artisanat »…


En faveur de la qualification et de l’emploi des Rhônalpins :
· prise en charge à 100% des coûts de formation des Contrats d’Aide et de Retour à l’Emploi Durable (CARED) débouchant sur un CDI, un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation dans les TPE/PME,
· prolongation d’un an du partenariat avec le FONCEGIF et le FAFTT qui permet aux salariés contraints au chômage partiel de se former,
· le statut de stagiaire de la formation professionnelle rémunéré va être accordé aux bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA),
· accession des demandeurs d’emplois indemnisés à la prestation de conseil en Validation des Acquis de l’Expérience (VAE),
· ouverture d’une 4ème Ecole de la deuxième chance cette année, · élaboration d’une charte des stages en entreprise ou en collectivité,
· création d’une conférence régionale permanente de l’éducation non formelle.
Retrouvez les communiqués et dossiers de presse sur l’espace presse : www.rhonealpes.fr/10-presse.htm
Par ailleurs, dans la continuité de la Conférence sociale régionale du 26 avril 2010, la Région va poursuivre la concertation avec les partenaires sociaux sur les trois thématiques suivantes :
· la territorialisation des politiques d’emploi et de formation,
· la sécurisation des parcours professionnels,
· la mobilisation des institutions financières et bancaires et des collectivités territoriales.
Enfin, le Conseil régional a décidé de saisir le Conseil Economique et Social (CESR) afin de recueillir son avis sur l’emploi des seniors, les emplois de la croissance de demain et ceux liés au développement du numérique.
Détail des votes : rapport adopté
Pour : PSEA, PRG, EEV, FdG
Contre : FN, UDC

 

Partager cet article
Repost0
26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 20:00

 

 

 

Un geste fort envers les femmes

Chantal Brunel, Rapporteure générale de l'Observatoire de la parité, se réjouit de la

nomination de Jeannette Bougrab à la tête de la HALDE.

Juriste de renom, spécialiste des questions de discriminations et fervente engagée

pour l'égalité hommes/femmes, Jeannette Bougrab représente, par son parcours et

son passé, un choix pertinent et emblématique. C'est un geste fort envers les

femmes.

Nul doute que l’Observatoire de la parité et la HALDE s'uniront dans un partenariat

renforcé pour travailler ensemble sur les discriminations dont les femmes sont des

victimes de premier plan.

 

Partager cet article
Repost0
26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 19:37

Source l'Observatoire  de la Parité à partir des données du Ministère de l'intérieur de Mars 2010.

 

En mars 2010, en Rhône Alpes  47, 8 % des conseillers régionaux sont des femmes , contre 48, 4 % en 2004. Une élue de moins.

La moyenne nationale est à 48%. Deux régions font la part belles aux femmes, le Nord Pas de Calais avec 50, 5% et la Lorraine avec 51, 2 %.

 

le Part socialiste a fait élire 49; 3 % de femmes à l'échelle nationale, mais l'extrême gauche ( 66;7%, il est vrai sur des valeurs absolues faibles) et les verts et europe écologie (52%) font mieux.

 

A l'échelle d des départements

Ain 50% de femmes= 2004

Ardèche 40%, moins qu'en 2004( 44,4%)

Drôme 46,2% moins qu'en 2004 (50%)

Isère 46,9 % = 2004

loire 50% = 2004

Rhône 50%, mieux qu'en 2004 ( 48,8)

Savoie 45, 5 % mieux qu'en 2004 ( 40%)

Hte Savoie 47, 1% moins qu'en 2004 (52,9 %)

 

 

Partager cet article
Repost0
24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 16:18
Le samedi 29 mai 2010 , le salon du livre d'Annonay  aura lieu de 10h à 18h  dans la salle des Fêtes rue Levert à Annonay.
Il sera rendu un hommage à Yace à 14 h par des lectures d'extraits de son livre "des Lettres" .
Un café littéraire se tiendra au Liberté Café à 19h30 avec Pierre Autin-Grenier, auteur Lyonnais . Nous proposerons la lecture d'extraits de ses livres et nous entretiendrons avec lui au sujet de son activité.
Pour plus d'informations, le site de la ville d'Annonay
Partager cet article
Repost0
24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 16:15
C'est avec émotion que nous  vous lançons cet appel.
Mardi matin à 8h30 monsieur J (marié et papa de 4 enfants) est convoqué au commissariat d'Annonay (lui seul est convoqué) en vu de son expulsion en Arménie.
Il pourrait fuir mais il a décidé de se présenter et de faire face à l'épreuve.
Pour essayer d'éviter cette expulsion, nous nous retrouvons pacifiquement,  le + nombreux possible sur le parking devant la MJC.
Si vous pouvez, venez nous rejoindre, cette famille a besoin de nous tous.
 
Le cercle de silence d'Annonay
Partager cet article
Repost0
24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 16:09
Retraites : Des besoins de financement qu'il ne faut ni sous-estimer ni dramatiser
Pour une réforme juste et efficace des retraites, la responsabilité des politiques est de trouver des ressources stables et durables. Dégager des ressources supplémentaires est une question de choix de société. Et aucun scénario ne s’impose à nous absolument, contrairement à ce que prétend le gouvernement.
 
Le vieillissement de la population a, bien sur, un impact sur le financement de notre système de retraite, dès lors que ce sont actuellement les cotisations des actifs qui financent les pensions. Les retraites des papy-boomers devront être payées plus longtemps par des générations moins nombreuses. Ainsi, alors qu’il y avait 3 actifs pour un inactif de plus de 60 ans en 1975 et près de 2 en 1990 il n’y en a plus que 1,8 en 2010 et il y en aura 1,2 en 2050. Mais la démographie n’est pas le seul facteur en cause et elle peut elle-même connaître des évolutions (taux de natalité, migrations, etc.). La situation économique ainsi que la structuration du marché de l’emploi (taux d’emploi des différentes catégories d’âge, caractéristiques des parcours professionnels...) sont déterminantes.
 
Le principal enseignement du dernier rapport du COR aura été de montrer l’impact majeur de la crise sur le financement de notre système de retraite dès cette année. Par ailleurs, la situation française se caractérise par une politique de l’emploi incohérente au regard des besoins de notre système de protection sociale, lui-même caractérisé par de fortes barrières à l’entrée dans la vie active et un taux d’emploi des seniors parmi les plus bas d’Europe : 38% des 55/64 ans sont dans l’emploi en France en 2010 (données Insee) contre près de 70% en Suède, loin en tout cas de l’objectif européen de 50% fixé par la stratégie de Lisbonne en 2000 (contre 54 % en Allemagne, 58% au Royaume-Uni et 45 % en moyenne dans l’Union européenne des 27).
 
Ainsi, la réponse ne peut être uniquement démographique, fondée sur le seul paramètre de l’âge. Le rapport du COR du 14 avril dernier, analyse les besoins de financement de notre système de retraite au cours des 40 prochaines années. Fondées sur des hypothèses sans doute susceptibles de discussions, les projections réalisées et l’ampleur des déficits potentiels, même révisés à la baisse, appellent en tout état de cause des réponses solides.
 
Trois scénarios ont été établis, qui montrent la dégradation progressive des comptes. Tous font apparaître l’accélération provoquée par la crise sur les besoins de financement, en rapprochant de 15 ans les échéances envisagées lors du précédent rapport du COR, en 2007. Le COR montre par ailleurs qu’on ne peut agir sur un seul paramètre pour consolider le système de retraite à l’échéance 2025. Il faudrait en effet alors engager soit une baisse du niveau moyen du taux de remplacement de 22 %, soit une hausse des prélèvements vieillesse de 5 points environ, soit un report de l’age effectif de départ en retraite (actuellement de 61,6 ans) de 3 à 4 ans.
 
Mais les retraites relèvent du contrat social de notre pays et doivent être pensées au-delà de la conjoncture bonne ou mauvaise. Il faut prendre garde, à cet égard, de ne pas fonder une réforme sur la seule situation des années 2009 et 2010 qui sont des années de crise et de diminution des recettes. Pas plus qu’il ne faut se placer dans un horizon temporel trop lointain et incertain. Compte tenu des incertitudes qui pèsent, tant sur les évolutions démographiques (à long terme), que sur les conditions de la croissance dans le futur, il paraît préférable d’inscrire nos politiques par rapport à l’horizon 2025. Sans occulter l’accroissement des besoins au-delà de cette période, il paraît à la fois aléatoire et sans conséquence immédiate de raisonner par rapport à l’horizon 2050, sauf à vouloir alimenter puis instrumentaliser l’inquiétude des Français.
 
Pour les socialistes, l’enjeu est d’enclencher un processus de réforme qui garantisse dans la durée le rétablissement de l’équilibre financier. En 2025, quel sera le besoin de financement ? Il ne faut ni le sous-estimer ni le dramatiser. Le Conseil d’Orientation des Retraites prévoit un déficit de l’ordre de 45 milliards d’euros. C’est un enjeu important qui appelle des réponses fortes sans lesquelles la confiance dans notre système de retraite ne sera pas rétablie. Sans le dramatiser : un demi-point de croissance supplémentaire à partir de 2013 diminuerait le déficit de moitié en 2025 (de l’ordre de 22 milliards d’euros).
 
Et ce scénario se fonde aussi sur des hypothèses très pessimistes concernant l’activité des femmes et l’emploi des seniors. Il suppose que la stratégie de hausse de l’emploi des seniors échouerait, alors que la démographie implique plutôt un recours accru aux seniors dans les décennies à venir. Au regard de ces chiffres, il faut donc résister au catastrophisme ambiant. Le besoin de financement en 2010 sera déjà de l’ordre de 25 milliards d’euros. Entre 2010 et 2025, le besoin de financement passera de 25 à 45 milliards en euros constants, soit 1,7 points de PIB. Qui peut dire que consacrer 1,7 points de PIB en plus pour nos retraites est hors de notre portée ?
Partager cet article
Repost0
24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 15:53

Atelier « Développement Durable, les entreprises y trouvent leur compte » – mardi 18 mai 2010 – Peaugres - Compte-rendu

 

2 intervenants principaux  :
Yann MALIN, responsable Marketing et Développement, société MP Hygiène, Annonay
Jean-Louis BRIALON, chargé de mission environnement, Chambre de Commerce et
d’Industrie Nord Ardèche. Il parlera de la démarche de Monsieur Lucien COUIX, Propriétaire de l'hôtel restaurant Azalées à Tournon sur Rhône.


MP Hygiène (intervention de Yann MALIN)

MP Hygiène est une entreprise familiale plus que centenaire implantée sur Annonay et Saint Rambert d’Albon. 70% de son activité concerne la transformation du papier (papier hygiénique, essuie-mains…). Afin d’offrir une gamme la plus complète possible à ses clients l’entreprise propose des distributeurs et importe des produits de protection individuel jetables (gants, masques, tabliers, charlottes) principalement d’Asie. Depuis un an, l’entreprise a intégré un laboratoire pour transformer du savon. L’entreprise est en pleine croissance. Elle a créé en 10 ans plus de 80 emplois à temps plein en Ardèche et dans la Drôme. Son chiffre d’affaires annuel a crû en 2009 de 50 % pour atteindre 36 millions d’euros.
Une démarche environnementale engagée en premier lieu à la demande des clients MP Hygiène vent ses produits à des distributeurs dont les principaux clients sont les collectivités.
Ces dernières sont de plus en plus demandeuses de produits plus respectueux de l’environnement.
L’exigence environnementale devenant alors un véritable critère de choix même si le prix reste encore le critère principal pour le client.
En réponse à cette demande, MP Hygiène a décidé d’avoir une démarche globale environnementale et de mobiliser plusieurs outils à cet effet. Elle souhaite ainsi se démarquer de démarches relevant plus du « green washing » (patine verte) purement marketing.

 


L’affichage environnemental
Il est en voix de devenir obligatoire suite à la loi très récente Grenelle 2, mais à titre expérimental à partir de 2011.
L’entreprise a donc décidé d’anticiper la réglementation et d’utiliser, à ce titre, un outil proposé par l’ADEME qui permet d’avoir un premier aperçu des impacts environnementaux générés par un produit tout au long de son cycle de vie. Le bilan de ces impacts (émissions de CO2, eutrophisation, toxicité aquatique, …) est alors affiché sur le produit. Ce bilan est réalisé par l’entreprise elle-même sur la base de l’auto déclaration.
Pour l’entreprise c’est à la fois un outil marketing (exigence environnementale des clients), un outil de différenciation des autres produits concurrents et un outil d’aide à la décision qui permet de pointer rapidement les éléments sur lesquels il est nécessaire d’améliorer sa performance environnementale.


La démarche ECOLABEL EUROPEEN
MP hygiène sera la 1ère entreprise à proposer des produits labellisés selon la nouvelle décision de l’Ecolabel Européen (qui concerne la maîtrise de l’impact environnemental de toute la chaîne :
forestiers, fabricants de pâtes, fabricants de papier, transformateurs). Par exemple, l’exigence de non utilisation de produits chlorés dans le papier ou encore celle d’utiliser du bois venant de forêts gérées (PEFC, FSC) nécessite pour l’entreprise d’avoir les mêmes exigences auprès de ses fournisseurs.
Ce label ne prend en compte ni l’emballage du produit, ni son transport.


La norme ISO 14001
Cette norme, qui concerne le management environnemental, est très compliquée à obtenir.
L’entreprise a donc décidé de se lancer dans la démarche en 3 étapes. Elle est actuellement en cours
d’obtention du niveau 1.

 

Efficacité énergétique
L’amélioration et l’entretien perpétuel des outils de production est très important dans l’entreprise.
Ce travail qui se fait petit à petit, permet ainsi dans la durée de maintenir la qualité des productions, d’améliorer les conditions de travail et de réduire les consommations énergétiques, cette activité étant très consommatrice d’électricité.
De manière générale, il est précisé que le secteur industriel utilisant des process très techniques, il a la nécessité d’anticiper les évolutions de la réglementation, les fluctuations du coût de l’énergie et du marché. Il en découle une amélioration constante et régulière des process de production et non des changements brutaux.

 


L’hôtel-restaurant Azalées à Tournon sur Rhône
Monsieur Lucien COUIX ayant eu un contretemps de dernière minute, c’est Jean-Louis Brialon qui présente brièvement la démarche entreprise au sein de l’hôtel restaurant Azalées..
Cet hôtel-restaurant emploie actuellement 11 équivalents temps plein sur la commune de Tournon sur Rhône. 3 cheminées et 2 cocottes au Logis de France ont pu être obtenues grâce au souci permanent de son propriétaire, Lucien Couix, de renforcer la qualité de l’accueil proposée à sa clientèle.
C’est ce soucis permanent d’augmentation de la qualité qui a amené naturellement l’entreprise vers une dynamique de modernisation et de modification de ses pratiques de fonctionnement et ainsi vers une performance environnementale. Améliorer l’isolation des bâtiments permet un meilleur confort thermique pour les clients, cuisiner à l’induction augmente la rapidité du service, cultiver les légumes assure une qualité homogène de la cuisine proposée. Ainsi l’hôtel-restaurant communique sur la qualité de ses services plutôt que sur sa démarche environnementale.


Bâtiment et matériel d’exploitation
Une partie du bâtiment a été équipée de doubles vitrages, l’autre de triples vitrages à doubles joints
d’étanchéité. Une pompe à chaleur réversible eau/eau a été installée.
Pour la cuisine un piano à induction a remplacé le matériel à gaz. Il permet d’anticiper les hausses
du prix du gaz, d’améliorer la performance énergétique, d’améliorer la rapidité du service (cuisson
plus rapide). La mise en sécurité de ce matériel est également beaucoup moins contraignante que
pour le gaz et le personnel ne se brûle plus. Fours et lave-vaisselles, à l’occasion de leur
renouvellement sont remplacés par du matériel plus performant et moins consommateur. Le
personnel étant formé pour ces nouvelles utilisations.
L’éclairage a également fait l’objet d’améliorations.
Production des légumes par l’hôtel-restaurant lui-même
Pour l’activité restauration, les légumes sont désormais produits par l’entreprise elle-même. Ces légumes du potager sont cultivés sans adjuvant chimique. La qualité des matières premières utilisées dans le restaurant est donc maîtrisée. Des menus de saisons composés à partir de légumes du potager ont permis au restaurant de gagner en qualité de prestations et de se différencier de la concurrence.


Fonctionnement de l’entreprise
Pour l’activité hôtellerie, des pratiques ont été mises en place pour permettre de limiter les gaspillages d’eau dus aux lavages inutiles. Les serviettes des clients en séjour ne sont pas changées systématiquement tous les jours, des serviettes propres étant à disposition dans les placards des chambres. La buanderie fonctionne pendant les heures creuses.
Cette démarche d’ensemble a permis à l’entreprise d’allier qualité de ses prestations, progression de son activité, respect de l’environnement, viabilité économique et le développement d’un avantage concurrentiel. L’entreprise a gagné de la rentabilité sur l’activité du restaurant malgré l’arrêt de l’activité du Mastrou dont la gare est toute proche. L’hôtel affiche un taux d’occupation plus élevé que la moyenne locale. Un emploi a été créé pour le jardinage et l’entretien en partie grâce aux  gains financiers générés.


La Chambre de Commerce et d’Industrie
Jean-Louis Brialon présente ensuite le rôle de la CCI sur la question environnementale. Son travail consiste à accompagner les entreprises demandeuses dans leurs démarches environnementales, d’assurer un conseil de proximité sur la réglementation et les outils. MP Hygiène et l’hôtelrestaurant Azalés ont été accompagnés à ce titre dans leurs démarches.


Conclusion
Les entreprises ont toujours intérêt à améliorer leurs performances environnementales et sociales
que ce soit pour anticiper les réglementations à venir, les hausses des prix des énergies, s’adapter à une demande de plus en plus exigeante, améliorer sa qualité de prestation, sa productivité, faire des économies. Elles doivent répondre à leur niveau à un enjeu de société nécessitant une réduction des impacts environnementaux et sociaux.
Il est rappelé également que la notion de Développement Durable ne concerne pas que la question
environnementale et mais aussi les enjeux sociaux et économiques
.

 

 

Partager cet article
Repost0