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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 15:36

Colloque International
APERAU « Association pour la Promotion de l'Enseignement
et de la Recherche en Aménagement et Urbanisme »
Penser et Produire la Ville au XXIème Siècle : Modernisation écologique, qualité urbaine et justice spatiale

du 5 au 7 juin 2012
Institut de géographie - Université de Lausanne


On dit souvent que le monde devient urbain. Mais c’est l’urbain qui devient le monde. Inscrite dans le temps, la ville
est un phénomène social total. Lieu majeur de toutes les accumulations matérielles et symboliques, elle se recompose
sans cesse articulant et intensifiant tous les changements. La métropolisation, la métamorphose des espaces urbains
hérités, l’émergence de territoires à urbanité diffuse, la transformation des mobilités, le rétrécissement des espaces
urbains soumis à de fortes pressions économiques, les usages fragiles de la ville, l’impératif écologique, l’exigence de
qualité des cadres de vie, invitent en permanence à repenser les formes et les structures de la ville contemporaine.
Ce colloque engagera une réflexion transversale sur les outils et les modes de fabrication de la ville contemporaine
à travers quatre axes majeurs :
Axe I Intensités : formes urbaines, mobilités et transition énergétique
Axe II Ambiances : espaces publics, qualités urbaines, usages pluriels de la ville
Axe III Solidarités : faire la ville juste
Axe IV Confluences : la ville diffuse, l’entre-deux et les échelles du grand territoire
Appel à communication et informations:
http://www.unil.ch/ouvdd/page88311.html

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 09:55

 

Article de Marion Roussey

Ils sont des milliers chaque année à traverser la frontière pour aller étudier dans le pays voisin. Est-ce pour la qualité des études ou bien par envie d’intégrer le territoire européen ? Les motivations sont diverses et la réalité parfois décevante. Ce nouveau phénomène, attirant de plus en plus de jeunes, semble recevoir l’appui des gouvernements romano-moldaves.

Jeune lycéen moldave âgé de 19 ans, Eugen a obtenu son bac avec d’excellents résultats. Il souhaite maintenant entreprendre des études d’anthropologie et espère devenir un jour chercheur international. Quoi de plus normal pour cet étudiant moldave que de s’inscrire dans une université ... roumaine. Une fois sa décision prise, il lui a cependant fallu patienter une année, le temps de financer son projet et faire les démarches administratives. Car les formalités sont longues et la concurrence rude.

Au mois d’août, ils étaient des milliers à faire la queue devant le Consulat de Roumanie à Chisinau. Ils espéraient obtenir le précieux visa, permettant de franchir la frontière et commencer une nouvelle vie dans le pays "grand frère" de la Moldavie. Réunis en mars 2010 à Bucarest, les ministres de l’éducation des deux pays discutaient des accords universitaires pour l’année scolaire 2011-2012. Au total, 4800 bourses d’études devraient pouvoir être allouées aux étudiants moldaves, un chiffre en augmentation puisqu’il représente 1500 bourses supplémentaires par rapport à l’année dernière. La Roumanie réserve aussi un certain nombre de places d’étude aux étudiants moldaves : 1100 dans les universités et 950 dans les établissements d’enseignement secondaire. Les domaines d’étude tels que l’économie ou la médecine sont les plus convoités. La limite des places disponibles oblige certains étudiants, désireux de partir, à changer leur orientation.

Pour Eugen, son inscription en anthropologie a été acceptée, en partie grâce à ses bons résultats. En effet, les relations entre la Roumanie et la Moldavie sont complexes et si les deux pays autorisent la circulation de leurs résidents, celle-ci demeure encadrée, satisfaisant au passage quelques intérêts politiques. Ainsi pour Iurie Renita, ambassadeur moldave en Roumanie, les étudiants moldaves partis vivre en Roumanie doivent rentrer au pays une fois leurs études achevées. Cela permettrait à la Moldavie de se constituer une nouvelle élite, imprégnée d’une mentalité différente, plus européenne. Beaucoup de ces étudiants émigrent en effet pour une durée limitée. Ils obtiennent un visa d’étude sans acquérir pour autant la nationalité roumaine. D’autres en revanche tenteront d’obtenir le passeport. Ce document leur permettra-t-il de mieux faire valoir leurs compétences en Europe de l’Ouest ? On connait le scénario et la réalité est malheureusement tout autre : combien de diplômés d’Europe de l’Est débarquent en France après des études de médecine ou d’ingénieur, et se retrouvent à travailler comme baby-sitter ou employés de ménage ? Trop assurément !

Toutefois, ces considérations ne semblent pas dissuader les étudiants moldaves. A l’aube de leur parcours universitaire, ils ont le temps de préparer leur entrée dans le monde du travail et doivent pour le moment concentrer leur attention sur la nouvelle expérience qu’ils s’apprêtent à vivre. Car si la langue est la même, la vie à Bucarest est différente de celle à Chisinau.

Pourquoi faire des études en Roumanie ?

Suite à son départ, nous avons revu Eugen, étudiant moldave en anthropologie, résidant depuis quelques mois à Bucarest. Il nous livre son témoignage, ses considérations sur la vie en Roumanie, mais aussi, plus généralement, sur le sentiment que procure une expérience à l’étranger.

Pourquoi avoir choisi d’étudier en Roumanie ?

Pour plusieurs raisons. Avant tout, parce que je me sens Roumain, convaincu qu’un jour ou l’autre les deux pays finiront par être réunis. Je voulais donc connaître mon « pays d’origine ». Parallèlement j’avais besoin d’un nouveau challenge, de changer d’environnement afin de grandir et me développer du point de vue spirituel, intellectuel, voire professionnel. En restant en Moldavie, j’aurais eu la sensation de stagner. Ici, je vais pouvoir étudier, voyager, afin de rentrer au pays en ayant quelque chose de neuf à apporter.

En matière de reconnaissance des diplômes, qu’est ce que des études effectuées en Roumanie peuvent apporter de plus par rapport à la Moldavie ?

Je vais pouvoir découvrir un nouveau pays, une nouvelle ville et un nouveau mode de vie. Cela me permettra ensuite de faire valoir cette double nationalité et de comparer deux types de société. Je ne pourrais affirmer que les universités sont meilleures en Roumanie qu’en Moldavie car je commence tout juste mes études et je ne peux donc établir de comparaisons. Or, en Roumanie je vais pouvoir obtenir un degré d’études reconnues sur l’ensemble du territoire européen. Cela implique une meilleure reconnaissance des diplômes sur le marché du travail et la possibilité de bénéficier de tous les programmes mis en place par l’UE, tels qu’Erasmus, le SVE, les stages, etc. ...

Jusqu’ici, quelles sont tes impressions sur la vie en Roumanie ?

J’aime ce pays et les gens qui y vivent. La différence avec la Moldavie n’est pas si grande, si ce n’est une meilleure qualité de vie avec des transports en commun, le métro, des rues mieux entretenues. Cela m’a d’ailleurs paru difficile au début car, contrairement aux Européens habitués aux aspects de la mondialisation, il a fallu que je m’adapte, que je modifie mes références.

Aujourd’hui, je suis encore surpris de voir ces gens qui utilisent une carte, plutôt que de demander leur chemin, qui achètent leurs tickets de métro à des machines, plutôt que de s’adresser au chauffeur.

Ce que j’apprécie en revanche est l’absence de la population russe. Les Roumains n’ont pas le complexe d’infériorité qu’ont les Moldaves. Ils sont moins frustrés et par conséquent plus ouverts et sociables. Je n’ai pas encore eu le temps d’explorer la diversité sociale, mais jusqu’ici je ne regrette pas mon départ. Certes, ma famille et mes amis me manquent, mais je suis heureux d’avoir franchi le pas : confiant, me voila prêt à relever de nouveaux défis.

Le 20 novembre 2011

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 14:40

Le 7 décembre 2011, à 18h, au Café de la Cloche,

les Cafés Géo de Lyon 


reçoivent Romain Garcier, maître de conférences à l'ENS de Lyon sur le 
sujet "Qu'est-ce que la géographie peut dire du nucléaire?".


Un débat avec la salle suivra. L'entrée est ouverte à tous

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 14:42

 

Publié le 18 novembre 2011 par Égalité
 

Logo du Pacte de l'égalité

Le Laboratoire de l’égalité a présenté hier au « 104 », à Paris, son plan de bataille pour la campagne présidentielle de 2012. Nouveau site, nouveau logo, une enquête sur les stéréotypes, et un nouveau Pacte de l’égalité qu’il propose à la signature des candidat-e-s à la présidentielle.

Le réseau, créé en janvier 2010, est composé d’élu-e-s, de chercheur-se-s, de syndicalistes, de DRH, de diverses orientations politiques. « Le but du Laboratoire de l’égalité est de faire se rencontrer des cercles qui se rencontrent peu, c’est une co-construction qui s’appuie sur des acteurs de terrain, des commissions, des groupes de travail. Il y a beaucoup de débats pour ne pas faire de l’égalité de l’eau de vaisselle », explique Armelle Carminati, présidente du réseau Accent sur elles et vice-présidente du Laboratoire.

Elaboré d’après les propositions des 600 membres du réseau, le nouveau Pacte de l’égalité comprend vingt propositions (télécharger le PDF) articulées autour de quatre enjeux : la parité et l’accès des femmes aux responsabilités, l’égalité salariale et la lutte contre la précarité, la conciliation des temps de vie et l’implication des hommes, et le partage d’une culture de l’égalité.

Et pour y parvenir, cinq mesures phares : réserver le financement public aux partis politiques qui présentent 50 % de candidates à des places éligibles aux élections ; élaborer un plan pour résorber les inégalités salariales sur cinq ans ; interdire les contrats de moins de 16 heures et surtaxer les entreprises qui imposent du temps partiel ; créer 500 000 places d’accueil des jeunes enfants et allonger le congé paternité ; mener une campagne d’intérêt général contre les stéréotypes sexistes et sensibiliser le personnel travaillant auprès des enfants.

Le Laboratoire organise un Tour de France de l’égalité, pour présenter le Pacte en régions. Celui-ci a commencé à Lyon le 5 octobre et se clôturera en avril 2012.

« Un engagement fort »

Le travail est engagé depuis plusieurs mois et les contacts pris avec tous les partis représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, mais il semble difficile de faire signer le pacte aux candidat-e-s à la présidentielle.
« La signature du Pacte est un engagement fort. Nous voulons voir ce que le président ou la présidente élu-e fera dans les 100 premiers jours de son mandat »
, explique Olga Trostiansky, secrétaire générale du Laboratoire, élue PS à Paris, présidente de la Clef (*).

Pour l’instant, seule Eva Joly, candidate d’Europe écologie-Les Verts (EELV), a signé le Pacte. D’après Olga Trostiansky, l’équipe de campagne du Modem y réfléchit et calcule le coût des mesures proposées et l’équipe de Jean-Luc Mélenchon juge les propositions trop minimalistes. « Nous ne sommes pas sur tous les champs, mais l’application de toutes nos mesures constituerait une véritable avancée en matière d’égalité femmes-hommes », dit-elle.

Mais, signe que l’égalité hommes-femmes est encore à la traîne en France : l’enthousiasme que François Hollande a manifesté lorsqu’il a signé la version précédente du pacte alors qu’il était candidat à la primaire citoyenne, n’a pas favorisé pour autant la parité dans la composition de son équipe de campagne, présentée le 16 novembre. « Sur les 20 postes stratégiques, 3 sont attribués à des femmes. La parité, les affaires sociales, la culture sont réservées aux femmes… », explique Cécile Daumas, journaliste et présidente du Laboratoire.

Malgré les difficultés rencontrées pour faire signer ce pacte aux candidat-e-s, pour Olga Trostiansky « le Laboratoire de l’égalité va servir d’aiguillon. La culture de l’égalité doit progresser pendant la campagne. D’après une enquête du Laboratoire de mars 2011, 7 personnes interrogées sur 10 souhaitaient que le sujet de l’égalité femmes-hommes soit à l’ordre du jour de la présidentielle 2012 ».

Catherine Capdeville – EGALITE

Les 20 mesures du Pacte de l’égalité à signer en ligne, les résultats de l’enquête sur les stéréotypes et les étapes du Tour de France de l’égalité sont consultables sur le nouveau site du Laboratoire de l’égalité.

(*) Clef : Coordination française pour le lobby européen des femmes.

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 14:39

 

Publié le 22 novembre 2011 par Égalité
 

Gonzague Jobbé-Duval

J’ai été élevé dans l’idée diffuse que, vis-à-vis d’une femme, un homme était tout ou rien. Si bien que la moindre remise en cause de la parole ou des décisions d’un homme, la moindre amorce d’égalité dans le temps de parole ou les responsabilités, était considérée comme une atteinte à sa personne.

Sans que j’en prenne toute la mesure, mon identité masculine était bâtie sur un rapport de pouvoir et sur un angoissant fantasme de puissance. Et pourtant la seule injustice dont j’avais conscience à l’époque était l’idéalisation morale des femmes comme « naturellement » bonnes, douces, altruistes, accueillantes, « l’avenir de l’homme ». Vous avez compris que je ne prenais pas en compte ce que pouvaient ressentir les femmes.

Ma vie changea quand je repris des études en master de ressources humaines au Celsa, après quelques années dans le métier du recrutement. Une sociologue, Sabine Fortino, nous introduisit en quelques séances à ce que les universitaires appellent les « rapports sociaux de sexe ». Au fond de la salle je questionnais et contredisais sans relâche. Peine perdue : elle m’avait retourné comme une crêpe. Je devais bien conclure avec elle, d’une part, à l’arbitraire des rôles sociaux attribués aux femmes et aux hommes, d’autre part, au profit que tiraient les hommes de la division sexuelle du travail.

« Me taire et écouter les féministes »

Je compris qu’en me focalisant sur l’idéalisation morale des femmes, j’avais occulté les bénéfices concrets dont je bénéficiais en tant qu’homme. Plus encore, je n’avais pas reconnu que l’idéalisation de « la » femme comme conscience morale pure servait aux hommes à se réserver l’exercice concret du pouvoir : la vanité des honneurs mais les honneurs quand même, l’argent sale mais l’argent quand même, les décisions inhumaines mais les décisions quand même, le pouvoir corrupteur mais le pouvoir quand même. Un consultant en rémunération eut cette formule devant moi : « Il faut préserver les femmes de la saleté du pouvoir »

Bientôt je me pris à analyser ma vie à cette lumière. Pourquoi m’arrangeais-je toujours pour marcher devant ma compagne dans la rue ? Pourquoi était-ce toujours moi qui dirigeais la danse ? Un jour que je dansais un rock avec une partenaire beaucoup plus douée que moi, je lui proposai de diriger. Au bord de la piste un groupe d’amis, tous des hommes, s’aperçut vite du renversement des rôles et ils poussèrent dans mes bras l’un d’entre eux en riant grassement.

Que s’était-il passé ? J’avais été dirigé et ce seul fait m’avait fait devenir une femme. Aux yeux du groupe il me fallait donc un homme, un vrai, pour me diriger. Je ne dirigeais pas la danse parce que je suis un homme mais pour que je sois un homme. C’était l’illustration de mes lectures de L’Ennemi principal de Christine Delphy et L’Anatomie politique de Nicole-Claude Mathieu : bien plus que mon anatomie, c’est la recherche et le bénéfice d’un rapport de pouvoir qui fait de moi un « homme ».

Ma connivence avec le mouvement féministe s’accrut par la rencontre de deux jeunes chercheuses et militantes féministes : Annie Ferrand et Anne-Laure Vernet, qui échangèrent devant moi leurs expériences et les analysèrent avec un courage et une rigueur telles qu’elles me firent tomber de ma distance surplombante. Tant que je les écoutais en silence j’étais au cœur et tout était limpide. Dès que je prenais la parole, tout se brouillait, se décentrait et l’expérience concrète de libération dont j’étais le témoin muet devenait un objet théorique froid et lointain. Je dois ainsi régulièrement revenir à la source, me taire et écouter les féministes.

« Je refuse de considérer les inégalités comme naturelles »

Mon changement personnel ne se fait pas sans peine. Abandonner vraiment la solidarité masculine me ferait beaucoup perdre en bien-être matériel et symbolique, comme le décrivait Léo Thiers Vidal. J’avance tout de même par sursaut éthique et par réalisme. J’ai envie de rencontrer authentiquement les femmes comme des personnes humaines et pas comme des miroirs grossissants. J’ai envie de devenir moi-même une personne humaine sans le trop grand et lourd costume du protecteur solide et courageux.

Je me désolidarise quelque peu des hommes de mon entourage par mon engagement dans deux associations mixtes de promotion de l’égalité femmes-hommes au sein de l’Eglise catholique : FHEDLES et le Comité de la jupe. Pour remettre en cause certaines évidences culturelles, j’ai aussi créé des cartes à jouer égalitaires. Deux reines et deux rois se partagent le pouvoir pour célébrer les vingt-et-une femmes qui dirigèrent la France et pour rendre justice à toutes les victimes du « plafond de verre » comme Jeanne de France, héritière capétienne spoliée du trône de France.

Peu à peu, j’ai quitté mon métier de recruteur pour développer une activité de conseil et formation en égalité professionnelle. J’aborde les inégalités avec le souci d’apporter des pistes concrètes aux entreprises, en tenant compte de leurs contraintes. Mais je refuse de considérer les inégalités comme naturelles, un prolongement de la « différence des sexes », un héritage en somme, un résultat que nous nous bornerions à constater, à expliquer, voire à justifier. Je mets donc en lumière non pas la différence des sexes mais la hiérarchie du genre, non pas le résultat à expliquer mais la dynamique à modifier.

Je deviens peu à peu ce qu’on appelle un « pro-féministe », c’est-à-dire un allié des féministes dans leur lutte de libération. Un allié inutile et ambigu mais, j’espère, un allié tout de même. Inutile du point de vue de la libération des femmes puisqu’il leur appartient de mener leur propre libération et que je suis moins à même d’éprouver et d’analyser l’oppression qu’elles subissent.

Ambigu vis-à-vis des objectifs du féminisme car je recherche non seulement la justice pour les femmes mais aussi l’amoindrissement pour moi-même des « coûts secondaires de la masculinité » (ce que cela implique de tenir mon prétendu rang viril vis-à-vis des femmes et des autres hommes). Un allié tout de même ? Je l’espère de tout cœur et j’y travaille.

Gonzague Jobbé-Duval, consultant et formateur en égalité professionnelle.

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 09:50

Diffusion prochaine sur ARTE du film "Qui sème le   Vent"
     **de Fred Garson avec Natacha Régnier et Laurent Lucas***

     **Diffusion le vendredi 2 décembre à 20h30 sur ARTE**

     QUI SÈME LE VENT : un kidnapping au Niger, le désert et ses mines      d'uranium, l'Elysée et l'Afrique....un film qui interroge la raison d'état, ais permet aussi d'élargir les réflexions actuelles sur le nucléaire à travers les enjeux économiques, politiques, environnementaux et sanitaires  de l'extraction de l'uranium./

     Ce thriller politique est certes une fiction, mais le scénario est basé, en ce qui concerne l’impact radiologique de l’exploitation de l’uranium sur  l’environnement, sur des constats effectués par le laboratoire de la CRIIRAD

     En décembre 2003, à la demande de l’ONG AGHIR IN MAN, la CRIIRAD a en effet  effectué une mission scientifique au Niger afin d’enquêter sur l’impact radiologique des activités d’extraction de l’uranium conduites depuis plus
     de 40 ans par des filiales du groupe AREVA. Bien que le matériel de mesure ait été confisqué par les autorités, ce travail initial et les études effectuées depuis en collaboration avec AGHIR IN MAN et d’autres ONG, ont permis à la CRIIRAD de mettre en évidence des pollutions radioactives manifestes, dans la région des villes d’Arlit et Akokan notamment (voir  liste page suivante). Les travailleurs des mines d’uranium sont exposés à la radioactivité, mais la contamination de l’air, de l’eau, des sols, au  voisinage des mines expose en réalité l’ensemble de la population à des
     radiations. Il s’agit de faibles doses, mais qui peuvent à la longue avoir des conséquences sanitaires multiples.

     À l’heure où la question du nucléaire s’invite au centre du débat politique, il est nécessaire de rappeler notamment qu’au delà des frontières du territoire national, l’extraction de l’uranium cause des dommages irrémédiables.

     *Exemples de constats effectués par la CRIIRAD de 2003 à 2010 au Niger  (zones d’extraction d’uranium des filiales d’AREVA)***

       * Des matériaux radioactifs ont été utilisés pour remblayer les rues (y  compris devant l’hôpital) et parfois même à l’intérieur des bâtiments
       * Des matériels contaminés issus des mines et usines d’extraction de  l’uranium (ferrailles, textiles) ont été vendus sur les marchés
       * Du fait en particulier des rejets de gaz radioactif à l’atmosphère, certains groupes de population reçoivent des doses par inhalation supérieures aux limites internationales.
       * Plus de 30 millions de tonnes de résidus radioactifs sont entreposés à
         l’air libre à quelques kilomètres des villes d’Arlit et Akokan, sans
         couverture permettant de limiter la dispersion du gaz radioactif et des
         poussières radioactives.
       * En décembre 2010, la rupture des digues de plusieurs bassins de décantation des effluents liquides a conduit au déversement de 50 000 m3 de liquides et boues radioactives sur une surface de 20 hectares.

     *Pour en savoir plus*

     Extraits du documentaire de D Berger : « Nucléaire une pollution durable »
     présentant la mission CRIIRAD de décembre 2003 au Niger (2 parties)

     http://www.youtube.com/watch?v=IQ2npiFt-3g&feature=player_embedded
     <http://www.youtube.com/watch?v=IQ2npiFt-3g&feature=player_embedded>

     http://www.youtube.com/watch?v=8Alhf5rCifU&feature=player_embedded
     <http://www.youtube.com/watch?v=8Alhf5rCifU&feature=player_embedded>

     Note de synthèse rédigée par la CRIIRAD en 2008 : « *AREVA : Du discours à
     la réalité / L’exemple des mines d’uranium du Niger ».*

     http://www.criirad.org/actualites/dossiers2005/niger/liens_pdf/Note_Criirad.pdf

     Résultats de l’étude effectuée par GREENPEACE et la CRIIRAD en 2009 au Niger

     http://www.criirad.org/actualites/dossiers2005/niger/somniger.html

 
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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 09:48
Niger : un collectif d’ONG condamne le contrat pétrolier sino-nigérien

 

(Agence Ecofin) - Alors que le Niger s’apprête à inaugurer sa première raffinerie le 28 novembre prochain, le groupe de réflexion sur les industries extractives (GREN) et le réseau d’organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB) ont exhorté, jeudi 17 novembre, le gouvernement de réviser le contrat conclu en 2008 avec la Chine.

Suite au putsch de 2010, les autorités militaires, au sommet de l’Etat nigérien, ont procédé à la révision des contrats signés entre l’ancien régime et les multinationales dont, entre autre, le contrat sino-nigérien de construction de la raffinerie de Zinder et d’installation des oléoducs.

Les ONG dénoncent une surfacturation des infrastructures pétrolières situées dans la région de Diffa à Agadem construites par la Compagnie nationale du pétrole de Chine (CNPC). Ali Idrissa, coordinateur du réseau ROTAB évoque lors d’un entretien avec RFI, « des implications graves, des commissions qui ont été rétrocédées dans le cadre de la signature de ce contrat ». Il déclare qu’aujourd’hui « la raffinerie coute 980 millions de dollars, au lieu de 600 millions comme prévu », ce qui était déjà plus élevé que d’autres raffineries comportant pourtant plus d’options. C’est le cas de la raffinerie du Tchad dont la valeur n’excède pas 535 millions de dollars.

Or, ces coûts ont des conséquences importantes sur les prix du pétrole, jugés encore trop élevés, même si le litre d’essence est récemment passe de 670 FCFA à 570 FCFA et le gasoil, de 679 à 577 FCFA, selon les prix à la pompe publiés par le ministre nigérien du Pétrole et de l'Energie, Pierre Foumakoye Gado.

Les ONG mettent notamment l’accent sur les graves difficultés financières déjà subies par les Nigériens avec une forte hausse du prix des céréales ainsi qu’une crise alimentaire. Elles ajoutent d’ailleurs que les prix de l’essence sont inférieurs dans les pays voisins.

Eu égard à ces constatations, Ali Idrissa déclare que les ONG réclament  « un audit indépendant de tous les coûts de réalisation des infrastructures surfacturées par la CNPC et aussi le respect des engagements vis-à-vis des populations, en les indemnisant par rapport à l’expropriation de leurs terres.» Il avance deux hypothèses quant à l’implication de l’Etat dans ce contrat réellement déséquilibré : « ou bien le gouvernement est complice, ou le gouvernement doit dénoncer ce contrat et ramener les Chinois autour de la table pour une renégociation, pour un partenariat gagnant-gagnant ».

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 16:50
Débat "Comprendre l’Afrique en évitant les idées reçues" animé par Georges Courade le 8 octobre à la Cabane au Darou (St-Dié-des-Vosges)

 

En ce premier soir de l’édition 2011 du Festival international de géographie consacré à « l’Afrique plurielle : paradoxes et ambitions », un auditoire très attentif est venu écouter Georges Courade, directeur honoraire de recherches à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), qui a notamment dirigé l’ouvrage L’Afrique des idées reçues (dans lequel trente auteurs se proposent de discuter des idées préconçues sur l’Afrique bien ancrées dans notre imaginaire, qui oscillent entre réalités et fantasmes ou exagérations). Dans cette perspective, ce café géographique est une occasion donnée à l’auditoire de déconstruire et reconstruire ses idées reçues sur l’Afrique subsaharienne, dans une discussion animée, digne d’un lancement du Festival.

Gilles Fumey introduit ce café géographique en rappelant la démarche de l’ouvrage L’Afrique des idées reçues : et si nos idées reçues révélaient des savoirs transmis ou construits, dont il faut distinguer la part d’erreur ou d’irréalité ? Les cafés sont des lieux où l’on aime discuter au comptoir, où les idées reçues sont à la fois portées par des discours imprégnant notre imaginaire et déconstruites par des discussions animées. Aborder « l’Afrique des idées reçues » dans un café géographique est un cadre parfait pour lancer un débat autour d’un chercheur dont la démarche repose sur cette identification de la part de vérité dans nos idées reçues pour la confronter aux savoirs scientifiques. Rappelant que les cafés sont un lieu où l’on fait de la géographie comme on l’aime, Gilles Fumey nous invite à découvrir, auprès de Georges Courade, une Afrique subsaharienne complexe et plurielle.

 

Lire la suite link

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 16:46
L'action du CLD porte les valeurs de la démocratie et du développement local, l'économie sociale et solidaire aussi ! C'est donc naturellement que depuis maintenant cinq ans le Conseil Local de Développement Valdac agit pour faire connaître l'ESS, porteuse d'innovations qui ont du sens. Habitat groupé, services à la personne, monnaie locale..., le CLD vous propose de découvrir, jeudi 24 novembre 2011, ces pratiques innovantes, sociales et solidaires, qui changent le quotidien près de chez vous. Ateliers et conférence organisés en partenariat avec le Lycée Laffemas de Valence parce que l'économie sociale et solidaire a de l'avenir avec la jeunesse.

LES ATELIERS - 14h30 à 17h :

Présentation d’une forme de société commerciale : la Scop (Société Coopérative de Production), son mode de fonctionnement, pourquoi faire le choix de ce type de structure et ce que cela implique.
Avec Philippe Rachet, Directeur des relations publiques à la Scop La Comédie de Valence.
 
 
  • Emission de radio en direct avec radio Méga
Radio méga propose que les lycéens soient de véritables journalistes et de faire une émission avant la conférence en interviewant des intervenants et la diffusion de cette émission en direct.
Avec Gérard Dabbène, président de Radio Méga 
 
 

TABLE RONDE à 18h00:  Le secteur associatif, acteur majeur de l'économie

Et si les associations n'existaient pas ? Si les millions de bénévoles cessaient d'agir ? Parfois on voit ici et là, fleurir ce questionnent, et quelques études ont montrées que la société serait complètement bloquée.

Une étude récente du CPCA pose la question "Que serait la vie sans les associations". Sans pouvoir répondre directement à cette question, le CPCA liste le travail et l'utilité des associations et le travail des bénévoles. Les 1,1 millions d'associations et le 14 millions de bénévoles sont indispensables au développement d'un territoire.

Par quatre intervenants, par des approches différentes, nous allons tenter de mieux comprendre le fonctionnent, les limites des actions des associations et les difficultés d'être reconnues des acteurs indispensables à la vie de la cité.  

Avec :

Matthieu Hély, sociologue et maître de conférences à l’Université Paris Ouest-Nanterre,

Cyril Kretzschmar Région Rhône-Alpes - conseiller délégué / nouvelle économie, nouveaux emplois, artisanat et économie sociale et solidaire 

Jean-Christophe BAUDIN, Administrateur national de la MGEN 

Bernard BARRE, Directeur de l'association Le Tri-Porteur à Dieulefit, animera la table ronde

Pour en savoir plus : http://rencontres-solidaires.org/

 Site du CLD ValDAC

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 15:58

La Nouvelle France Un mouvement politique pour la promotion de nouvelles idées
Groupe du Rhône
Le site internet : http://lanouvellefrancerhone.wordpress.com/
Mail : 69@arnaudmontebourg.fr

 

Du capitalisme libéral au capitalisme coopératif :
la voie de l’économie sociale et solidaire.
Note rédigée par Bertrand Colin

 

Les huit premières propositions d’Arnaud Montebourg dans sont livre programme Des idées et des Rêves concernent le capitalisme coopératif. Il est la réponse avancée pour contrer les dérives d’un capitalisme (néo)libéral que sont l’ambition du court terme, de la rentabilité excessive du capital, les pressions multiples sur les salariés, leur sujétion dans le mépris de «l’économie réelle», source de travail et d’intégration sociale des individus.
Réinscrire l’économie dans les règles de la démocratie, sécuriser les champs économique et industriel, y réinscrire l’impératif du développement humain comme objectif c’est le projet du capitalisme coopératif : une organisation de la régulation économique qui donne crédit à l’émulation par la concurrence dans le marché mais qui n’en fait pas un objectif absolu – et destructeur ; qui allie la création, l’initiative individuelle au respect de l’utilité sociale et collective dans une dynamique de coopération entre les divers acteurs parties prenantes du
développement économique et social.
Capitalisme coopératif et économie sociale et solidaire (ESS) sont très proches. A peine le premier a-t-il pour lui le caractère de la nouveauté d’un mot de campagne. L’ESS est autant un projet économique, social et politique alternatif (théorique, programmatique) qu’un ensemble d’expressions concrètes répondant à des aspirations humanistes éprouvées par bon nombre de citoyens. Pourtant, peu enseignée, peu promu dans les politiques publiques et dans les programmes des partis elle reste méconnue. Le présent texte a pour but d’expliciter, dans les grandes lignes ce qu’est l’économie sociale et solidaire, de soulever et démêler les enjeux, les défis et les paradoxes qui lui sont liés.


L’ESS, une héritière de l’associationnisme ouvrier du début du XIX° siècle.

C’est pour contrer l’exacerbation de l’individualisme et se préserver de l’autoritarisme d’Etat, qui supprima au lendemain de la Révolution les corps intermédiaires, qu’apparaissent dans à partir des années 1830 les premières expérimentations de mutualisme ouvrier.
Portées par certains acteurs politiques et intellectuels d’autorité comme le socialiste républicain Pierre Leroux, cet associationnisme rencontrera les tenants de l’utopisme au cours de l’année de la première commune, et favorisera la réintégration du travailleur dans les champs politiques, économiques et sociaux de la société afin de faire de lui un citoyen entier ayant prise sur son identité et son parcours sociaux.
Ces expérimentations ont pu faire l’objet d’un essaimage sur le territoire national. C’est le cas notamment avec le socialisme municipal de Paul Brousse ou le collectivisme décentralisé de Jean Jaurès. Il s’agissait dans ce projet politique encadré par l’autorité publique locale de promouvoir la réappropriation par les ouvriers des outils de production, d’assurer une action éducative positive et un urbanisme égalitaire. Toutefois, à partir du début du XX° siècle, les théoriciens du solidarisme et aux premiers d’entre eux, Léon Bourgeois et Emile Durkheim, vont promouvoir l’institutionnalisation d’un Etat social centralisé, qui deviendra à lui seul la tutelle du social. Il assurera la solidarité par une redistribution descendante et, en même temps, cassera ces dynamiques de solidarité pratiquées en réciprocité par les individus – travailleur autant que citoyen – sur leur territoire de vie.
D’ailleurs, un autre élément qui va à l’encontre du sens commun est celui du rôle de la loi 1901 sur les associations. Plutôt que d’institutionnaliser la liberté d’association au sein de la République, cette loi limitant les statuts juridiques possibles a porté atteinte à la créativité institutionnelle qui s’exprimait dans la diversité des territoires et explicita une domestication de la société civile par le droit. Il en découla un isomorphisme des organisations d’économie sociale et solidaire, désormais encadrées par l’Etat et le marché, devenues partie
intégrante, complémentaire de l’Etat-providence corporatiste. Il faudra attendre le début des années 1960 pour constater un renouveau de la société civile avec l’expression des nouveaux mouvements sociaux, eux qui portent alors l’exigence d’une meilleure qualité de vie.


Ils témoignent de leur aspiration à la maitrise de leur historicité en participant à la définition de leur projet sociétal hors des structures globalisantes traditionnelles et en investissant les organisations plus petites, plus locales, sur des thématiques plus circonscrites. Des structures plus conviviales sur lesquelles les individus ont une plus grande prise, un plus grand sentiment de réciprocité. Bien sûr cette résurgence fut graduelle. Initiée d’abord par une petite bourgeoisie et par des militants alternatifs et critiques au modèle dominant, elle rencontre dans les années 1980 la crise de l’Etat-providence, la fin du cercle vertueux du compromis keynésien et les limites de la société salariale. Dès lors, un climat d’innovation sociale émerge et de nouvelles structures de régulation sociale sont inventées et seront dans la décennie suivante institutionnalisées, intégrées dans les dispositifs plus horizontaux de régulation politique plus locale.


La légitimité de l’ESS par la théorie économique
Karl Polanyi montre que depuis les physiocrates l’économie s’est réduite dans la construction et les perceptions à un espace marchant, un marché autonome et autorégulé par le simple mécanisme d’offre et de demande. Pourtant, les travaux de l’anthropologie économique, notamment ceux de Marcel Mauss, s’évertuent à montrer qu’au contraire l’organisation, la structuration du champ économique s’opère en intégration, en interrelation avec les champs social et politique et dans le recours à des cadres juridiques formels donnés. Dis autrement, l’économie telle que nous la vivons aujourd’hui dans nos sociétés occidentales n’est pas naturelle mais bel et bien socialement construite. Et pour le dire rapidement, ce qu’on appelle aujourd’hui néolibéralisme s’approche peu ou prou de l’ordolibéralisme étudié entre autres par Michel Foucault qui montre comment l’Etat à créé et garantit le cadre légal et institutionnel de la pérennité d’un marché concurrentiel qui fait plus ou moins fi des impératifs sociaux et environnementaux.
On le voit bien, l’économie sociale et solidaire comme l’économie néo-libérale mondialisée, capitalistique et aujourd’hui dominante, est un système économique – politique et social –possible parmi une diversité.


L’ESS : une présentation synthétique
Nous pouvons, pour définir l’économie sociale et solidaire, nous saisir de deux perspectives.
La première est celle des statuts. Dans celle-ci, nous pouvons dire que les organisations d’économie sociale et solidaire sont celles qui s’organisent selon des statuts tels que ceux des associations, des fondations, des mutuelles, des organismes à but non lucratifs ou, dans le secteur entrepreneurial, des SCOP – Société coopérative ouvrière de production.
La deuxième perspective nous invite à définir les organisations d’économie sociale et solidaire (OESS) selon l’objectif social qui les anime. Celles-ci donnent la priorité à la personne sur le capital. D’abord, dans la finalité de l’action, ces organisations se parent d’une utilité sociale évidente comme par exemple, les crèches, les soins à domicile pour les personnes âgées, l’éducation populaire, la réinsertion professionnelle des individus exclus du
marché du travail. Ensuite, les OESS se caractérisent dans leur mode d’organisation par un fonctionnement démocratique où chacun des salariés participe à la définition des objectifs de l’entreprise. Enfin elles s’organisent comme des entreprises sans actionnariat et sans rémunération du capital. Les bénéfices, parce que les entreprises d’ESS recherchent comme toutes les autres la viabilité et les bénéfices, sont redistribués équitablement entre tous les salariés ou réinvestis dans leur objectif social.


L’ESS est une économie, des entreprises qui ont une volonté politique et sociale inclusive, réciprocitaire, ancrées sur le territoire dans une logique de proximité. Mais elle ne correspond pas seulement à cette description simplificatrice et laisse entrevoir une certaine hétérogénéité notamment entre deux groupes particuliers. Le premier est celui des acteurs traditionnels, historiques de l’ESS, économiquement puissant il correspond aux mutuelles, aux banques coopératives. Le second groupe est celui des plus petites entreprises ou associations qui tirent leur richesse des ressources militantes et citoyennes.
Les deux n’ont pas le même regard sur l’économie marchande. Les premiers l’acceptent, l’accompagnent et n’assument pas ou peu leur rôle, leur posture politique alternative. Pis, l’économie sociale à longtemps cantonné l’économie solidaire à la seule gestion de la pauvreté en limitant leur financement. Enfin les premiers sont plus ancrés dans une organisation traditionnelle, pyramidale de leur structure alors que les associations et entreprises solidaires se vivent plus proches des aspirations salariales et citoyennes.
Ces deux perspectives pour présenter les organisations d’économie sociale et solidaire rencontrent cependant des apories. La première est celle que la définition par les statuts évince des statistiques toute une série d’entreprises qui fonctionnent en SA(RL), et non en SCOP et qui ont pourtant une finalité sociale et un fonctionnement démocratique. Un autre exemple, pour prendre celui de l’automobile club, et que le statut d’association ne garantit pas un objectif social tout comme certaine banque coopérative ne sont pas les plus vertueuses. Prenons pour simple exemple les déboires de Natixis sur le marchés financiers. Natixis pourtant filiale des Caisses d’épargne et des Banque Populaire.


L’ESS, une perspective politique.
Au national, comme dans les collectivités, l’économie sociale et solidaire n’est pas une priorité. Nous pouvons dire qu’aujourd’hui, l’ESS en tant que structure économique globale ne correspond pas aux logiques du développement économique intégré dans la mondialisation et les exigences de «compétitivité» telles que promues dans les organisations économiques internationales – néo-libérales.
Si en 2001 une opportunité s’est ouverte avec la création du secrétariat d’Etat à l’économie solidaire, celui-ci peu doté en ressources s’est concentré sur l’aide qu’il pouvait apporter aux territoires souhaitant engager la promotion de l’économie sociale et solidaire. Dans cette ambition, il distilla ses conseils stratégiques quant à l’institutionnalisation idéale de l’ESS au sein des systèmes politico-administratifs locaux. Il aura aussi incité à la fédération des acteurs de l’ESS sur les territoires en en faisant une condition d’accès aux subventions nationales. Depuis, force est de constater l’absence des politiques volontaristes. Et si des rapports élogieux à l’égard de l’ESS sont fréquemment édités, le soutien sonnant et trébuchant autant que législatif ne fait pas suite.
Au sein des territoires, en fonction de leur capital social (capacités et modalités de la structuration des relations entre les différents acteurs), de leur place dans le système économique et des valeurs des responsables olitiques, l’institutionnalisation de l’ESS suit des trajectoires divergentes. Même de manière relative et toujours à la marge des politiques de développement économiques, des territoires (société civile organisée et/ou acteurs publics) sont particulièrement engagés. C’est le cas de la Région Nord Pas-de-Calais qui à développé les CIGALES – fonds d’investissement solidaire. C’est le cas aussi de la Métro de Grenoble qui a éprouvé une dynamique collective intéressante.
La région lyonnaise, en dépit du fait qu’elle soit le berceau de l’ESS comme aiment à le rappeler certains acteurs en responsabilité politique, la tradition des grands groupes industriels et plus dernièrement l’inscription de la métropole dans la mondialisation de l’économie ne favorise pas l’essor de l’économie sociale et solidaire, même si certains territoires s’y sont engagés comme la ville de Vaulx-en-Velin.
A la mairie par exemple, la belle ambition pour l’ESS fut finalement limitée à une faible envergure. Le service responsable en même temps du développement durable et de l’économie sociale et solidaire est doté d’un budget particulièrement faible, peu doté également en ressources humaines et à rencontré, en tout cas au début, une difficulté particulière à promouvoir certains projets. Souvent les élus qui au demeurant trouvent le projet de l’ESS d’une réelle utilité sociale, n’ont pas l’habitude d’assurer le développement économique avec ces nouveaux outils sociaux et solidaires et tablent plus sur l’attractivité des grandes entreprises pourvoyeuses d’emplois.
Une autre caractéristique importante est celle de la faible structuration des représentants de l’écologie politique en tant que groupe d’opposition et de proposition qui contraint les aspirations écologiques à des cadres d’actions plus restreints comme la promotion du commerce équitable. Toutefois, une action notable ouvrant des possibilités d’action publique nouvelles est celle du label «Lyon ville durable.» Il permet en effet d’afficher les ambitions de la ville et suggère un engagement au moins dans le développement durable.
Une autre entrée est celle de la capacités des administrations à appréhender les logiques de l’ESS. Souvent, elles y sont peu sensibilisées et si des sessions de formation sont proposées, leurs effets paraissent tout à fait relatifs et il est souvent très difficile de changer les mentalités administratives. L’impact est pourtant majeur puisque la commande publique représente 15% du PIB national. Elle est un levier particulier pour participer à la promotion
des entreprises d’ESS. En ce qui concerne le Grand Lyon, nous pouvons faire les mêmes observations.
Un autre acteur institutionnel majeur est la CRESS – la Chambre Régionale d’Economie sociale et solidaire. Née il y a 10 ans comme la plus part des autres de chacune des régions françaises, la CRESS a pour objectif de représenter l’ensemble des acteurs de l’ESS sur le territoire régional. En Rhône-Alpes cependant, une problématique de représentativité est notable et une place majeure et faite aux acteurs historiques (les mutuelles), aux fédérations d’associations et non pas à la diversité des acteurs sur le territoire. Si une logique de moyens s’impose à la CRESS Rhône-Alpes, l’expérience bretonne montre cependant qu’une organisation ancrée dans la proximité du territoire est pourtant possible. La CRESS Bretagne laissant sur le territoire les acteurs s’organiser. Elle ne se présente que comme plateforme de facilitation des échanges.


Enfin, évoquons pour terminer une catégorie d’acteurs particulièrement importants : ce sont les acteurs associatifs et entrepreneuriaux. Ces acteurs ont quelque peu de difficultés à se reconnaitre de l’ESS dans son assertion la plus grande et à coopérer pour sa promotion par le fait notamment d’une habitude d’organisation par réseau thématique (solidarité internationale, commerce équitable, insertion, soin à domicile) et par le fait d’une situation de précarité, de manque de moyens chronique qui pèse lourdement.
On pourra aussi discuter d’un paradoxe qui est celui d’une absence de volonté politique, collective particulière malgré un engagement particulier dans les valeurs de l’ESS et préfère se concentrer sur leur mission de développement local, frileux d’une coopération militante avec les structures politiques redoutant leur instrumentalisation, leur récupération.
Le rêve des acteurs de l’économie sociale et solidaire est probablement que cette économie se débarrasse de ses deux qualificatifs afin de devenir simplement l’Economie.
Cette économie devenue naturelle, promue par certains et acceptée par une majorité comme l’est aujourd’hui l’économie néolibérale. Nous l’avons compris, l’institutionnalisation d’une structure économique nouvelle prend un temps tout à fait particulier pour arriver à faire exprimer et à organiser ces idées et intérêts nouveaux. La réflexion, les débats politiques, associatifs et plus largement citoyens, sont nécessaires à la théorisation et à la
promotion d’un modèle qui fait de l’économie un moyen et non une fin. L’alternative économique sera sociale et solidaire.

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