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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 17:25

 

photo DSF - José Lavezzi

 

Dans les arcanes européennes, le feuilleton autour des accords de Schengen continue. Le 26 avril dernier, Messieurs Sarkozy et Berlusconi ont temporairement résolu leur bras de fer à propos des migrants tunisiens en cognant conjointement sur l’Union européenne. Ce faisant, ils ont cherché à sortir de la nasse dans laquelle ils s’étaient eux-mêmes jetés, poussés, dans les deux pays, par l’enjeu des futures échéances électorales et par le pistolet que l’extrême droite leur tient sur la tempe. Les chefs d’État français et italiens ont donc considéré les clauses de sauvegarde permettant de rétablir temporairement les contrôles aux frontières comme trop restrictives. Dit autrement, ils cherchent des moyens supplémentaires de restaurer la fermeture des frontières.

La France voudrait ainsi augmenter le nombre de motifs de suspension de la libre circulation (sous-entendu « en cas d’afflux massif de migrants »), tout en considérant dans le même temps que l’afflux de migrants consécutif au printemps arabe n’est pas assez « massif » pour justifier le déclenchement de la directive 55/2001 sur la protection temporaire. Cherchez l’erreur ! L’Italie, voudrait une « solidarité » européenne dans la prise en charge des migrants, tout en oubliant qu’elle a fait jouer au colonel Kadhafi pendant de nombreuses années le rôle (consentant) de geôlier des migrants africains, par le biais d’un accord bilatéral entre elle-même et la Libye… et ceci sans tenir compte des institutions européennes. Cherchez une nouvelle fois l’erreur !

Le président de la Commission européenne, M. Barroso leur a adressé une de ces réponses dont il a le secret, indiquant que modifier les accords de Schengen étaient une « possibilité parmi d’autres », tout en mettant en garde contre une vision «trop sécuritaire » de l’immigration. Comme souvent, il n’est ni pour ni contre, bien au contraire, du moment qu’il est d’accord avec tout le monde…. Le prochain épisode aura lieu dans la semaine à l’occasion de la publication par Cécilia Malmström, Commissaire aux Affaires Intérieures, d’une série de mesures sur l’immigration. Les réactions lors du Conseil des ministres du 12 mai vont être savoureuses. Celles du Parlement européen devraient l’être aussi !

Hasard du calendrier, nous examinons également en ce moment au Parlement européen un rapport sur l’évaluation et le suivi de l’application des accords de Schengen. Qu’y découvre-t-on ? Que les États n’ont font qu’à leur guise ; les mêmes voient d’ailleurs d’un très mauvais œil que le Parlement européen ait son mot à dire sur la façon dont ils appliquent (ou pas) les règles communes. Encore mieux : à l’occasion de la négociation sur l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen, les gouvernements sont enclins à vouloir instaurer un mécanisme de suivi différencié, au motif que ces « nouveaux » entrants doivent être surveillés de plus près que les anciens. De là à imaginer que ce téléscopage sur les dossiers Schengen donne lieu à un vaste marchandage, il n’y a qu’un pas !

Pour en revenir à la possibilité de rétablir des frontières, celle-ci a tout d’une mascarade, sachant que des mécanismes de sauvegarde existent déjà et ont été utilisés à plusieurs reprises. Elle sert d’abord et avant tout de paravent devant l’impuissance à gérer la crise économique et sociale. Elle est utilisée pour des motifs de politique nationale.

Mais il faut également y voir le symptôme grandissant des gouvernements européens de ne tolérer l’Europe qu’à la condition expresse qu’elle soit aux services de leurs intérêts nationaux. Sur les questions migratoires et le droit d’asile, chacun voit midi à sa porte. Les uns veulent renforcer les contrôles en mer, les autres bloquer les frontières intérieures, les troisièmes se font discrets tant que les routes migratoires ne passent pas (ou plus) par chez eux. Certains veulent un meilleur partage du traitement des demandes d’asile quand d’autres refusent de modifier le Règlement Dublin II, Celui là veut des renforcer les clauses de réadmission pour les personnes ayant rejoint clandestinement l’UE et celui-là privilégie la fin de la libéralisation des visas.

Toute proportion gardée, c’est un peu comme avec la « solidarité » nécessaire pour gérer la crise financière et économique européenne : il faut agir en commun pour sortir du marasme, mais seulement si chacun s’occupe de ses problèmes et évite de contaminer le voisin.

Contrairement aux déclarations, nous sommes donc en face d’une part d’une absence totale de réflexion sur la nécessaire solidarité continentale et d’autre part d’un refus de penser les questions migratoires à l’échelle européenne. Or c’est là qu’il faut agir, sans diversion ni faux semblant, en organisant sur des critères clairs et justes une immigration légale seule à même d’assécher l’immigration clandestine.

Il ne faut pas tergiverser : accéder aux demandes de modification des accords Schengen, laisser ainsi s’instaurer un espace de libre circulation à plusieurs vitesses, reviendrait à saper l’un des acquis les plus importants de la construction européenne. Bien qu’il soit très à la mode d’en réclamer le détricotage, l’Union européenne, au premier rang de laquelle la Commission européenne doit tenir bon. L’opportunisme politique ne doit pas prendre le pas sur un demi-siècle de confiance entre les États.

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 11:15
Publié le 4 mai 2011 par Égalité

Le BTP courtise les femmes, et pas pour leurs beaux yeux. D’après la Fédération française du bâtiment (FFB), dans les années à venir le secteur devra recruter entre 80 000 et 100 000 personnes pour faire face au renouvellement des effectifs et à l’accroissement des marchés relatifs au développement durable… Dans les 15 prochaines années, 40 % des entreprises du secteur devront être reprises.
Alors pas question de se priver de 50 % des compétences de la société française.

En 2009, 11 % de femmes travaillent dans le bâtiment (9 % en 2004). De 2004 à 2009, les effectifs de femmes occupant des postes de techniciennes et administratifs sont passées de 40 à 47 %, les cadres de 7,5 à 15 % et seulement de 1,4 à 1,6 % pour les ouvrières. Des progrès en 5 ans, mais les préjugés ont la vie longue. Beaucoup d’a priori chez les hommes, et des femmes qui pensent que les métiers du BTP ne sont pas faits pour elles…

Pour pallier le manque de main-d’œuvre et redorer l’image de marque du bâtiment en matière de mixité, la Fédération française du bâtiment (FFB) entreprend depuis plus de 10 ans des actions en vue d’ouvrir les métiers du secteur au sexe féminin. Communication, médiatisation d’expériences d’entreprises qui ont recruté des femmes, partenariats avec les délégations des droits des femmes, concours pour primer les entreprises qui ont choisi la mixité, création de vêtements spécifiques…

Michel Droin est gérant d’une entreprise de carrelage et revêtement de sol d’une quarantaine de personnes à Châtellerault (86), au sein de la FFB il est président de l’Union des carreleurs et s’occupe de l’intégration des femmes dans le bâtiment. Pour lui, « dans les écoles d’ingénieurs et les écoles d’encadrement et de conduite de travaux les effectifs de femmes atteignent 40 %. On est encore sur des taux extrêmement faibles dans les CFA, les brevets professionnels… La difficulté réside dans le maintien des préjugés, en particulier sur la pénibilité du travail. »

Les femmes du BTP aussi se mobilisent

Pour Leila Ouadah, travailler dans le bâtiment n’est pas plus difficile que dans d’autres secteurs comme la restauration, l’aide à la personne, l’usine, le ménage… Elle est « née dans une bétonnière » et pas question pour elle de faire autre chose qu’un métier manuel dans ce secteur qu’elle connaît par cœur pour avoir été très proche de son père maçon.
Elle est peintre, présidente de l’association Dames et gérante de la SARL du même nom (1). Une structure qui attend les agréments pour devenir entreprise d’insertion. « Nous nous adressons à un public de femmes éloignées de l’emploi, sans qualifications. Nous voulons promouvoir l’entrée des femmes dans le bâtiment, leur faire connaître le travail manuel. Les évolutions professionnelles et de pouvoir d’achat existent dans le secteur. Le BTP est un bassin gigantesque d’emplois, une personne qui choisit un métier du bâtiment ne souffrira jamais du chômage. »

Marie-France Souloumiac est peintre décoratrice, après une reconversion dictée par la rénovation de sa maison. Elle a créé avec d’autres femmes artisans l’association Les femmes du bâtiment font parler d’elles, active dans le sud de la France. Même si les hommes sont surpris de la voir arriver sur un chantier, les choses se passent très bien : « Ce n’est pas un environnement aussi macho qu’on le pense. J’ai aujourd’hui de meilleures relations professionnelles avec les hommes que dans mon précédent métier de commerciale en informatique. Dans les métiers manuels, on voit tout de suite si quelqu’un travaille bien ou non. Lorsque les compétences sont là, le respect s’installe rapidement. »

Réseau d’entre-aide, l’association est née de la création d’un calendrier pour faire parler d’elles. Elle n’en cherche pas moins à promouvoir la féminisation des métiers du bâtiment par le biais de l’exposition des 12 photos du calendrier au format affiche de cinéma (2). « Les métiers du bâtiment sont boudés. Avant, on orientait dans ces métiers les jeunes garçons en échec scolaire. Les femmes représentent une vraie alternative. En plus elles sont vraiment passionnées par ce qu’elles font. »

Pour qui aurait encore besoin d’être convaincu, embaucher des femmes représente d’énormes atouts pour les entreprises surtout dans celles du BTP.

Pour Michel Droin, « les postes de travail sont beaucoup plus mécanisés qu’il y a 20 ou 30 ans, et le recrutement de femmes pousse à mécaniser encore plus les tâches. C’est une occasion de faire bénéficier à tous des progrès en ergonomie. Aujourd’hui, 90 % des postes sont accessibles aux femmes et les hommes aussi bien sûr profitent de ces aménagements. »

Il explique aussi que le comportement des hommes s’améliore nettement sur les chantiers en présence de femmes. « Les hommes sont plus policés, le ton change, et la présence de femmes crée aussi des solidarités qui avaient un peu disparu des chantiers. Dans un équipe comportant une ou deux femmes, les hommes ont tendance à les protéger de certaines rudesses du travail et les aident pour certaines tâches ingrates. C’est extrêmement positif pour tout le monde. »

Leila Ouadah, elle, pense aussi en termes de compétitivité : « Il y a un vrai challenge qui se met en place. Un homme ne veut pas être désavoué par la présence d’une femme, il va chercher à s’améliorer. »

Les faux prétextes

« Il faut faire preuve de pédagogie, de conviction et parfois de fermeté pour faire accepter les femmes sur les chantiers. Les choses ne bougent que grâce à la motivation de certaines personnes » Pour Michel Droin, les coûts sont les principaux arguments utilisés par les entrepreneurs. Or les vestiaires et les toilettes séparés, principaux investissements nécessaires à l’embauche d’une femme ne représentent pas une charge très élevée sur la totalité des coûts d’un chantier et peuvent être subventionnés, en fonction de la taille de l’entreprise, par des aides de l’Etat. « Ce sont souvent de faux prétextes qui sont évoqués. On ne veut pas changer les habitudes »

Aline Mériau est présidente des groupes femmes de la FFB (3) elle est co-gérante d’une entreprise d’électricité de 27 personnes. Elle aussi estime que les préjugés ont la peau dure : « Le premier frein est le chef d’entreprise qui pense qu’une femme va semer la zizanie parmi les hommes ». Et les femmes, ça tombe enceinte : « Les congés maternité sont prévus, on peut s’organiser. Contrairement aux absences du lundi parce que deux ouvriers se sont blessés en jouant au foot le dimanche ! »

Pour Leila Ouadah, de Dames « il va falloir attendre encore des années. Malgré les initiatives en faveur de l’insertion des femmes, il ne se passe pas grand chose sur le terrain. C’est un secteur assez viril qu’il faut s’acharner à faire évoluer. Malgré mes 20 ans d’expérience professionnelle, on me teste encore… »

Et si la solution venait des femmes elles-mêmes. D’après Aline Mériau, « il y a 25 % de femmes qui se forment pour créer ou reprendre une entreprise du bâtiment à l’ESJDB, école créée par la FFB en 1994 ». S’il y a plus de femmes à la tête des entreprises est-ce que les clichés mourront de leur belle mort ? Embaucheront-elles plus de femmes ? Quoiqu’il en soit, « satisfaire les besoins de main-d’œuvre du BTP ne pourra se faire sans les femmes ».

En attendant, et c’est Leila Ouadah qui le dit, « les entreprises qui refusent de recruter des femmes se tirent chaque jour une balle dans le pied ».

Catherine Capdeville – EGALITE

(1) L’association Dames (Dynamiques, Actives, Mobilisation, Economique, Sociale) informe sur les métiers du bâtiment et forme des femmes en insertion professionnelle. L’entreprise Dames va servir de structure tremplin pour acquérir une expérience professionnelle à faire valoir dans les entreprises. Site internet « en chantier ». Contact par mail.

(2) Prochaines expositions de l’association Les femmes dans le bâtiment font parler d’elles :

Du 2 au 11 mai
gare de Coustellet (84), journée animation-ateliers jeunesse le mercredi 11 mai.
Le 8 mai
Salon de la femme, à Maubec (84)
Du 9 au 17 Juin
CFA BTP Florentin Mouret, à Avignon (84)
Du 23 Juin au 7 Juillet
Centre Courrier à Annecy (74) en partenariat avec la Maison de l’architecture de Haute-Savoie

(3) Les groupes femmes de la FFB ont été créés il y a 30 ans pour mutualiser les compétences. Les femmes chefs d’entreprises, les conjointes d’entrepreneurs et les salariées proches de la direction échangent des bonnes pratiques, travaillent en réseau… Pour faire connaître les métiers du BTP, les groupes femmes participent activement à l’information des collégiens, des jeunes des missions locales, des inscrits à Pôle emploi, des CFA…

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 09:26
Entrée du port de Cotonou au Bénin.
Entrée du port de Cotonou au Bénin.
Wikimedia/nlnnet
Par RFI

Bonne nouvelle au Niger, les opérateurs économiques du pays ont mis fin au boycott du port de Cotonou suite à un accord trouvé avec les autorités du Bénin concernant des taxes douanières contestées. Les commerçants nigériens vont donc pouvoir à nouveau faire transiter leurs marchandises par ce port qui est le plus proche du Niger, gagner en délai de transport et économiser sur les frais de route. A terme le prix de certaines denrées de base pourrait donc baisser. Le boycott avaient obligé les transporteurs à passer par le Togo et le Ghana. Résultat les prix des denrées concernées avaient flambé sur les marchés du Niger.

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 09:12

 

 

Mardi 26 avril, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi se rencontraient pour évoquer entre autres la situation des migrants Tunisiens arrivés récemment en Italie avec l’intention de rejoindre la France.

A cet égard, à l’issue de la rencontre d’aujourd’hui, les deux chefs d’État ont annoncé vouloir travailler à des « modifications » du traité de Schengen, notamment « des clauses de sauvegarde » dans « des circonstances exceptionnelles ».

Ce sommet est la grotesque confirmation qu’après plusieurs semaines de bras de fer ubuesque et stérile engagé entre Rome et Paris, les deux dirigeants, cherchent à tout prix à sortir de la nasse dans laquelle ils se sont eux-mêmes placés.

Tout, dans leurs « décisions » n’est que ballon-sonde lancé en direction de leur électorat d’extrême-droite.

S’il est juste de considérer que la gestion d’un afflux de migrants doit être de la responsabilité de l’Union européenne, aménager les accords Schengen à la manière des deux chefs d’État témoigne soit d’une ignorance totale de la législation européenne, soit, et plus certainement d’ailleurs, de leur obstination à refuser de bâtir des solutions européennes, voire à les invalider.

Les accords Schengen prévoient d’ores et déjà, notamment en cas de risque de troubles à l’ordre public, des aménagements en cas de « circonstances exceptionnelles ». Les deux gouvernements disent vouloir les redéfinir. Et bien je dis : chiche ! Et nous verrons bien si 25 000 migrants constituent des « circonstances exceptionnelles » ou des « troubles à l’ordre public » ingérables et de nature à faire vaciller les fondamentaux de la construction européenne.

L’enjeu de ce sommet, du point de vue de Messieurs Sarkozy et Berlusconi, n’était évidemment pas là. Il aurait pu être un sommet de la commedia dell’arte ; il n’est au final qu’une de ces mauvaises pièces de théâtre de boulevard qui cherche une issue à tout prix au ridicule de ses acteurs.

Et c’est pourquoi sans doute ils ont détourné l’attention sur le terrain économique, annonçant leur accord sur la constitution de groupes binationaux et sur la future présidence de la Banque Centrale Européenne. Sommet franco-italien ? Business as usual !

 

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 17:53

© European Union 2011 PE-EP/Pietro Naj-Oleari

Les choses ne vont pas en s’arrangeant en Hongrie. En effet, le premier ministre Viktor Orban a fait adopter à une très large majorité par le Parlement national une nouvelle constitution, dont les termes sont particulièrement inquiétants : exclusivité des références religieuses chrétiennes, attaque contre l’homosexualité, remise en cause de l’avortement, nationalisme échevelé… tout y passe.

L’adoption de cette nouvelle constitution pose un certain nombre de problèmes.

Sur le plan national hongrois, je m’interroge sur l’aspect pour le moins partisan de ce texte. Certes, le Fidesz dispose d’une confortable majorité des deux tiers au Parlement et le vote du texte est incontestable. Mais pour autant, est-il vraiment démocratique ? La Constitution d’un pays n’est pas une « simple » loi soumise au rapport de force politique ; elle est censée être un texte fondateur, établissant les règles et valeurs communes à toute une communauté nationale, au-delà des enjeux partisans. La voie référendaire est donc souvent la plus appropriée pour aboutir à ce nécessaire consensus national. Dans le cas présent, j’y vois plutôt une offensive partisane, extrêmement conservatrice et provocatrice, à tel point que l’ensemble de l’opposition politique, de la société civile et de la presse a baptisé ce texte la « Constitution Orban ».

Sur le plan des institutions européennes, il faut rappeler que Viktor Orban préside le Conseil européen jusqu’au 1er juillet prochain. Il est donc supposé incarner et défendre les valeurs communes européennes. Après les soubresauts en janvier sur la loi sur les médias, ce nouvel épisode est embarrassant pour l’Union Européenne.
Disons-le tout net, il est déplorable que l’Union soit aujourd’hui dirigée par un homme et un gouvernement aussi terriblement éloignés des conceptions communes.

Mais alors que peuvent faire les institutions européennes ?

Tout d’abord, comme cela avait justement –et péniblement !- été le cas à propos de la loi sur les médias, les institutions européennes (en l’espèce la Commission, gardienne des traités), doivent très vite et très sérieusement vérifier la conformité de cette nouvelle Constitution avec les traités européens, et en demander la modification le cas échéant. La Commission avait fait preuve en janvier d’une incroyable frilosité, témoignage de cette éternelle tension entre une plus forte intégration européenne et le respect des sacro saintes souverainetés nationales.

Dans un contexte de progression de l’extrême droite un peu partout en Europe, poussée imputable entre autres à une désespérance économique et sociale, l’Union a plus que jamais l’impérieuse responsabilité d’apporter des réponses. Des réponses fermes sur les principes, et des réponses efficaces pour l’avenir. Faute de quoi, l’Union européenne finira par ressembler réellement à la coquille vide que certains dénoncent et donner raison à ces gouvernants populistes.

Le bras de fer promet d’être rude ; or le temps presse !

 

http://www.sylvieguillaume.eu

 

 

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 17:43
Publié le 28 avril 2011 par Égalité
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La composition du Conseil national du numérique est vivement contestée et notamment par le Spiil (Syndicat de la presse indépendante de l’information en ligne), qui « regrette que ne figure [...] aucun représentant des organisations professionnelles reconnues, ni des citoyens utilisateurs du numérique et aucun élu de la nation ».

A l’encontre du rapport remis fin février par Pierre Kosciusko-Morizet qui préconisait que les représentants soient élus, les conseillers sont tous nommés et, en outre, issus majoritairement des grandes industries d’internet.

Mais un autre message est clair : les femmes n’ont pas (ou peu) de compétences en matière de numérique. Deux seulement sont nommées sur les 18 membres du nouveau Conseil.

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 18:05

 

 Quand le sociologue Jean Viard [2], proche du Parti socialiste, se plonge dans les chiffres de notre pouvoir d'achat – qui n'a augmenté que de 1,2% en 2010 [3] contre 1,6% en 2009 –, il pourfend les moyennes qui ne veulent rien dire et les politiques qui laissent faire. Quand il analyse la grande crise que nous traversons, il y voit une situation « -quasi révolutionnaire- ». Décoiffant.

Rue89 : Les Français ont l'impression que leur pouvoir d'achat [4] baisse, les statisticiens et les économistes disent que non. Qui croire ?


Jean Viard : Prenons quelques chiffres [6] sur dix ans. En 1998, les 10-% les moins riches avaient un niveau de vie de 7_100 euros par an et par personne. En 2008, hors inflation, ce chiffre avait augmenté de 13,7-%, soit 970 -euros de plus. Pour les 10-% les plus riches, ce même indicateur a progressé de 27,3-% - : ça fait 11 -530- euros en plus. Et les 0,01-% les plus riches, eux, ont gagné 360_ 000 euros de plus _ ! Ça donne deux informations- : la première, c'est que les écarts se creusent, et la seconde, que la moyenne n'a pas grand sens…


Le problème, c'est que nos modes de consommation nous coûtent de plus en plus cher. Il y a dix ans, on n'avait pas de téléphone portable, pas d'Internet, quasi pas d'abonnements à des bouquets de chaînes de télévision… L'évolution des modes de vie fait qu'on arrive moins bien à vivre au même standard – au sens où ces nouveaux produits sont maintenant entrés dans le standard. Le sentiment des gens n'est donc pas faux.


Jusqu'aux années 1990, l'évolution des revenus était suffisante pour absorber les innovations technologiques. Prenez le lave-linge, le lave-vaisselle, la télé couleur… Quand ça apparaissait, les riches l'achetaient tout de suite, les couches moyennes l'année d'après et les prolos deux ans plus tard. On savait que, quelle que soit sa position dans la société, son revenu permettrait d'avoir l'objet soit tout de suite, soit les années d'après.


Comme l'évolution des revenus est devenue moins rapide que celle des modes de vie, les choix qu'on est amené à faire ont augmenté. Les téléphones portables sont devenus les premiers concurrents du départ en vacances dans le poste de dépenses mobilité-loisirs- : on ne peut pas remplacer une soupe par un téléphone portable, mais on peut gratter sur ses vacances. Cela montre que la croissance des salaires est insuffisante pour absorber le progrès technique.

 


La hausse des grosses dépenses comme le logement [7] réduit le revenu disponible…  

Les dépenses contraintes ont effectivement augmenté- : le logement et l'énergie sous toutes ses formes, chauffage [8], essence [9]… Mais il y a une autre raison- : en dix ans, la structure des prix a changé. Il y a de plus en plus de produits manufacturés qui viennent de loin et qui coûtent de moins en moins cher. Par contre, tout ce qui est quotidien – se nourrir, se loger, se soigner… – est fait avec des gens payés au même salaire que nous.


Prenez vos courses au supermarché [10]- : 70-% des objets que vous achetez en dehors de l'alimentaire viennent d'Asie, et leur prix s'est effondré. Les productions européennes coûtent beaucoup plus cher, donc on a l'impression qu'il n'y a plus de logique dans les prix- : bientôt, vous allez acheter un ordinateur pour le prix d'un kilo de pommes de terre_ !

Les réglementations ont aussi un effet pervers. On parle de « -marché du logement- »- : si c'était un vrai marché, comme il y a une énorme demande, on construirait n'importe où. Heureusement, on régule ce marché, au nom de l’environnement [11], de la protection des

paysages… On dit que c'est un marché, mais il n'arrête pas de produire de la norme, et la seule chose qui est libre c'est le prix, le loyer. Tout le reste est réglementé, et du coup, le prix n'a plus aucun sens- : il n'est plus lié au coût de production du logement, ni à son coût d'entretien et de renouvellement. C'est un faux marché. Soit c'est libre, et alors on construit n'importe où, et les prix vont s'effondrer, soit c'est réglementé, et les loyers devraient l'être aussi.

 


Le logement est-il assez pris en compte dans l'indice des prix ?  

L'indice des prix prend la masse des loyers disponibles et la divise par la masse des Français- : que vous soyez propriétaire ou locataire, ça n'a plus du tout le même sens. Si vous avez un gros pouvoir d'achat, vous achetez beaucoup de produits technologiques qui viennent de loin et qui ne coûtent pas cher. En revanche, si vous êtes au RMI et si vous cherchez un pied-à-terre, vous êtes concerné directement par la hausse des prix.

 


Y a-t-il des catégories qui ont vu leur pouvoir d'achat réellement diminuer ?  

La hiérarchie entre les différents groupes sociaux se modifie. C'est très visible pour le corps enseignant [12]. Il y a vingt ans, les jeunes enseignants étaient à peu près à deux fois le smic. Aujourd'hui, c'est 1,4- fois. Ils ont perdu en pouvoir d'achat et en « _respect_ », car c'est un peu la même chose- : quand après six ans d'étude vous arrivez à un smic et demi, c'est un peu qu'on vous manque de respect.

Cela dit, on ne peut pas parler de baisse des revenus en France. On démarre plus bas que ses parents, du coup, on a un sentiment de déclassement. Il faut parler aussi de ceux qui ont des revenus discontinus, tous ces gens qui entrent dans la vie active, les jeunes avec de petits boulots, au RMI et qui ont du mal à trouver un logement, et aussi les femmes ouvrières, une partie des immigrés [13].

Le sentiment est différent selon que la discontinuité est choisie ou subie. Chez des jeunes qui ont choisi d'être intermittents du spectacle, faire un mois complet peut être perçu comme le jackpot. Ce n'est pas le même sentiment que s'ils étaient au smic. L'essentiel des temps partiels, ce sont des femmes qui ne choisissent pas leur emploi du temps, comme les caissières de supermarché. Vos trente heures par semaine, si vous en faites des bouts à droite, des bouts à gauche, votre vie est foutue en l'air, vous n'avez plus de temps à vous.

A l'inverse, vous avez des groupes hypersécurisés. En vingt ans, la durée moyenne du contrat de travail est passée de huit ans et neuf mois à onze ans et deux mois- : une partie de la société se sédentarise dans l'emploi, parce qu'elle a peur du chômage [14].

En schématisant, on a des hommes blancs entre 28 et 58- ans qui sont d'une stabilité béton, et des jeunes, des femmes ouvrières et des gens de couleur qui sont dans l'insécurité. Les deux groupes sont négatifs. L'un a peur du changement, il a l'impression de ne pas progresser et il ne veut pas prendre de risque, par exemple en changeant d'entreprise- : il est malheureux-fixe. L'autre a des revenus discontinus, et il est malheureux-instable. Ce sont deux souffrances sociales, en partie contradictoires, mais il faut les prendre toutes les deux en compte.

Cette souffrance est-elle « entendue » ?

 


Quand Nicolas Sarkozy a été élu, on a entendu qu'on allait gagner plus. La revendication de gagner plus était légitime, ça répondait à une demande réelle- : « -On me donne des désirs,

mais pas les moyens de les satisfaire, donc j'ai un sentiment de frustration. - » Quand on vous dit- : « -Vous allez gagner plus- », vous pensez- : « -Voilà quelqu'un qui a compris mon problème.- » On ne va pas discuter pour savoir si ça s'est fait ou pas, d'autant qu'il y a eu un retournement de conjoncture…

Ce qui m'avait scandalisé à l'époque, c'est le discours sur les heures supplémentaires- : c'est un modèle profondément macho. Qui peut faire des heures sup dans un ménage_ ? En fait, c'est le mec- : une femme avec des enfants est souvent à temps partiel. Les dames sont beaucoup plus en souffrance dans cette société que les messieurs. Il y a 1,5- million de femmes qui vivent seules avec des enfants- : on pourrait les décrire comme des chômeuses du mariage, mais aussi comme demi-chômeuses économiques, parce qu'elles sont souvent à mi-temps.

On est dans une société de discontinuité, et ce n'est pas toujours mal- : on change de partenaire amoureux tous les huit ans, 10-% des Français déménagent chaque année, ce ne sont pas forcément des choix négatifs. C'est comme un énorme système de tri, dont le moteur est plutôt dynamique, comme dans le secteur amoureux. Et il y a tous ceux qui sont sur le côté- : les chômeurs, les femmes seules avec enfants. On ne peut pas faire des moyennes avec tout ça.

S'il devait y avoir une politique du pouvoir d'achat…


La première chose à faire serait d'encadrer les hauts revenus- : le principal scandale, c'est qu'il y a des gens qui gagnent trop d'argent par rapport aux richesses qu'ils ont produites, et qui, de plus, ne contribuent pas assez au niveau fiscal. Du coup, il y a une rupture de solidarité à l'intérieur de la société. Double problème- : il y a de l'argent qui ne tombe pas dans les caisses communes, et les gens les plus modestes ont l'impression de se faire complètement enfumer. Les prix qu'on voit à la télé sont complètement délirants- : le type qui, péniblement, nourrit sa famille avec le smic a l'impression d'être un pauvre con. Il est deux fois victime- : non seulement il ne gagne pas assez, mais il a l'impression d'être en dehors du coup. C'est un problème d'inégalité morale.

Après, il y a des groupes qui méritent particulièrement d'être ciblés. Je parle beaucoup des femmes seules avec enfants- : on a 5- millions de Français qui méritent d'être beaucoup plus aidés. Ces enfants seront probablement en partie plus en difficulté que les autres.

Il peut aussi y avoir des politiques sociales moins bâties sur des moyennes. Il faut compléter le revenu de ceux dont les revenus ne permettent pas un standard de vie minimum. Souvent, on le fixe à 1_ 500 -euros. Je ne dis pas qu'il faut monter le smic à 1 _500 euros, mais vivre à moins de 1_ 500 -euros ne semble pas possible compte tenu du prix des loyers et autres dépenses contraintes… Le smic ne donne pas le niveau d'argent avec lequel on peut vivre dignement, c'est un salaire payé sur un marché concurrentiel, et à côté, grâce à Dieu, il y a des transferts sociaux.

 


Comment résumer l'évolution du pouvoir d'achat depuis les Trente Glorieuses ?  

Un des grands effets de 68, c'est d'avoir considérablement réduit l'écart des revenus en France, jusqu'aux années 80. En 1968, les 10-% les plus riches gagnaient 4,8 fois les revenus des 10-% les plus pauvres. En 1984, l'écart n'était plus que de 3,5. On peut dire que, dans les années 70 et jusqu'en 1984, on a plutôt resserré les écarts de revenus. C'est grâce à l'augmentation du smic et des minimums sociaux obtenus en 1968, en partie sous l'effet des

luttes sociales, en partie sous l'effet de la conjoncture. Et en partie aussi sous l'effet de la féminisation- : en 1975, c'est le moment où 50-% des femmes deviennent salariées et où on arrive à des couples à deux revenus. Il ne faut pas sous-estimer le poids des luttes sociales de 1968 et le fait que la droite a tout fait pour que la gauche n'arrive pas aux affaires- : le meilleur moyen pour qu'il n'y ait pas d'alternance, c'est encore d'augmenter les salaires…

Dans les années 80, on a bloqué- : il n'y a pas eu d'augmentation des écarts, mais il n'y a pas eu de réduction non plus, en raison de la hausse du chômage, mais aussi d'évolutions comme l'allongement des études.

Depuis les années 90, il y a un nouveau phénomène - : les écarts se creusent entre les hauts et les bas revenus, et sont très liés à la mondialisation. Pendant les Trente Glorieuses, l'économie est d'abord nationale : on peut se permettre d'augmenter le smic d'un côté, de donner du crédit aux entreprises de l'autre… C'est comme dans un jeu, une sorte de partie de Monopoly nationale.

A partir des années 70, on entre dans une économie internationalisée. On se demande comment réguler ces espaces. Peut-on augmenter les impôts [15] sur les 0,1-% les plus riches sans qu'ils aillent faire leurs affaires ailleurs qu'en France_ ? Ce n'est pas absurde de poser la question. On donne toujours l'exemple de chanteurs un peu ringards, mais ce n'est pas eux qui créent la richesse. Que Johnny Hallyday [16] habite en Suisse ou en France, ça ne change pas l'avenir du pays. Si Total [17] se délocalise ou si les entreprises du CAC 40 changent de crèmerie, en revanche, on a un gros effet- : Johnny, à côté, c'est quand même peanuts…

C'est un système complexe, et on n'a pas bien trouvé les codes de la régulation. Le sentiment que les gens avaient d'être protégés s'est affaibli considérablement. Chacun se met dans une nouvelle logique- : « -Comment je fais pour m'en sortir, moi, tout seul_ ? - » D'où ce basculement populisto-économique dans lequel on est aujourd'hui.

 


Le pouvoir d'achat était un thème central de la campagne présidentielle en 2007. Le sera-t-il à nouveau en 2012 ?  

De grandes crises surviennent quand les gens sont obligés d'acheter à crédit ce qui leur semble nécessaire_parce qu'ils n'ont pas de revenus suffisants pour se les payer. Dans les années 30 apparaissent des voitures, des fours, des frigos, des fers à repasser… Mais les salaires n'augmentent pas, et partout les gens se mettent à acheter à crédit, ce qui crée une situation fi nancière ingérable. La crise financière actuelle, c'est la même chose. Les gens se sont mis à acheter des maisons, mais ils n'avaient pas d'argent pour se les payer. Leur modèle culturel, c'était la maison avec jardin. De nouveau, les salaires n'ont pas augmenté assez vite pour absorber les objets de-leurs désirs.

Au fond, ce qui compte dans la vie d'un homme, c'est de pouvoir franchir la marche suivante. Le type qui a 1 _500 euros, il ne rêve pas de passer à 25_ 000, il rêve de passer à 1 _700 – pour lui, ce serait déjà bien. On est tous pareils- : si on achète un Frigidaire, on a envie qu'il soit plus moderne que le précédent, plus écologique… On a besoin que sa vie soit un récit qui avance. On ne se raconte pas sa vie en se disant- : « -Chic, je me rapproche du cimetière.- » Bien sûr, on sait que c'est la réalité.

Dans les années 30, on était dans un modèle national et on n'a pas su assez augmenter les salaires. Du coup, Keynes [18] a pensé le modèle du développement fordiste, qui a bien

marché après guerre. Le bloc communiste faisait tellement peur aux grandes entreprises capitalistes qu'elles ont accepté une régulation sociale pour éviter le risque révolutionnaire.

Le problème des sociétés modernes, c'est qu'il n'y a plus de risque révolutionnaire. Je ne trouve pas ça négatif, mais, de 1945 à 1989, la régulation par les rapports de forces Est-Ouest a permis le miracle européen. Ce modèle économique a disparu avec la disparition du risque communiste. On se retrouve dans une nouvelle économie, plus ouverte, sans ce risque, et avec des salaires beaucoup moins étanches au niveau mondial. On est entré dans un monde unifié, c'est à la fois génial et terrifiant. La question devient- : « -Comment on arrive à augmenter les salaires à un niveau planétaire_ ? - » Et, là, ça devient très compliqué.


Le « risque révolutionnaire » nous manque ? Faut-il le recréer ?  

Avec la montée des extrêmes droites, le terrorisme, chaque société se réinvente d'autres risques. Je ne plaide pas du tout pour le retour du risque révolutionnaire. Je pense que les révolutions sont toujours des échecs. Je ne dis pas qu'elles ne sont pas légitimes, attention. Les gens ont envie de vivre confortablement. Si ça devient impossible, ils attendent un peu puis ils cassent tout- : on l'a vu récemment dans -le- monde arabe [19].

[20]Regardez ce qu'il s'est passé avec « Indignez-vous ! » [21]- : 1,8 -million de personnes achètent ce livre, souvent pour le donner. Ça veut dire que- vous avez un mouvement quasi révolutionnaire dans cette société. Je préfère que les -gens s'expriment en achetant Hessel [dont il est l'éditeur pour un autre livre [22], ndlr] plutôt qu'en allant casser, mais pour moi c'est -la même chose.

Links: [1] http://www.rue89.com/entretien [2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Viard [3]

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 18:03

La pétition "IVG, je vais bien, merci" ouvre un blog pour ouvrir un espace de parole

Ta ta tam ! Devant le succès de notre appel « IVG, je vais bien, merci », nous ouvrons avec plaisir cet espace qui nous permet de mieux vous expliquer nos motivations, et qui vous est ouvert, afin que vous puissiez vous exprimer et participer. Un espace qui nous permettra, nous l’espérons, d’aller plus loin ensemble en produisant du matériel militant. La rubrique « qui sommes-nous et pourquoi cet appel ? » vous explique tout sur nous et sur les raisons de cet appel. La rubrique « comment participer » précise comment, femmes, hommes, organisations, nous aimerions que vous vous manifestiez (mais on sait que vous ne ferez que ce que vous voulez) Si vous ne voulez pas laisser de commentaires, vous pouvez nous écrire.

Blog » Les filles des 343 salopes

 » avril 2011

 

http://blog.jevaisbienmerci.net/

 

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 17:59

 

Le Bulletin de documentation (n° 109 - avril 2011) de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) signale une décision relative à la condamnation d'une entreprise pour discrimination en matière d'affectations, d'avancement de carrière et de rémunération en raison de la grossesse (CPH d'Arras, 31/03/2011, Société Guintoli). La réclamante, première femme embauchée à un poste d'Adjoint directeur de travaux, au sein de l'entreprise, a fait l'objet de 11 affectations sur des postes différents au cours de sa carrière contre moins de trois pour ses collègues placés dans une situation comparables, et a été écartée de ses fonctions de Directeur de travaux et affectée à des postes non conformes à son contrat de travail à l'issue de ses congés maternité. Si on observe une très bonne évolution de son salaire au début de sa carrière, sa courbe salariale s'infléchit à deux reprises, et cesse littéralement d'évoluer à compter de sa première grossesse. S'appuyant sur l'analyse de la HALDE, le Conseil de prud'hommes d'Arras prononce la résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts exclusifs de l'employeur du fait de la discrimination pratiquée à son égard. Il considère que la rupture du contrat de travail s'analyse en un licenciement sans cause réelle et sérieuse et condamne la société à payer près de 298 000 € toutes causes confondues.

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 10:20

 

Niger: Brigi Rafini, un Touareg énarque à la tête du gouvernement

NIAMEY — Brigi Rafini, 58 ans, nommé il y a une semaine Premier ministre par le nouveau président nigérien Mahamadou Issoufou, est un Touareg d'Agadez (nord) formé à l'Ecole nationale d'administration de Niamey et de Paris, réputé pour sa discrétion.

 

Cet administrateur de petite taille, teint clair et air jovial, arbore de grosses lunettes et porte le plus souvent un turban, à l'instar de nombreux Touareg, communauté vivant dans plusieurs pays du Sahara.

Rafini est né le 7 avril 1953 à Iférouane, une localité aux confins du désert nigérien, dont l'attaque du camp militaire en février 2007 avait sonné le début la deuxième rébellion touareg qui a pris fin en 2009.

"Pas question au 21e siècle qu'il y ait des velléités d'anarchie ou de clivage (...), toutes les ethnies (nigériennes) forment aujourd'hui un seul Etat", avait-il estimé dans une déclaration au quotidien gouvernemental Le Sahel en 2009.

Le nouveau Premier ministre nigérien est marié, père de cinq enfants et, comme 90% de la population nigérienne, il est musulman. Avant de prendre officiellement ses fonctions dans les prochains jours, il doit prêter serment sur le Coran.

Après des études primaires à Agadez, Brigi Rafini a été formé à l'Ecole nationale d'administration (ENA) de son pays et est aussi diplômé de l'Institut international d'administration publique (IIAP) de Paris ainsi que de l'ENA en France d'où sortent les élites politiques de ce pays.

 

Plusieurs fois sous-préfet, il entre pour la première fois au gouvernement en 1987 comme secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur, avant d'être promu un an plus tard ministre de l'Agriculture et de l'Environnement.

De 1989 à 1991, Brigi Rafini occupe le poste de président du Conseil national de développement, une assemblée consultative de 140 membres créée à l'aube du multipartisme par la junte au pouvoir.

En 2004, il est élu maire d'Iférouane et député de la région d'Agadez pour le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), parti du président Ibrahim Baré Maïnassara qui a été assassiné en 1999 par des éléments de sa propre garde.

 

Le RDP, qui fut un allié du président déchu Mamadou Tandja, a soutenu la candidature de son opposant de toujours, Mahamadou Issoufou, au second tour de l'élection présidentielle du 12 mars dernier. Brigi Rafini a récemment démissionné de cette formation pour le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) de M. Issoufou.

"M. Rafini est un bon choix qui donne le signal du rassemblement des Nigériens", a commenté sur la télévision publique Hassoumi Massaoudou, directeur de cabinet du président Issoufou.

Pour Alkashe Alhada, un autre responsable à la présidence nigérienne, "que la communauté touareg soit représentée à un tel niveau de responsabilité est plutôt une bonne chose".

De nombreux Nigériens ont aussi salué la nomination de Rafini en raison de son "expérience", sa "sagesse" et sa "pondération".

Pour les analystes, cette nomination répond, de plus, au souci de la communauté touareg qui se plaint souvent d'être "marginalisée".

Cette "marginalisation" supposée a poussé de 2007 à 2009 de jeunes Touareg d'Agadez à la révolte armée pour réclamer une meilleure "insertion" dans l'administration et une "juste répartition" des revenus de l'uranium extrait dans leur zone.

Malgré sa richesse en uranium, le Niger demeure pauvre, avec des crises alimentaires récurrentes. Ce pays enclavé, aux deux-tiers désertique, est aussi sous la menace d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui y a multiplié depuis 2008 les rapts d'Occidentaux.




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