La croissance de la population se diffuse sur l'ensemble
du territoire rhônalpin
INSEE Rhône-Alpes : janvier 2009
Maud Coudène, Insee
Entre 1999 et 2006, la population a augmenté sur la quasi-totalité du territoire
régional. La croissance démographique a été soutenue à la fois par la dynamique naturelle et par un solde positif des entrées-sorties. La périurbanisation se poursuit et les augmentations de
population déjà observées depuis 1990 dans les centres urbains et le rural isolé s'amplifient.
Au 1er janvier 2006, selon les résultats définitifs du nouveau recensement de la
population, la région Rhône-Alpes comptait 6 021 000 habitants. Deuxième région la plus peuplée de France, elle a gagné 375 000 habitants depuis 1999, soit une croissance annuelle moyenne de 0,9
%, supérieure à celle de la France métropolitaine (0,7 %). Ce rythme de croissance place Rhône-Alpes au 7ème rang des régions de France métropolitaine, alors qu'elle figurait à la 4ème place au
cours des années 90.
Sur longue période, entre 1962 et 2006, la population de Rhône-Alpes a augmenté de 50 %,
tandis que celle de la France s'est accrue de 32 %. Du fait de la présence de plusieurs grandes agglomérations, Rhône-Alpes affiche une densité de population de 138 habitants au km², supérieure à
la moyenne nationale (113 hab./km²). Depuis 1999, la densité s'accroît chaque année d'un peu plus d'un habitant au km².
La quasi-totalité des territoires en hausse
L'essor démographique de la région concerne la quasi-totalité du territoire rhônalpin.
Entre 1999 et 2006, la population a augmenté dans plus de 87 % des communes de la région1, dans la totalité des 27 zones d'emploi,
et dans chacun des huit départements. Par ailleurs, la Communauté urbaine de Lyon et toutes les Communautés d'agglomération de la région voient leur population croître, à l'exception de celles de
Saint-Étienne Métropole et du Grand Roanne.
La Haute-Savoie et l'Ain sont les départements où la croissance démographique est la
plus importante (1,4 % par an). Les hausses des autres départements avoisinent les 1 %, à l'exception de la Loire qui reste loin derrière (0,2 %).
Avec une croissance de près de 2 % par an, le Genevois français reste l'espace le plus
dynamique de la région, en lien avec le développement de l'agglomération franco-valdo-genevoise. Par ailleurs, les territoires situés entre la métropole lyonnaise et le sillon alpin, notamment
autour de Bourgoin-Jallieu et de La Tour-du-Pin, connaissent une nette accélération de leur croissance démographique. Ils bénéficient à la fois de l'attractivité économique des grands pôles
urbains environnants et d'un coût du logement moins élevé que dans les territoires plus proches des grandes agglomérations.
Dans la région lyonnaise, un double mouvement se dessine : le regain du centre
s'amplifie, et, en périphérie, la croissance démographique augmente avec l'éloignement de Lyon.
(1) 2 517 communes sur un total de 2 879.
D'autres espaces de la région bénéficient également d'une croissance importante de leur population. C'est le cas de l'Ardèche méridionale, de la Drôme provençale et de la Plaine du
Forez.
Les diminutions de population sont circonscrites à trois types d'espaces : les villes
centres de certains bassins industriels (notamment Saint-Étienne, Roanne, Saint-Chamond, Oyonnax), quelques communes de banlieue des grandes agglomérations (dont Firminy et Le Chambon-Feugerolles
dans la vallée de l'Ondaine, mais aussi Meylan et Saint-Martin-d'Hères, dans la banlieue grenobloise) et quelques cantons ruraux de moyenne montagne, au pourtour de la région (comme la Pacaudière
dans la Loire et le Cheylard en Ardèche).
Poursuite de la périurbanisation, retour de la croissance démographique dans
les centres urbains et dans le rural isolé
La périurbanisation du territoire, observée depuis le milieu des années 70, se poursuit
en Rhône-Alpes. Parallèlement à ce phénomène, la reprise de la croissance dans les centres urbains et dans le rural isolé, constatée à partir des années 90, se confirme. Les arbitrages entre
qualité de vie, coût du logement et temps de transport conduisent à des stratégies différenciées de localisation des ménages.
Le phénomène de périurbanisation perdure dans la région et fait sentir son influence sur
des territoires de plus en plus éloignés des pôles urbains. La région lyonnaise en est l'illustration. Dans les années 80 et 90, l'essor démographique a été conséquent dans la Dombes et à l'est
des Monts du Lyonnais. Depuis 1999, la croissance s'est déplacée plus loin, dans la Plaine de l'Ain, le Nord-Isère, l'ouest des Monts du Lyonnais et le Val-de-Saône.
Cette avancée du périurbain sur les territoires ruraux limitrophes crée des espaces de
plus en plus denses entre les différentes agglomérations de la région. L'étalement urbain gagne ainsi le long des axes Lyon-Grenoble-Chambéry, Lyon-Mâcon, dans la Vallée du Rhône et le sillon
alpin.
Conjointement à ce phénomène de périurbanisation, la population des centres urbains
augmente à nouveau de façon significative dans la région. Cette tendance fait suite à une baisse importante dans les années 70, puis à une stagnation jusqu'aux années 90. Ce regain démographique
résulte d'une diminution du déficit migratoire, que l'on observe dans l'ensemble des grands pôles urbains. Le solde apparent des flux migratoires redevient même positif pour l'agglomération
lyonnaise, notamment à Lyon et Villeurbanne, en lien avec l'augmentation sensible du nombre de logements.
Après plusieurs décennies d'exode rural, le regain démographique des espaces ruraux plus
éloignés des grandes villes se confirme. La croissance y est soutenue principalement par l'installation de nouveaux habitants, dont vraisemblablement une proportion importante de retraités. Leur
arrivée permet un nouveau développement de l'économie locale qui pourrait amplifier la croissance démographique de ces territoires dans les années à venir.