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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 15:50
Depuis trente ans, les filles ont rattrapé puis dépassé les résultats scolaires des garçons : 71 % d'entre elles décrochent le bac, contre 57 %. Mais à l'entrée des filières d'excellence, grandes écoles notamment, les choses commencent à se gâter. Et, sur le marché du travail, les femmes sont les grandes perdantes. Enquête sur le paradoxe le plus choquant de notre société. Ne vous en déplaise, messieurs, il fut un temps dans votre vie où être un garçon présentait plutôt un handicap. Souvenez-vous, à l'école, vous aviez beau plancher sagement sur vos devoirs, cumuler prix de camaraderie et médailles sportives, il y avait toujours une fille pour vous chiper la place de premier de la classe. Un outrage plus répandu que vous ne le pensiez à l'époque : si l'on en croit Jean-Louis Auduc, ancien directeur adjoint de l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) de Créteil, le simple fait d'être né avec une paire de chromosomes XY freine la réussite scolaire. (...)
Des années de statistiques et d'études sociologiques ont prouvé au contraire que l'inégalité des sexes se jouait plutôt au détriment des femmes, surtout face au travail. Alors ? Le paradoxe, c'est que ces deux affirmations sont vraies. Alors que les filles ont de meilleurs résultats scolaires que leurs camarades garçons, elles se feront irrémédiablement damer le pion quand il s'agira, plus tard, de se faire une place au soleil de l'emploi. Comment les premières seront-elles, au bout du compte, les dernières ? Anatomie d'un processus discriminatoire où, des petites classes aux grandes écoles, les clichés sur la différence entre Adam et Eve fonctionnent déjà à plein régime.
Ecole primaire, le début de la course. Les filles partent en tête. Toutes les études menées par le ministère de l'Education nationale l'attestent : les écolières ont de meilleurs bulletins scolaires. Un exemple parmi d'autres, en CM2, 91 % d'entre elles maîtrisent les compétences de base du langage contre 85 % des garçons. Plus généralement, elles manifestent plus d'intérêt pour l'école : quand, à 10 ans, 38 % des garçons disent s'y ennuyer, seules 29 % des filles éprouvent le même sentiment.
Pour Jean-Louis Auduc, les premiers responsables de cette précoce désaffection sont les parents qui, au IIIe millénaire, continuent d'élever différemment les " quilles à la vanille " et les " gars au chocolat ". Parfois sans même en avoir conscience. Ainsi, dès le couffin, ils stimuleront plus volontiers le calme, l'attention et la précision chez une fillette : des qualités " très valorisées par le système éducatif " et qui les prédisposent donc à devenir de bonnes élèves. A l'inverse, quand les familles encouragent leurs fils à faire preuve d'énergie, d'agressivité, voire à montrer des qualités sportives, elles les préparent mal au rythme scolaire qui exige de rester assis plusieurs heures d'affilée rivé aux paroles de l'enseignant. Jean-Louis Auduc enfonce le clou : dès la cellule familiale, les petites filles intégreraient le principe de domination. N'est pas Antoine Doinel qui veut, là où un bambin turbulent fait sourire, sa soeur se doit d'être sage. Habituées à l'obéissance dès leurs premières années, les fillettes seraient donc plus réceptives à l'autorité du prof.
Marianne
 » 28 août 2010
Jeunesse > Rôle fille -
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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 15:48
La barbarie machiste au quotidien
A la suite de menaces, Arte a déprogrammé « La Cité du mâle », de Cathy Sanchez, un documentaire sur les violences faites aux femmes de banlieue. La mort, le 4 octobre 2002, de Sohane Benziane, 17 ans, brûlée vive dans un local poubelle de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), par son ex-petit ami avait provoqué une onde de choc. Crime horrible, crime sexiste et, grâce à la mobilisation des associations de défense du droit des femmes, reconnu pour la première fois comme tel par la justice qui infligea vingt-cinq ans de prison au meurtrier. Quelques jours après l'immolation de la jeune fille démarrait, de Vitry, la Marche des femmes contre les ghettos et pour l'égalité, emmenée par huit marcheuses et marcheurs. La mort, le 4 octobre 2002, de Sohane Benziane, 17 ans, brûlée vive dans un local poubelle de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), par son ex-petit ami avait provoqué une onde de choc. Crime horrible, crime sexiste et, grâce à la mobilisation des associations de défense du droit des femmes, reconnu pour la première fois comme tel par la justice qui infligea vingt-cinq ans de prison au meurtrier. Quelques jours après l'immolation de la jeune fille démarrait, de Vitry, la Marche des femmes contre les ghettos et pour l'égalité, emmenée par huit marcheuses et marcheurs. Elle traversa la France et s'acheva le 8 mars 2003 à Paris, par une manifestation monstre. Entre-temps, plus de 30 000 personnes auront rejoint le mouvement, qui prend alors le nom de Ni putes ni soumises. Agée de 26 ans, Cathy Sanchez tourne à l'époque un reportage pour France 5 sur le drame de Sohane et revient un an plus tard à Vitry-sur-Seine pour un second reportage sur le sujet. Elle milite à l'association Ni putes ni soumises, elle quitte le mouvement en 2005. En avril 2009, la journaliste est de nouveau à Vitry pour filmer la démolition de la tour d'immeuble où vivait Sohane. C'est la première séquence de son documentaire intitulé La Cité du mâle, qu'Arte devait initialement diffuser mardi 31 août, à 22 h 20. Le film qui dresse un constat accablant du sexisme et des violences faites aux femmes dans cette commune du Val-de-Marne a été déprogrammé in extremis, la chaîne ayant reçu un appel affolé de la « fixeuse », une femme qui connaît le terrain et a facilité les contacts de la documentariste avec les jeunes interviewés dans le film. Elle craignait pour sa vie et celle de sa famille. En revanche, la famille de Sohane n'a reçu aucune menace, contrairement à ce qui a été dit. Une telle décision de déprogrammation est rarissime, d'abord parce qu'elle est intervenue à moins d'une heure de la diffusion et qu'elle ne résulte pas d'un recours juridique, comme ce fut le cas en 2007 pour le documentaire Délits mineurs, après un référé de la direction de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), laquelle avait donné son accord pour le tournage et jugeait pourtant le film « remarquable ». Ce documentaire suivait le parcours de quatre adolescents exécutant une mesure de réparation pénale ou une sanction éducative alternative aux peines classiques. Seulement les jeunes étaient mineurs et la PJJ considérait préjudiciable pour leur avenir qu'ils s'expriment à visage découvert. Une fois leurs visages floutés, le film avait été reprogrammé.
Le Monde
 » 05 septembre 2010
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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 09:45
 

On se souvient du dessin de Sempé : une vieille dame distinguée, inquiète au bord de l’amas de verre brisé issu d’un lustre immense tombé à ses pieds, se penche vers le sol et murmure délicatement à son conjoint : « François-Georges, si vous êtes sous le lustre, nous feriez-vous l’amitié de faire tintinnabuler quelques pampilles ? »

 

Le nombre de François-Georges dans le monde croît ces derniers temps de manière considérable. Quand ils ne reçoivent pas leur toit sur la tête en Haïti ........,

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 09:16

Suppression de 16 000 postes d'enseignants, classes plus chargées, classes maternelles amputées, suppression progressive des réseaux d'aide spécialisée aux élèves en difficulté (Rased), accélération des logiques de ghettos avec la fin de la carte scolaire, suppression des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), loi Carle sur le financement de l'enseignement privé par les municipalités... La liste est longue et bien connue.

Mais sa cohérence a-t-elle été suffisamment analysée ? A qui profite le crime ? Il ne s'agit pas seulement de faire des économies, mais d'un programme idéologique : faciliter l'évasion scolaire en direction du privé.

Il existe aujourd'hui 8 200 établissements catholiques sous contrat (soit 1 961 037 élèves), auxquels il faut ajouter 256 établissements juifs (38 000), huit protestants (2 760), 82 établissements bretons catholiques (4 241), 44 écoles bretonnes Diwan (3 076), 26 écoles basques (2 508), 50 occitanes (1 627) et huit catalanes (6 000). La France est divisée, moins citoyenne, mais ce n'est rien au regard de ce qu'on lui prépare.

L'Etat n'a plus d'argent pour l'école publique, mais en trouve pour financer l'ouverture de classes catholiques en banlieue. Xavier Darcos, ancien ministre de l'éducation nationale, a même promis 10 millions d'euros à l'école privée pour l'aider à payer ses formations (qu'il a supprimées dans le public !). Une facture que Luc Chatel hésite tout de même à régler. Peu importe. Le mécénat continuera par d'autres moyens : les niches fiscales.

Deux fondations consacrées à financer les écoles privées, surtout les plus religieuses, se sont vu reconnaître le statut d'"utilité publique" : la Fondation Saint-Matthieu et la Fondation pour l'école. Cette dernière est issue de "Créer son école", qui s'inspire d'un autre réseau : les Créateurs d'écoles.

 

Le livre d'Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi, Main basse sur l'école publique (Démopolis), nous éclaire sur la généalogie de ce mouvement : un mélange de hauts fonctionnaires, voire de futurs ministres (comme Xavier Darcos) et de têtes pensantes issues du Club de l'Horloge (Nouvelle Droite) ou de l'intégrisme catholique ("opusiens" et traditionalistes), bien décidés à animer ensemble un lobby en faveur du "pluralisme scolaire".

Le site "Créer son école" vous apprend à créer une "école indépendante". Et la Fondation pour l'école se charge du reste, c'est-à-dire des financements... Elle a obtenu le statut d'utilité publique en un temps record. Un an à peine après sa création, François Fillon signait le décret ! Désormais, 60 % à 75 % des dons qu'elle reçoit sont déductibles des impôts et donc investis dans les écoles hors contrats de son choix. Une liste de partenaires qu'Anne Coffinier, sa fondatrice, ne tient pas à rendre publique, mais qui compte de nombreux établissements catholiques intégristes. Comme l'école de la Sainte-Famille à Dijon, tenue par la Fraternité Saint-Pie-X.

 

L'inspection d'académie y a relevé des pratiques d'endoctrinement et d'humiliation (bonnet d'âne et Scotch sur la bouche) d'un autre âge. Sans que leurs rapports ne soient vraiment suivis d'effets. Ce qui n'est pas sans rappeler le climat d'impunité qui régnait à l'école bordelaise Saint-Projet, jusqu'à ce que les caméras des "Infiltrés", magazine de France 2, dévoilent le goût de ses élèves pour le racisme, et celui de ses profs pour Pétain. La fondatrice de la Fondation pour l'école ne cache pas qu'elle pourrait financer cette école si elle le demandait...

Il existe bien d'autres écoles, particulières ou communautaires, qui attendent de fleurir grâce aux niches fiscales saignant les déficits publics en plus des 7 milliards que l'Etat verse directement aux écoles privées au titre de la loi Debré. En l'occurrence, dix établissements musulmans, un établissement sikh, et 30 établissements protestants évangélistes auxquels s'ajoutent les 600 établissements (25 000 élèves) du mouvement "Créer son école"... C'est dire si les niches fiscales ne font pas que creuser la dette. Elles creusent aussi la tombe de l'esprit républicain.

 

Caroline Fourest (Sans détour) Le Monde du 4 Septembre
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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 08:52
Une amie m'a fait découvrir cette revue (qui en est au 9 ème numéro), drôle sans vulgarité, incisive et informaive. Le monde vu par des femmes.
Un coup d'oeil sur l'édito:
Abandonner mes enfants sur l’autoroute et cacher le corps de mon mari dans un fourré,

C' est vrai, c'est pas ce que j'ai fait de mieux en ce début d'été. Me suis emportée. Juste après, j'ai incendié la voiture, non sans y avoir placé le cadavre d'une marginale esseulée qui, la malheureuse, me ressemblait. Me laissant pour morte, j'ai décollé avec un faux passeport vers un paradis offshore. Il fallait bien ça pour détourner l'assurance-vie conjugale au détriment de mes orphelins. Se préparer une retraite décente, c'est aujourd'hui un sacré défi !


Mais rassurez-vous, mon mari n'a pas trop-trop souffert, a priori. Quant à mes têtes blondes, elles trouveront probablement une famille d'accueil rieuse et honorable. La Dass, c'est comme une colonie, m'a-t-on dit. Les vacances avaient pourtant bien commencé mais, soudainement, sur la route, ça a mal tourné : un flash info sur la réforme des retraites à la radio, et j'ai disjoncté.


J'y apprenais que les femmes - dont les retraites sont déjà inférieures de 38 % à celles des hommes et, pour la moitié, sous la barre des 900 euros par mois - allaient encore se trouver discriminées par la réforme. On fait des enfants et ça, ça fait perdre du temps. Et le temps, c'est de l'argent : d'après les copines d'osezlefeminisme.com, « 64 % des enfants de moins de trois ans sont gardés par un parent qui cesse le travail, la mère dans plus de 98 % des cas. Et pendant ce temps-là, le compteur des trimestres de cotisation ne tourne plus. » Le raisonnement donné pour justifier la réforme : la crise, la finance, les traders, les fonds pourris, l'État endetté, les vieux qui se reproduisent de plus en plus vite. Tout ça, c'est très compliqué et, si on ne paye pas maintenant, on va finir par le payer. Ah bon. Que nous devions travailler jusqu'à 67 ans pour avoir une retraite pleine, vu le retard accumulé, c'est cette idée qui m'a précipitée dans le crime et l'arnaque à l'assurance-vie. Vous ne m'en voudrez pas trop. Mon nouvel environnement, maintenant que je suis en cavale, c'est un monde de vice, de peur, de trahison et de bandits, de mafias, d'espions, d'assassins et de trafiquants. Un monde noir, glauque, dangereux et effrayant. Ce monde qui émerge quand l'individualisme et la loi du plus fort prennent le pas. Quand la violence expulse la confiance. Allongée sous les vagues, quelques grains de sable joueurs me frottant le dos, glissant entre mes seins et me gommant la peau, je me régale. Je suis une femme fatale.

 

Causette

...

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 08:43

J. Le Goff Une protection sociale mondiale

Une protection sociale mondiale

 

Où en est l'effort d'harmonisation universelle des garanties minimales d'un travail décent ?

Ouvrières d'une usine textile en Chine

 GoffLa question demeure ouverte, dans un contexte d'énorme dissymétrie des situations. Les trois quarts de la population mondiale ne disposent d'aucune protection sociale. Leur vie, sans lendemain assuré, relève de la simple survie, exposée, de surcroît, aux caprices de la nature, comme au Pakistan.

C'est un fait, mais non une fatalité. Telle est la conviction fondatrice de l'Initiative mondiale pour un socle de protection universelle, adoptée par les Nations unies en avril 2009. L'objectif est de permettre l'accès à un minimum de revenus, aux moyens de subsistance et aux services sociaux (santé, eau, assainissement, éducation...) pour tous, de mettre en place un filet de sécurité sociale d'ampleur mondiale. Le groupe de pilotage vient de se réunir à Genève, sous la houlette de Michèle Bachelet, l'ancienne présidente du Chili. Martin Hirsch, qui en est membre, se déclarait raisonnablement optimiste.

On aurait pourtant bien des motifs de scepticisme, à commencer par l'ancienneté d'un combat qui a plus d'un siècle, sans résultats spectaculaires. Les premières conférences internationales sur les conditions de travail datent des années 1880, l'OIT (Organisation internationale du travail) a été créée en 1919 dans un souci de paix. Depuis, près de 200 conventions internationales ont été adoptées, avec des résultats tangibles, mais si inégaux qu'en 1998, son assemblée générale a, par une grande déclaration, concentré l'action sur les droits les plus fondamentaux, piliers d'un ordre public social mondial.

Pourtant, trois facteurs, au moins, semblent propices à l'émergence de cette protection universelle. D'abord le profil bas, probablement temporaire, d'une « rationalité » économique dont la crise a révélé avec éclat les limites, en ouvrant du même coup l'espace à d'autres types de logiques d'action, en particulier sociales. Le regain d'intérêt pour l'économie sociale, ces derniers temps, en est un signe.

Ensuite, l'accueil très favorable de la réflexion de l'Indien Amartya Sen, prix Nobel d'économie, qui démontre à quel point la justice sociale est une matrice de développement économique et politique (1). Elle contribue à la croissance économique en améliorant la productivité et la stabilité sociale, par la réduction de la pauvreté. Cette intuition est au cœur du Pacte mondial des Nations unies, qui vise à l'intégration des droits sociaux dans la stratégie de développement des grandes entreprises.

Enfin, la multiplication des mouvements sociaux dans les pays émergents (Chine, Bangladesh, Birmanie...) autour des salaires, fortement augmentés chez Honda et Foxconn, mais aussi en vue de l'organisation des relations collectives. Il est révélateur qu'une convention collective ait été adoptée, en Chine, chez KFC, l'une des grandes entreprises de restauration rapide.

L'optimisme de Martin Hirsch pourrait se révéler fondé. Souhaitons-le, par conviction autant que par intérêt bien compris. Plus d'égalisation des conditions sociales, c'est plus d'équité pour tous, y compris dans les relations commerciales protégées de la concurrence déloyale et de la tentation des délocalisations.

(1) Voir son dernier livre, L'idée de justice, Flammarion et celui d'Alain Supiot, L'esprit de Philadelphie, Seuil.

(*) Professeur de droit public à Brest.

 

Ouest-France - 18/09/10 - Edito de Jacques Le Goff*

 

 

 

 

 

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 08:31
Maroc : les politiques n’en veulent pas
La société marocaine n’est pas encore mûre pour aborder ce genre de sujet ! ». La PJDiste Bassima Hakkaoui conteste la tenue du premier congrès sur les grossesses non désirées. Organisé les 28 et 29 mai à Rabat par l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC), ce débat est, pour la députée, «prématuré» : «Ce n’est pas le moment de parler de l’avortement ni d’en débattre surtout de cette manière. Il n’y a toujours pas de base concrète pour le faire». Bassima Hakkaoui, qui a mis mal à l’aise plus d’un participant dès la première session du congrès, légitime sa prise de position par l’inexistence d’un projet de loi sur l’avortement qui pourrait servir de base à l’événement. « Le PJD avait engagé une discussion avec le président de l’AMLAC pour que ce dernier expose la situation et que nous puissions en débattre. Cela dit, il n’y a pas de document sur lequel nous travaillons aujourd’hui ». La députée a mis le doigt sur ce qui pose le plus de problèmes aux yeux de l’association initiatrice du congrès: l’appui politique. «C’est le point noir»!, regrette le président de l’AMLAC, le Pr. Chafik Chraïbi. Pour lui, les partis politiques ayant, pourtant, montré leur intérêt, à s’engager dans la bataille contre les grossesses non désirées se rétractent. «Le PAM, le PPS, l’USFP, le PI et le PJD nous ont tous assuré leur volonté de nous soutenir. Mais, au congrès, ils ont, tout simplement, brillé par leur absence du débat constructive », s’indigne le Pr. Chafik Chraïbi accusant Bassima Hakkaoui d’avoir «délibérément semé la zizanie» au sein du congrès afin de « le casser» : « L’extrême majorité des participants a contesté les interventions des membres présents du PJD, dont Bassima Hakkaoui, qui ont pris la parole, tout au long du congrès, pour critiquer négativement chacun des intervenants ». Le Soir - Belgique » 06 juillet 2010Avortement > Droit des femmes > Maroc
http://www.wluml.org/fr/node/6381
Newsletter du Service des Droits des Femmes et » Le Soir - Maroc
 » 06 juillet 2010

 

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 08:19
Les lettres de Cassandre

125 : Du lit à l’hallali : Malinche et la géographie du métissage - Pierre Gentelle

 

Du temps où Cassandre préparait avec délices le Certificat d’histoire coloniale en histoire moderne à la Sorbonne, sous l’enseignement de Charles-André Julien (c’est à lui qu’elle doit les assises historiques (...)
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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 08:15

La dynamite spatiale du majordome de Liliane Bettencourt - Gilles Fumey

 

 

La France n’a plus de reine mais elle aime ses héroïnes. Il y eut, pour une génération déjà ancienne, Jeanne d’Arc, Marie de Médicis et Marie-Antoinette. Elle eut le béguin pour une Brigitte tout feu tout flamme, tante (...)
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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 17:17

Article paru dans l'édition du 25.06.10

Le choix de Dov Zerah, proche de M. Sarkozy, pour diriger l'Agence française de développement est controversé. A la clé, un budget de 6,2 milliards d'euros

 

e soupçon flotte sur l'Agence française de développement (AFD) depuis la nomination, le 2 juin, à sa tête de Dov Zerah, conseiller maître à la Cour des comptes. Le n° 2 de l'agence, Jean-Michel Debrat, a été prié de quitter son poste. La secrétaire générale, Anne Paugam, serait remplacée par un cadre de Géocoton. Le directeur de la communication, Henry de Cazotte, beau-frère de Dominique de Villepin, a été remercié sur le soupçon d'avoir orchestré l'impressionnante bronca qui a suivi la nomination du nouveau directeur.

Car les appuis de Dov Zerah ont nourri bien des fantasmes sur la signification de son arrivée à la tête d'une institution gérant la politique de coopération de la France, prêtant ou donnant un pactole de 6,2 milliards d'euros par an aux pays pauvres. Conseiller municipal de Neuilly, Dov Zerah aurait été soutenu par Robert Bourgi, conseiller à l'Elysée et symbole de la Françafrique. Il serait proche de Karim Wade, le fils du président sénégalais.

Autrement dit, Dov Zerah aurait été nommé à l'AFD pour reprendre en main l'agence dont la puissance et l'inclination à gauche énervent Nicolas Sarkozy. Il aurait reçu mission de mettre ses milliards au service des intérêts français et moins à des programmes sanitaires et éducatifs.

« La seule chose qu'on n'ait pas prétendu, c'est que je devais mon poste à la franc-maçonnerie ! », ironise l'intéressé. Son élection à Neuilly ? « Oui, mais sur une liste UMP dissidente. » Robert Bourgi ? « Je ne le fréquente pas plus que d'autres acteurs en Afrique. » La faveur de Nicolas Sarkozy ? « Quand il était ministre des finances et moi directeur des Monnaies et médailles, il m'a dit : «Dov, tout le monde me dit que ça marche chez vous. Continuez.» »

Sa présidence du Consistoire israélite de Paris, dont il vient de démissionner ? « Né en Tunisie en 1954, fils d'instituteur qui enseignait «Nos ancêtres les Gaulois» dans le bled et pur produit de la méritocratie française, je me trouve aux frontières de trois civilisations et n'ai jamais eu de difficulté à travailler avec l'Iran ou le Yémen. »

ENA, Trésor, où il s'occupe de la zone franc, représentation de la France à Bruxelles, où il traite d'agriculture et d'aide, n° 3 à la Caisse française de développement, direction des cabinets de Michel Roussin (coopération), de Corinne Lepage (environnement) et de la commissaire européenne Edith Cresson, direction de l'entreprise publique cotonnière CFDT-Dagris, puis des Monnaies, professeur à Sciences Po, conseiller maître à la Cour des comptes : ce classique parcours d'excellence l'a conduit à faire trois fois acte de candidature à l'AFD. La troisième a été la bonne.

Cet énarque sanguin ne laisse personne indifférent. « A près Jean-Michel Severino, qui jouissait d'une formidable légitimité, la «consolidation» qu'il annonce nous laisse sur notre faim ; il ne parle guère des biens publics mondiaux ou du réchauffement climatique », commente un chercheur de l'agence.

A rebours, selon un ancien de Dagris, les cotonniers africains sont ravis. « Arrivé chez nous avec instruction de privatiser, il a découvert le monde du coton et en est devenu l'un des plus vigoureux défenseurs, se souvient-il. Ses déclarations peu diplomatiques ne lui ont pas valu que des amis, notamment chez les syndicats, qu'il n'avait pas peur d'affronter. »

Quant à l'ancienne première ministre socialiste Edith Cresson, elle applaudit la nomination de cet homme de droite qui s'est montré un collaborateur « fidèle et chaleureux », un « travailleur pointilleux » et « pas un faux jeton ».

Le projet qu'il esquisse pour l'AFD le lave-t-il de l'accusation de vouloir user de l'agence à des fins « sarkozyennes » ? Non et oui. Il entend « clarifier » les relations avec le gouvernement, « non que l'agence n'ait pas fait ce que celui-ci lui demandait, mais elle a donné l'impression qu'elle s'autonomisait ». Pourquoi ne pas ajouter du bleu-blanc-rouge dans le logo de l'AFD, qui doit être « le bras séculier de son autorité de tutelle » ?

Il veut que l'action de la France soit « lisible » et prône plus d'aide bilatérale par rapport à l'aide multilatérale, où l'on ne voit pas qui finance quoi. Faute d'argent, il ne veut pas « saupoudrer » les efforts et propose de les recentrer sur « l'Afrique francophone, la Méditerranée et le Proche-Orient, l'ancienne Indochine et les pays où nos troupes sont en action ».

Il apprécie peu le « charity business » des Objectifs du millénaire grâce auxquels l'ONU souhaite diviser la pauvreté mondiale par deux d'ici à 2015. « Il faut dépasser la compassion et revenir à la création de richesse et au développement agricole, qui évitent l'exode rural et l'émigration », dit-il. Il dénonce les subventions des Etats-Unis et de l'Europe à leur coton, concurrence déloyale qui a contribué à diviser son prix par trois en trente ans et qui désespère le Sahel.

« Ce qui bouleverse l'AFD, ce n'est pas tant que ses propos devant les parlementaires aient montré qu'il ne connaissait plus l'agence, ni qu'on le sache fantasque et peu amateur de travail en équipe, conclut un de ses anciens collègues. C'est que personne n'arrive à comprendre s'il a un dessein propre ou s'il est porteur des intérêts d'un clan. » De la réponse à ce doute dépendra le bon usage de 6,2 milliards d'euros voués à la lutte contre la pauvreté.

Alain Faujas

 

Article paru dans l'édition du 25.06.10

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