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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 09:46
Publié le 30 janvier 2012 par groupe socialiste

 

Le lundi 16 janvier s’est tenue la Conférence régionale « Sobriété et efficacité énergétique : quelle transition énergétique à l’horizon 2050 ? » en présence de Thierry SALOMON, Président de l’association négaWatt. Il a exposé ses solutions issues du scénario négaWatt 2011. Faisant le constat du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources, l’association négaWatt prône une transition énergétique par la sobriété, l’efficacité et le recours aux énergies renouvelables. Elle publie pour ce faire un scénario permettant un développement durable à très faible coût énergétique et environnemental à l’horizon 2050. 

Le scénario 2011 se base sur une stratégie simple : la meilleure façon de se passer des ressources fossiles est de consommer moins d’énergie pour une qualité de vie équivalente. Thierry SALOMON a insisté sur l’importance de hiérarchiser nos besoins selon qu’ils soient vitaux, essentiels, futiles, extravagants ou inacceptables et d’en tirer les conséquences, notamment pour les collectivités locales. Cette recherche de sobriété énergétique, couplée à une meilleure efficacité dans notre usage de l’énergie, représentera la majeure partie de l’effort nécessaire pour parvenir à nos objectifs de réduction de gaz à effets de serre.

Notre consommation d’énergie diminuée, les énergies renouvelables pourront prendre le relais et pourraient répondre à plus de 90% de nos besoins. Le scénario 2011 propose ainsi de mettre l’accent sur la biomasse, le biogaz et l’éolien et promeut un mix énergétique varié au détriment de solutions telles que la séquestration de gaz à effet de serre ou le nucléaire. Il affirme également le rôle des collectivités locales et insiste sur la nécessité d’une territorialisation accrue des politiques énergétiques. Par ce scénario, Thierry SALOMON nous a fait la démonstration qu’une société plus responsable et moins énergivore est possible.

Jean-Jack QUEYRANNE a conclu cette conférence en énonçant les moyens d’actions à disposition de la Région. Ainsi, Rhône-Alpes fera preuve d’exemplarité dans sa consommation énergétique (nouveau siège à Confluence, TER, rénovation des lycées, etc.). Nous aiderons à la structuration d’une filière industrielle de maîtrise de l’énergie et nous jouerons pleinement la carte des territoires en les appuyant dans leurs démarches.

Autant de politiques témoignant des objectifs ambitieux en matière de sobriété énergétique et de respect de l’environnement que nous nous sommes fixés depuis 2004.

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 09:44
Publié le 31 janvier 2012 par groupe socialiste

 

Hélène BLANCHARD, missionnée par le président QUEYRANNE pour piloter la démarche de l’évaluation, nous avait précédemment éclairé sur le sens de la notion d’évaluation et sur les actions mises en place par la Région en la matière. Jeudi prochain 9 février,  une délibération concernant la dynamique d’évaluation sera soumise au vote des élus régionaux. A cette occasion Hélène BLANCHARD nous précise les objectifs et les modalités de cette nouvelle délibération.

 
Quels sont les objectifs de cette nouvelle délibération ?

Tout d’abord, et puisque nous ne partons pas de rien*, nous souhaitons réaffirmer notre volonté politique en faveur de l’évaluation. C’est un vrai choix puisque l’évaluation, qui, je le rappelle, est une démarche scientifique, nous donne les outils objectifs pour analyser et juger en quelque sorte les décisions politiques prises. Ce n’est pas un vain mot et ce sont bien les résultats de l’évaluation qui servent de base aux modifications ou réorientations des politiques que nous menons.
L’indépendance et la neutralité des travaux font aussi partie de nos priorités et sont donc au cœur de cette délibération.  C’est la raison pour laquelle les évaluations seront conduites par des experts extérieurs à la Région. De la même manière les comités de pilotages, les « instances d’évaluations », comme on les nomme, mis en place pour chaque politique évaluée seront présidés par une personnalité non élue.

 

Concrètement, comme cela va-t-il se traduire ?

Il est évident que toutes les politiques publiques, en fonction de leur importance, de leur budget, de leur public, et bien sûr, de leur durée ne peuvent être évaluées de la même manière. Cette délibération prévoit donc différentes méthodes d’évaluation. Les premières, appelées dans le jargon « évaluations d’impacts » permettent d’étudier les impacts des politiques mise en œuvre depuis au moins 5 ans. Par exemple, nous lançons une évaluation pour connaître les effets à long terme des travaux dans les lycées sur les conditions d’étude des lycéens et les impacts environnementaux. Les secondes concernent des politiques mises en place depuis un minimum de 2 ans et analysent les résultats à plus court terme. Nous menons à ce titre une évaluation sur l’impact de nos actions de coopération au Burkina-Faso.
Parallèlement, nous voulons avec cette délibération renforcer la compilation de données de suivi de nos politiques, et notamment en ce qui concerne leur effet sur l’emploi. Il s’agit d’une vraie nouveauté, complémentaire du suivi régulier et continu de l’exécution de nos politiques assuré par l’administration régionale.

Pour conclure, nous souhaitons aussi promouvoir ce que l’on appelle la « culture de l’évaluation » auprès des élus et du personnel régional afin que l’évaluation ne se cantonne  pas à une affaire d’initiés !

* Reconnue comme précurseur en la matière, Rhône-Alpes est engagée dans l’évaluation depuis 1992 et une délibération a déjà été adoptée en 2005.

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 09:16
.......................................
au ZANGO à 19h00 / Paris 1er - 15, rue du Cygne - tél. 01 40 26 27 27 / Métro : Étienne Marcel
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......................... Lundi 13 FÉVRIER 2012
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..........................avec Georges COURADE
......................... à la demande générale, dans le prolongement de notre rencontre de St-Dié, sur le FIG-2011 :
..........................« L'INVENTION DE LA VILLE AFRICAINE PAR LES AFRICAINS »
.............................L'Afrique, bien loin des idées reçues
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......................... Lundi 12 MARS 2012
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..........................avec Yves PEYSSON
..........................« LACS DE LAVE : DE L'ÉMERVEILLEMENT À LA SCIENCE...
............................de l'Erta Ale (Éthiopie) au Nyiragongo (République Démocratique du Congo) »
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......................... Lundi 02 AVRIL 2012
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..........................avec Christophe TERRIER
..........................« CARTOGRAPHIE ET STATISTIQUES : les données ne sont jamais données ! »
.............................Toute donnée géolocalisée est mesurée et construite pour être transmise...
.............................Le point avec un acteur majeur du partage de l'information.
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.................................
......................... Lundi 14 MAI 2012
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..........................avec Stéphane RASSE
..........................Le territoire, objet d'interrogations multiples...
..........................« LES JEUX GÉO-CARTOGRAPHIQUES ou COMMENT S'INSTRUIRE EN S'AMUSANT »
.................................
.................................
......................... Lundi 11 JUIN 2012
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..........................avec Jean-Yves SARAZIN
......................... Nouvelle rencontre avec le Département des Cartes et Plans de la Bibliothèque nationale de France :
..........................« LES CARTES, ou LA PRÉSERVATION DES TRACES DE NOTRE HISTOIRE LONGUE »
.....................
et d'autres Rencontres :
...............................
......................... Jeudi 15 et Vendredi 16 Mars 2012 : Café-carto à Besançon
.................................
..........................dans le cadre de la Journée d'Étude «ART & CARTOGRAPHIE»
..........................de la Commission «CARTOGRAPHIE & COMMUNICATION»
..........................CFC- Labo ThéMa, Univ.Franche-Comté & l'ISBA - Institut supérieur des Beaux-arts de Besançon Franche-Comté
..........................(Programme à suivre)
..................................
..................................
..................................
......................... du 21 Avril au 05 Mai 2012 : l'Atelier-carto volant en Palestine
..........................pour «L'ATELIER VOLANT», avec les élèves de l'École nationale supérieure d'architecture et du paysage de Lille
_______________________

Jasmine D. Salachas
Cartographe

CoVice-présidente du Comité Français de Cartographie
Présidente de la Commission « Cartographie et Communication »
Association Cartographique Internationale/ICA
Membre du Comité Scientifique du Club Alpin
les Cafés-géographiques

 


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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 12:13

 

Une mutuelle n'est pas un signe extérieur de richesse ! Les mutuelles adhérentes à la Mutualité Française lancent une pétition pour obtenir du gouvernement le retrait de la taxe sur les contrats santé solidaires et responsables. Ce nouvel impôt injuste dégrade l'accès aux soins et la protection sociale des Français.

Pour signer la pétition, cliquer ici

Pour télécharger l'affiche de la campagne, cliquer ici

Pour télécharger le formulaire de recueil de signatures, cliquer ici

Non à la dégradation de l’accès aux soins.

Le gouvernement a décidé de doubler la taxe sur les contrats santé solidaires et responsables ! Les mutuelles sont des organismes à but non lucratif. Tout l’argent des cotisations de leurs adhérents est consacré à l’organisation de leur protection sociale. Elles ne versent pas de dividendes à des actionnaires.

Taxer les mutuelles, c’est taxer 38 millions de Français, c’est créer un nouvel impôt sur la santé.

C’est dangereux : de plus en plus de nos concitoyens renoncent aux soins pour des raisons financières. Ce nouvel impôt a pour effet implacable de dégrader ou d’empêcher l’accès aux soins.

C’est injuste : alors que le taux de remboursement par la Sécurité sociale des soins de ville (médecine générale, optique, dentaire...) est descendu à 55%, avoir une mutuelle est aujourd’hui essentiel pour chaque foyer.

Une mutuelle n’est ni un privilège, ni un signe extérieur de richesse.

Les signataires de cette pétition demandent au gouvernement de renoncer à affaiblir encore une fois la protection sociale des Français et de renoncer à l’impôt sur la santé.

Cette pétition est destinée à interpeller les pouvoirs publics pour protester contre l'augmentation de la taxe sur les mutuelles.

Selon la loi 78-17 Informatique et libertés du 16 janvier modifiée, vous pouvez exercer votre droit d'accès, de rectification ou d'opposition aux informations qui vous concernent en nous adressant un courriel à l'adresse suivante : webmail@mutualite.fr ou par courrier à FNMF Pétition, DCI-Information, 255, rue de Vaugirard, 75719 Paris Cedex 15.

 
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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 14:08

 

Publié le 23 janvier 2012 par Égalité

Un an après les révolutions arabes, trois journalistes d’Egalité sont partis en reportage en Tunisie, Egypte et Jordanie. Ils ont enquêté sur la place des femmes sur le marché du travail et plus précisément dans les syndicats.

Parce que les pays du monde arabe sont ceux où les taux d’emploi des femmes sont les plus bas au monde. Parce que cette faible participation au marché de l’emploi se reflète dans leur implication dans la vie syndicale, pourtant l’un des vecteurs de l’expression citoyenne.

Face à ce constat, la Confédération syndicale internationale (CSI) a lancé en mars 2011 un réseau de femmes syndicalistes dans huit pays de cette région, dont la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie. Cette initiative de la CSI était donc l’occasion pour Egalité de faire un zoom sur ces enjeux.

Même si les situations divergent d’un pays à l’autre, on constate que la place des femmes reste largement confinée au domestique, en raison de l’impact encore prégnant d’une société conservatrice et patriarcale. Ce sont là les mêmes sources d’inégalités entre les hommes et les femmes qu’en France et en Europe.

Ces pays ne sont finalement qu’un miroir grossissant des problématiques que l’on rencontre ici : discriminations, plafond de verre, problème de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale restée l’apanage des femmes. Ils nous rappellent certes le chemin déjà parcouru dans nos pays européens, mais aussi celui qui nous reste à faire.

Au programme de ce dossier, jusqu’au 23 mars : des synthèses, des interviews, des portraits, des focus et des reportages.
Notamment sur des travailleuses, des syndicalistes des secteurs domestique, du textile et de la presse en Jordanie ; d’un centre d’appel et de bénéficiaires de micro-crédits en Tunisie ; sur l’association Femmes nouvelles et sur la ville ouvrière de Mahallah, où a commencé en décembre 2006 une vague de grèves sans précédent en Egypte…

EGALITE

 

 

Enquêtes et reportage sur le site EGALITE.link

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 14:01

 

  

N° 4199

_____

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

TREIZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 24 janvier 2012.

PROPOSITION DE LOI

visant à promouvoir le bénévolat associatif,

(Renvoyée à la commission des affaires culturelles et de l’éducation, à défaut de constitution
d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

présentée par

M. Pierre MOREL-A-L’HUISSIER,

député.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

L’importance du bénévolat associatif n’est plus à démontrer. Ce sont aujourd’hui quatorze millions de bénévoles qui s’investissent pour améliorer le quotidien de l’ensemble des Français.

Particulièrement dense en zone rurale, le maillage associatif est un élément essentiel du vivre ensemble dans ces territoires en animant la vie locale par des actions sportives, culturelles, caritatives, sociales ou éducatives. Cet engagement constitue une formidable richesse pour nos territoires.

Même si cet engagement pour les autres se prend sans attente de retour, la communauté nationale doit mettre en place des mesures de reconnaissance. C’est tout l’objet de la présente proposition de loi, qui s’inspire à la fois de l’expérience et des réflexions exprimées par de petites associations locales que de l’avis d’instances parmi les plus compétentes en matière associative. En effet, une vaste consultation du milieu associatif ainsi que de grands cabinets et institutions spécialisées dans ce domaine a été menée, auprès, entre autres, du Cabinet Deloitte, du conseil de développement de la vie associative ainsi que du Haut conseil à la vie associative, et de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale du Languedoc Roussillon. Les mesures qui suivent en sont le résultat. Dans le contexte actuel de crise de bénévolat, elles sont essentielles.

L’article premier de la présente proposition de loi est au cœur de la promotion du bénévolat associatif, qui est défini comme le don de temps librement consenti et gratuit. Ce principe de gratuité de l’engagement bénévole, déjà prévu par la loi du 1er juillet 1901 est réaffirmé car il s’agit de l’essence même de l’engagement au sein d’une association. Cet article permet de reconnaître juridiquement une situation de fait et ouvre des droits.

Ces droits sont ensuite énumérés à l’article 2. Tout d’abord un droit à la formation. Actuellement seule la formation des bénévoles élus ou responsables d’activité peut être financée par le conseil du développement de la vie associatif. L’article 2 prévoit que chaque bénévole associatif a droit à une formation après une année de bénévolat. Cette formation, gratuite pour le bénévole, est financée par le conseil du développement de la vie associative.

Enfin la validation des acquis de l’expérience pour le bénévole associatif est également un point important. La proposition de loi entend créer une commission nationale en charge de valoriser l’expérience bénévole.

L’article 3 concerne plus spécifiquement les bénévoles en charge d’un poste d’administration dans l’association. Il s’agit des bénévoles qui, en vertu de la loi du 1er juillet 1901, sont déclarés en préfecture comme administrant l’association. Lors d’un changement de ces administrateurs, la loi de 1901 oblige les associations à déclarer ces modifications statutaires.

La reconnaissance dans le parcours professionnel est un point primordial. Cet article permet au bénévole associatif qui aura donné dix ans ou plus dans l’administration d’une association de passer les concours de la fonction publique par la voie interne. Il prévoit aussi l’octroi d’un trimestre d’allocation retraite par tranche de dix années d’engagement associatif.

Il est institué, par un l’article 4 de la présente proposition une Commission nationale du bénévolat qui veillera à l’exécution des dispositions prévues par la présente proposition de loi.

Les bénévoles associatifs peuvent bénéficier d’une assurance couvrant les risques du type accidents du travail ou maladies professionnelles, mais, dans le régime existant, il ne s’agit que d’une faculté offerte par l’article L. 743-2 du code de la sécurité sociale. Le premier alinéa de l’article 5 propose que cette assurance soit obligatoire pour tous les bénévoles qui participent régulièrement aux activités de l’association. Cette participation est en effet parfois similaire à celle que fournissent des salariés, bien qu’il n’y ait ni relation de subordination ni salaire. Dès lors, il est souhaitable de leur faire profiter d’une assurance couvrant les risques d’accidents ou de maladies survenant dans le cadre associatif. Au terme du 6° de l’article L. 415-8 du code de la sécurité sociale, certains bénévoles d’organismes à objet social bénéficient d’une assurance couvrant les risques de type accidents du travail. Il s’agit d’élargir cette assurance, en transformant la faculté offerte par l’article L. 743-2 en une obligation concernant certains bénévoles, en vue de mieux garantir leur protection.

Le deuxième alinéa de l’article 5 permet quant à lui aux associations qui le souhaitent de s’affilier à un service de santé au travail afin de bénéficier des services offerts par ceux-ci.

Ces mesures sont justes et nécessaires dans un souci de reconnaissance de la Nation pour ces hommes et ces femmes qui donnent de leur temps et de leur loisir pour les autres. C’est la raison pour laquelle je vous demande d’adopter cette proposition de loi, l’année 2011 étant l’année du bénévolat et du volontariat.

PROPOSITION DE LOI

Article 1er

Est bénévole associatif toute personne agissant librement et volontairement et sans rémunération dans l’intérêt d’une association déclarée en vertu de l’article 5 de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association.

Un décret en Conseil d’État précise les modalités à respecter au niveau des associations pour bénéficier des dispositions de la présente loi.

Article 2

Tout salarié bénévole associatif a droit, sur sa demande, à un congé non rémunéré de six jours ouvrables par an pouvant être pris en une ou deux fois à la demande du bénéficiaire afin d’effectuer un stage de formation gratuit après une année de bénévolat régulier. Cette formation est financée par le conseil du développement de la vie associative institué par le décret n° 2004-657 du 2 juillet 2004.

Il est institué, en application de l’article L. 335-6 du code de l’éducation, une Commission spécialisée nationale chargée de la mise en œuvre de la reconnaissance, de la validation et des équivalences des formations et expériences des bénévoles associatifs aux titres et diplômes enregistrés au répertoire national des certifications professionnelles.

Un décret en Conseil d’État fixe les modalités et conditions du droit à un stage de formation, de la mise en œuvre de la reconnaissance, de la validation et des équivalences des formations et expériences des bénévoles associatifs

Article 3

Le bénévole associatif, s’il a été chargé d’une fonction d’administration d’une association pendant dix ans, peut accéder aux concours de la fonction publique par la voie interne en fonction de ses diplômes ou équivalences.

Le bénévole associatif obtient un trimestre d’allocation retraite par tranche de dix années de charge d’un poste d’administration d’une association.

Le présent article est applicable uniquement aux bénévoles en charge d’une fonction d’administration, c’est à dire ceux dont les noms, professions, domiciles et nationalités sont déclarés en préfecture en vertu de l’article 5 de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association.

Un décret en Conseil d’État précise les conditions et les modalités à remplir pour bénéficier de ces avantages.

Article 4

Il est institué une Commission nationale du bénévolat chargée de veiller à la mise en œuvre de la présente loi.

Un décret en Conseil d’État précise la composition et les attributions de la Commission nationale du bénévolat.

Article 5

Les associations doivent souscrire, au profit de leurs bénévoles ayant une activité hebdomadaire régulière au sein de l’association, l’assurance prévue à l’article L. 743-2 du code de la sécurité sociale.

Toute association déclarée peut s’affilier à un service de santé au travail interentreprises afin que ses bénévoles n’ayant pas d’activité professionnelle bénéficient d’une couverture de prévention médicale. Les cotisations versées par l’association concernent uniquement les bénévoles souhaitant bénéficier de cette couverture.

Un décret en Conseil d’État précise les conditions d’application du présent article.

Article 6

Les charges qui pourraient résulter de l’application de la présente loi pour l’État sont compensées à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

Les charges qui pourraient résulter de l’application de la présente loi pour les organismes sociaux sont compensées à due concurrence par la majoration des droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.


© Assemblée nationale
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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 13:54
Chroniques - Écrit par Jocelyne Robert, sexologue et auteure - Jeudi, 26 Janvier 2012 10:37   


JocelyneRobertCe n'est pas la jeunesse qui est hypersexualisée. Ce sont les diktats du modèle dominant dont elle est forcément le miroir. Attention aux conséquences, avertit Jocelyne Robert, sexologue et auteure québécoise.


 

 

Au moment d’écrire ce texte, dans une émission de radio parisienne à laquelle je participais, on s’est offusqué que « les ados sont bien délurés sexuellement » et que ce phénomène de « l’hypersexualisation  des jeunes est donc épouvantable ! ». Au Québec, on a dit que c’était moi qui avais sonné l’alarme. Pourtant, je n’ai jamais parlé que de l’hypersexualisation de nos sociétés et de l’espace public, et de l’impact de celle-ci sur nos enfants et adolescents.

Scènes XXX et sexe-porno se déclinent partout dans l’espace public. Il est de plus en plus rare que l’on parle d’érotisme, de relation, de signification, de désir, de plaisir, d’attente, de consentement, d’éducation à la sexualité…  C’est le sexe rigide et focalisé, nombriliste et génitaliste, consumériste, mécanique et pressé d’aboutir, qui règne. ll a tassé sa frangine, la sexualité, qui, dans son coin, continue d’embrasser les panoramas affectif, relationnel, sensuel, émotionnel et identitaire…

 

Le sexe, star médiatique

 

Hypocrite, prétendument démocratique et démocratisé, le sexe actuel a tout faux. Il se réserve aux jeunes, riches et bronzés ; aux chairs fraîches, lustrées, épilées, liposuçées. Tantôt machines distributrices de pipes et d’orgasmes clinquants, tantôt instruments au service de la machine, ses acteurs carburent aux dragées bleues alors que  la sexualité a faim d’imaginaire, d’étonnement, d’insaisissable et de signification.

Depuis une vingtaine d’années, le sexe en folie est transversal. Il a infiltré toutes les sphères d’activités, a gagné l’espace public, s’est fait star médiatique :
- Des personnalités, de Tiger Woods à DSK, qui ont dû tenter de justifier, sur la place publique, leurs frasques et délires sexuels ;
- Les médias qui font leurs choux, de plus en plus gras, des scandales et faits divers sexuels les plus sensationnalistes ;
- Les magazines pornographiques qui s'annoncent pro-pédophiles ;
- La mode, la musique, les revues, magazines et clips qui s’épivardent (1) à sexualiser le corps des fillettes, à infantiliser celui des femmes et à présenter celui des garçons comme des machines dépourvues d’émotion ;
- Les phénomènes exhibitionnistes via les webcams, sextos-ados, les photos  compromettantes envoyées au petit copain qui, désespoir et réveil brutal, se retrouvent sur la Toile…

Rappelons les récentes polémiques soulevées par certaines images publiées dans le prestigieux magazine Vogue pour ne citer qu’un seul exemple ! (Pour les abonnés, notre article ici - NDLR).

 

"Formation" sur internet

 

Quant au Web, véritable terrain de jeu des ados (et hélas aussi des pédophiles et des pornographes), non seulement il offre les images XXX gratos mais il les fait « popper » à l’infini sur les écrans. Internet est devenu LE lieu d’éducation sexuelle des enfants et des adolescents. Bref, il n’y a pas que des adultes qui, les yeux bouillis par les cristaux, contemplent des inconnus qui forniquent sur le net. Le bar est ouvert : triple pénétration, éjaculation faciale, violence, gang bang, cris primaux pseudo-orgasmiques… Et, trop souvent, nulle personne significative près du jeune pour expliquer que tout cela c’est de la frime, un marché, un cirque, un commerce florissants.

Il faut voir les garçons et les filles auprès desquels j’interviens, lorsque je déconstruis avec eux le spectacle porno. Il sont tout yeux, tout oreilles, en redemandent.  Un peu plus et ils se laisseraient aller à pousser, en chœur, un grand OUF de soulagement !

Pour  se développer, les enfants intègrent  à leur personnalité les  caractéristiques de leur sexe, telles que définies par leur milieu.  À l’adolescence, la sexualité devient le terrain privilégié d’affirmation de leur autonomie, de consolidation de leur identité sexuelle et de genre. Ils adoptent, pour se prouver à eux mêmes et montrer aux autres qu’il sont des « vrais gars » ou des « vraies filles », les conduites et comportements qui leurs sont proposés dans leur environnement sans toujours réaliser qu’ils leurs sont, hélas, imposés. En plus de baigner dans des univers clinquants de sexe, ils complètent, très souvent, leur « formation » sur Internet. Là, ils nourrissent leur imaginaire érotique (si tant est qu’on puisse parler d’érotisme) et se confortent encore un peu plus dans leur perception de ce que sont la masculinité et la féminité. Cela, au carrefour de l’adolescence, alors que le profil érotique et la personnalité psycho-sexuelle sont une cire chaude, docile, prête à se laisser mouler, à prendre forme.

 

Femmes fatales à 8 ans

 

Il y a une vingtaine d’années à peine, les enfants de 11 ou 12 ans que je rencontrais se demandaient comment se rapprocher de l’autre, comment plaire à l’autre, comment bien embrasser et se questionnaient sur leur puberté. Aujourd’hui, ils veulent s’instrumenter, convaincus de leur nullité  s’ils ne sont pas très vite des masters du sexe.  Ils réclament un  Kama Sutra ado.

Il n’y a pas si longtemps, on jouait au papa et  à la maman.  Aujourd’hui, on joue aux  femmes fatales à 8 ans.  Britney Spears, l’un des modèles par excellence des fillettes des deux récentes décennies, n’a-t-elle pas chanté One more time, dans une sorte de  transe pseudo-orgasmique, devant des bambins et bambines en pâmoison ? Inutile de transcrire ici le verbatim des contenus explicitement sexuels, violents et misogynes, scandés dans les chansons rap qu’entendent et  fredonnent  vos enfants dès la petite école.

Je maintiens, malgré ce que je viens d’écrire, que ça n’est pas la jeunesse qui est hypersexuelle. Ces jeunes filles et garçons sont le reflet de nos sociétés, cultures et civilisations qui elles, les hypersexualisent, comme elles sexualisent et hypersexualisent tout.  Ils sont notre miroir.

Comment un tel vacarme, un tel tapage porno, pourraient-ils être sans conséquence sur de jeunes êtres humains qui grandissent, malléables, en quête d’identification à des idéaux de genre, qui ont un criant besoin de s’affirmer, de se conformer et de performer pour être reconnus ? Il y a impact. Et il est fulgurant.

 

Effets pervers démultipliés ?

 

À 14-15 ans, ils croient que tout est possible, que tout est souhaitable, que tout est acceptable. Même la violence amoureuse, même le contrôle affectif, même le viol collectif… La sexualité de groupe ? La bestialité ?  L’échangisme ? Pfft ! Il n’y a  rien là ! Ou presque.

Des retombées nouvelles commencent à poindre. Des situations autrefois anecdotiques se font de plus en plus fréquentes. Les spécialistes de la sexualité observent l’arrivée en nombre de personnes jeunes, aux prises, qui avec un érotisme dysfonctionnel, qui avec des incapacités relationnelles ou une dépendance sexuelle ou à la pornographie.  Certaines consultent pour se débarrasser de ce qu’elles considèrent comme une aliénation ou une forme de toxicomanie.

L’embonpoint sexuel de nos sociétés démultipliera-t-il les effets pervers et les problèmes sur les adultes de demain ? Les hommes seront-il de plus en plus  nombreux, et de plus en plus jeunes à ne plus s’émouvoir érotiquement s’ils ne « se démarrent » pas d’abord avec des scènes porno ?  Des  femmes, désillusionnées, lasses du faire semblant, du devoir d’orgasme et de l’obligation d’être la parfaite technicienne sexuelle, souffriront-elles de plus en plus de manque de désir ? De troubles d’estime de soi ? Elles commencent, quitte parfois à mettre leur « relation » en péril, à refuser de se prêter au jeu, à refuser d’être perçues comme de stricts orifices à remplir. Se pointe, semble-t-il, et cela est  joyeux malgré la souffrance, un ras-le-bol, pour lui comme pour elle, du devoir performer sur commande !

 

Leur proposer un autre modèle sexuel, relationnel plutôt que consumériste

 

Ce monde dans lequel les enfants sont bombardés d’images sexuelles explicites, non conformes à leur âge et à leur stade de développement psycho-sexuel, parfois sans avoir jamais parlé de sexualité avec leurs parents ou reçu d’éducation sexuelle scolaire structurée et limpide, ancrée dans des valeurs humaines, humanistes et humanisantes, me paraît bien biscornu.

Au jour d’aujourd’hui, c’est hélas bien souvent lorsqu’on constate qu’ils ont bien assimilé les diktats du modèle dominant et qu’ils en adoptent les conduites que l’on prend conscience qu’on a failli à notre devoir. Devoir de rivaliser avec le message ambiant, devoir de leur proposer un autre modèle sexuel, un modèle sexuel relationnel plutôt que consumériste, qui n’exclut pas le droit au plaisir. Il est alors un peu tard mais, à la condition expresse de cesser de nous aveugler en nous offensant de leurs conduites et en reconnaissant notre responsabilité, il n’est pas trop tard.

Après tout, ce ne sont pas eux qui ont égaré le sens de la fête et de l’émerveillement, la fantaisie, le mystère, le goût et le respect de soi et de l’autre, la dignité.  C’est nous qui avons omis de les leur proposer. La liberté sexuelle, c’est le contraire de se soumettre. Puissions-nous en témoigner !

 

Jocelyne Robert, sexologue et auteure

 

Photo © Laurence Labat  

 

Le site de l’auteurehttp://jocelynerobert.com/

 

Ouvrages de Jocelyne Robert :

"Le sexe en mal d’amour - De la révolution sexuelle à la régression érotique" (Essai ; pour adultes) 

http://www.editions-homme.com/sexe-en-mal-amour/Jocelyne-Robert/livre/9782761919470

"Full sexuel- La vie amoureuse des adolescents" (Éducation sexuelle et affective des ados ; pour ados)

http://www.editions-homme.com/Full-sexuel/Jocelyne-Robert/livre/9782761916516

"Parlez-leur d’amour et de sexualité" (Essai et guide pratique en éducation sexuelle ;  pour parents et éducateurs )

http://www.editions-homme.com/Parlez-leur-amour-sexualite/Jocelyne-Robert/livre/9782761915267

Collection "Ma sexualité", 3 tomes destinés aux enfants de 0-6 ans, 6-9 ans, 9-11 ans

http://www.editions-homme.com/sexualite-0-6-ans/Jocelyne-Robert/livre/9782761920469

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 15:55

 

«

Pour que les féministes soutiennent les luttes des putes :

contre la criminalisation des prostituées, pour des putains de droits!

 

 

Un débat figé et inefficace

 

Les débats sur la prostitution se focalisent souvent autour de cette question cruciale : peut-il y avoir une prostitution réellement consentie ? Question cruciale, certes, mais qui nous semble parfois ne pas être la question prioritaire. Difficile à démontrer, le consentement est peu pertinent d’un point de vue de l’action et des revendications que l’on peut porter. Ce clivage crispe le débat sur la disparition ou non de la prostitution, au lieu de se pencher sur ses conditions actuelles et les solutions matérielles. Les unes défendent une vision ultra-victimisante des putes comme des esclaves aliénées, les autres, une vision ultra-libérale du « libre choix » dans une société qui ne permet à personne d’être vraiment libre. Quel travailleur est libre de choisir son métier et son contrat ? Quel fils de chômeur est libre d’aller à l’université ? Cette interrogation éthique et philosophique ne permet pas, à notre sens, d’apporter des solutions concrètes et efficaces aux putes, dont la situation est pour beaucoup extrêmement difficile (violences, clandestinité, exploitation, etc.).

 

C’est pourquoi nous proposons ici de mettre cette question de côté, pour réfléchir à une action utile sur le terrain. Nous proposons, en tant que féministes, ce que toutes les féministes ont toujours fait pour toutes les autres femmes : un combat pour gagner des droits. Qu’on soit abolitionniste ou pas, l’urgence est pour nous de soutenir les putes dans leurs luttes pour l’amélioration de leurs conditions.

 

Prendre les putes au sérieux

 

Le combat féministe a toujours été, du moins comme nous le comprenons, un combat pour libérer la parole des femmes et leur capacité à agir en tant qu’individus autonomes. Pourtant, dès qu’on parle de prostitution, tout s’effondre. Activité condamnée de toutes parts, pour des raisons parfois valables, les personnes la pratiquant se retrouvent automatiquement privées de parole. Alors même qu’elles sont nombreuses, et de plus en plus organisées…

 

Nous n’acceptons pas que les « hommes », maris, pères ou frères, parlent pour nous, décident pour nous de ce qui est bien ou pas. Qu’ils nous dictent notre conduite, nous disent si l’on doit ou pas travailler, porter ou pas un voile, avoir des enfants ou perdre du poids. Nous revendiquons la possibilité d’agir, certes en tant que dominées que nous sommes dans le système patriarcal, mais d’agir quand même. De nous organiser en associations féministes, en commissions de femmes dans les partis, en votant par nous-mêmes et non à travers notre conjoint. C’est pour ça que le combat féministe est éminemment ancré à gauche : donner la parole aux subalternes, aux opprimé-e-s, aux dominé-e-s, et lutter AVEC ELLES ET EUX pour leur émancipation.

 

La famille et le salariat sont des sphères d’oppression. Ce sont pourtant des sphères au sein desquelles nous développons des revendications, au sein desquelles nous luttons pour des droits qui les rendraient moins, ou plus du tout, oppressives. Personne ne milite aujourd’hui pour abolir la famille. Nous luttons pour la possibilité de divorcer, de gérer son argent, de garder son nom, d’être protégée contre les violences.

 

Pour la prostitution, ces principes doivent rester les mêmes. Les putes ont des revendications, nous devons les écouter car personne ne peut prétendre savoir mieux que les premières concernées ce qui est bon ou non pour elles. Nous devons soutenir et aider leur démarche d’auto-organisation (notamment la constitution de syndicat) car ce sont des femmes, et que leur combat c’est le combat des féministes et de la gauche. Redonnons-leur la place qu’elles demandent dans le débat public, laissons-les décider de la manière dont elles veulent organiser leur activité. Ne tombons pas, comme trop souvent nous l’avons fait, dans un paternalisme condescendant. Oui, ce sont des victimes du système patriarcal. Nous le sommes toutes, femmes sous-payées, battues par nos maris, femmes au foyer, sans papiers, sans sexualité épanouie. Mais nous nous battons pour être entendues, pour que notre condition soit améliorée et nos revendications appliquées. Qui peut prétendre être suffisamment libérée de la domination masculine pour parler à la place de toutes les autres femmes ?

 

Notre lutte pour l’émancipation passe par la capacité à décider pour soi-même, et cela n’est pas concevable sans une lutte pour améliorer nos conditions matérielles d’existence. Plus les putes auront des conditions acceptables, plus elles auront le pouvoir de décider, y compris celui de décider de faire autre chose.

 

La criminalisation des putes : hypocrisie, contre-productivité et recul des droits

 

Les dernières lois votées concernant la prostitution criminalisent et répriment les prostituées. De façon directe, avec la loi de 2003 instaurant l’interdiction du racolage passif et les multiples arrêtés municipaux anti-prostitution décidés par les maires (pour que leur ville ait l’air plus propre?), ou indirecte, avec le projet de loi déposé à l’Assemblée nationale le 7 décembre 2011 en faveur de la pénalisation des clients (peine maximale de deux mois de prison et de 3750 euros d’amende). Cette démarche sécuritaire nous semble catastrophique à tous les niveaux.

 

Fragiliser davantage les putes

 

Criminaliser les putes (et non la prostitution) crée l’inverse de ce qui est souhaité : à la place de « protéger » les prostituées, on les invisibilise et donc les précarise. La répression ne fait pas disparaître la prostitution mais rend son exercice beaucoup plus difficile et dangereux. Les conséquences sont désastreuses tant pour la santé, l’intégrité physique que pour l’autonomie des prostituées. En effet, les putes se cachent pour ne pas être visibles par la police. Elles exercent leur activité dans des lieux reculés, et donc peu accessibles aux associations de prévention et de soutien, souvent seules,  avec une moindre solidarité entre collègues.

 

Dans des conditions de clandestinité et de précarité, le rapport de force penche nettement en faveur des clients. Imaginez la pression que subissent alors les putes: « Je t’accorde la faveur de bosser, de gagner de l’argent, alors t’as intérêt à fermer ta gueule et à faire ce que je veux». En clair : baisse des tarifs, rapports sans préservatifs, violences en tout genre… Enfin, la criminalisation accentue la stigmatisation dont sont déjà victimes à outrance les prostituées, et qui alimente évidemment souffrance et exploitation.

 

Ne pas donner les moyens aux putes de sortir de la prostitution si elles le souhaitent

 

La logique répressive mise en place ces dernières années, outre qu’elle rend les prostituées extrêmement vulnérables, n’a absolument aucune efficacité en ce qui concerne la lutte contre le système prostitutionnel. L’interdiction du racolage passif ainsi que la pénalisation des clients font que les putes qui en ont les moyens, c’est-à-dire qui maitrisent et ont internet, qui peuvent payer des annonces sur le net et qui sont propriétaires de leur appartement (une personne qui loue à une prostituée est considéré comme un proxénète), passent par internet, avec des pseudo sites de massage ou d’escort, et travaillent chez elles. Tandis que les autres, les plus précarisées, travaillent dans la rue, avec des clients qu’elles refusaient avant.

 

L’hypocrisie de ces lois consiste, entre autre, à continuer à fiscaliser les revenus des putes, sans pour autant leur accorder de vrais droits sociaux (qui sont censés aller de pair avec le prélèvement des impôts, non?)… Et on nous parle de volonté de faire disparaître la prostitution? Le comble réside sans doute dans le fait de mettre en route une machine répressive sans assurer une possible reconversion des putes. En effet, aucun moyen n’est prévu pour aider en ce sens… Si on se contente de supprimer leur source de revenu et de rendre leur activité plus difficile, sans aucun moyen de formation et reconversion, le résultat est vite vu : précarité croissante. Qui peut croire que cela aidera celles qui le souhaitent à sortir de la prostitution ?

 

Ne pas combattre le proxénétisme, au contraire

 

Les lois votées récemment ne sont donc en rien des instruments pour combattre le proxénétisme et la traite des femmes. Aucun fond n’a été débloqué pour que les services concernés puissent effectivement enrayer la mécanique d’exploitation des putes par des macs. Christophe Régnard, président de l’Union syndicale des magistrats, est très sceptique vis-à-vis du projet de loi de pénalisation des clients, comme la majorité des magistrats et policiers semble t-il. Dans un article du 29/12/11 dans Libération http://www.liberation.fr/recherche/?q=prostitution «L’urgence, c’est de démanteler les réseaux, alors donnons des moyens aux Jirs (Juridictions inter régionales spécialisées dans la criminalité organisée) ». Un magistrat d’une Jirs confirme : « La pénalisation du client ne nous apportera rien. Cela risque même de nous gêner : si les clients se mettent à se cacher, à aller plus souvent dans des maisons ou des appartement, il sera plus difficile de remonter les réseaux. Nos enquêtes se basent sur la surveillance de rue. »

 

Au contraire en effet, comme la prostitution devient très difficile à exercer, les putes se tournent davantage vers des macs, qui organisent leur activité dans la clandestinité… et selon une parfaite exploitation.

 

Enfin, comment le gouvernement ose t-il affirmer qu’il lutte contre la traite des femmes, quand justement ces lois répressives permettent d’expulser les femmes sans-papiers qui en sont les premières victimes?

 

Des revendications a minima pour les féministes

Face à cette hypocrisie dangereuse, nous pensons que les féministes doivent se mettre d’accord a minima sur la question, en luttant contre la criminalisation des putes.

 

A l’image du Planning Familial http://www.planning-familial.org/articles/le-planning-et-la-prostitution-00389, nous souhaitons :

 

  • ·    Dénoncer les effets pervers de politiques répressives et demander l’abrogation de la loi LSI (art225-10-1)
  • ·    Refuser la pénalisation des personnes en situation de prostitution et la criminalisation de l’activité et des clients.
  • ·    Dénoncer les conditions d’injustice économique croissante, et spécifiquement les écarts entre riches et pauvres, nord et sud,  qui ont un impact désastreux sur les conditions de vie des  femmes, toujours en première ligne, la prostitution étant un des aspects de cette injustice économique.
  • ·    Exiger une réelle politique de démantèlement des réseaux maffieux là où ils sont identifiés.
  • ·    Refuser la discrimination envers les personnes prostituées quant à l’application des lois en matière de violences sexuelles, d’agression, de voies de fait et harcèlement.
  • ·    Revendiquer pour les personnes en situation de prostitution, l’accès aux droits sociaux qui devraient être communs à toutes et tous : la retraite, le logement, la protection sociale.
  • ·    Lutter pour que l’Etat mette en place une aide réelle pour celles qui veulent sortir du système prostitutionnel.
  • ·    Proposer des recherches et des actions avec des associations de terrain sur les questions des violences et de la santé sexuelle pour améliorer nos connaissances et nos interventions tant sur le terrain qu’au niveau politique.
  • Arrêter la politique de fermeture des frontières et accorder le droit de séjour sans conditions pour les victimes de la traite et de l’exploitation des êtres humains.  


 

Enfin, nous pensons, avec le STRASS http://site.strass-syndicat.org/about/, qu’il est grand temps de reconnaitre le droit à l’auto-organisation aux putes, comme cela se fait dans beaucoup d’autres pays. Cela est nécessaire pour que leur voix soit entendue, que la solidarité se mette en place et que des droits soient véritablement obtenus.

 

Parce que les putes sont des femmes, des immigrées et des françaises, des sans papières et des régulières, des précaires et des bien payées, des lesbiennes et des hétéros, des indépendantes et des exploitées, nous affirmons que la lutte pour leurs droits nous concernent tout-e-s en tant que féministes, internationalistes et militant-e-s de gauche !

Nous demandons à toutes les organisations féministes de prendre la voie des putes au sérieux au lieu de les reléguer systématiquement au statut d’aliénées, afin de construire un mouvement social porteur de progrès pour elles et pour toutes les femmes.

Des putes reconnues et protégées c’est moins de violence contre les femmes, moins d’exploitation économique, moins de discrimination envers les étrangères, et plus de liberté dans l’exercice de leur activité. C’est notre combat à toutes. 

 

Sophie et Louisa

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 18:54

Intervention au parlement européen Sylvie Guillaume, au nom du groupe S&D -

 

 Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, suite au Conseil européen de juin dernier, la Commission va donc se résoudre à proposer en septembre de nouveaux mécanismes d’exception dans l’espace Schengen. Malgré toutes les précautions oratoires empruntées, chacun pourra voir toutefois combien cela ressemble à s’y méprendre à un début de démantèlement de la libre circulation des personnes en Europe.

 

D’ailleurs, certaines déclarations ne trompent pas, comme celle qui justifie ce nouveau mécanisme comme nécessaire, je cite « pour pouvoir contrôler la liberté de circulation ». Est–il besoin de pointer la contradiction manifeste entre cette formule et l’opportunisme politique qu’elle traduit? Rappelons une nouvelle fois que des mécanismes de sauvegarde existent déjà et qu’ils ont fonctionné à plusieurs reprises déjà; il n’est nul besoin d’en créer un nouveau.

 

En fait, ce qui doit nous alerter avec la remise en cause de ce qui est un acquis fondateur et historique de la construction européenne, c’est qu’elle est le stigmate de la contamination du repli sur soi et du refus de la solidarité.

 

Ce n’est pas un hasard si la libre circulation est attaquée aujourd’hui; c’est un nouveau symptôme du délitement de la cohésion européenne et de la progression du virus nationaliste. On le voit aussi bien pour la crise de l’euro que pour de nombreux autres sujets. La devise de l’Union s’éloigne du « Unie dans la diversité », pour se rapprocher dangereusement du « chacun pour soi ».

(Applaudissements)

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:45

   
A l'occasion de cette nouvelle année, le Labo de l'ESS, think tank de l'économie sociale et solidaire dévoile son nouveau site Internet avec son nouveau visuel.
 
Le site est désormais structuré de la manière suivante :
 
- Le Labo : Présentation, Organisation
- S'informer : Edito, Le saviez-vous ?, Agenda, Espace Presse
- Proposer : Les Cahiers d'espérances, Pour une autre économie
- Débattre : Les tribunes et les entretiens du Labo
- Agir : Des initiatives exemplaires, les Etats généraux de l'ESS, Avec les réseaux
 
Allez vite le découvrir sur : www.lelabo-ess.org
 
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  EDITO - 2012, UNE ANNEE SOLIDAIRE
 

Cher(es) ami(es),

Cette lettre accompagne nos vœux pour une année de bonheur personnel et pour une victoire des forces de solidarité dans notre pays.

Le Labo de l’ESS qui s’est constitué en 2010 avec les "60 propositions pour une autre économie", l’animation des Etats généraux de l'ESS, les trois journées du Palais Brongniart, les Cahiers d’espérances, trouve un nouvel élan à l’aube de 2012, une année de grands dangers, d’enjeux graves et de fortes espérances.

Les dangers ne sont que trop évidents : effondrement du système financier, montée du chômage et des exclusions, dettes abyssales, plans de rigueur en escalade, risques écologiques qui ne peuvent plus être considérés lointains.

Le premier enjeu est de réagir, de ne pas laisser s’installer un état de souffrances pour un si grand nombre, une régression économique et sociale qui risque de glisser comme lors de la crise de 1929 vers des conflits sanglants et des années de barbarie.

Réagir sans se laisser tromper par des boucs émissaires, ni endormir par des promesses ou des demi-mesures qui ne résistent pas au pouvoir financier ; mais agir avec courage comme le firent Roosevelt dans les années trente et les gouvernements de libération en appliquant le programme hautement transformateur du Conseil National de la Résistance.

Les circonstances ne sont pas tout à fait les mêmes mais les enjeux ne sont pas moins radicaux : briser un pouvoir oligarchique ; reconstruire un système financier qui met actuellement en péril l’économie et notre contrat social ; développer la dynamique positive des territoires en misant sur la coopération des acteurs privés, publics et l’esprit créatif des citoyens ; démocratiser les pouvoirs à tous les niveaux et les rendre exemplaires.

De tels enjeux passent par des décisions difficiles qui ne peuvent être mises en œuvre au sommet de l’Etat sans une puissante impulsion de la société civile.

On trouve cette impulsion dans l’ESS, c’est à dire dans des myriades d’initiatives dont la finalité est l’utilité sociale qui conjuguent réalisme économique, solidarité et souvent innovations ; elles sont au plus près des citoyens ; elles ont un souci de répartition équitable de la richesse et une pratique de la démocratie qui tranchent avec les exigences démesurées et immédiates de profit. Elles sont des outils indispensables à toute transformation économique.

Les Cahiers d’espérances lancés à l’occasion des Etats généraux de l’ESS ont fait gagner du terrain à des centaines d’initiatives. Pour les mettre en valeur, montrer qu’il s’agit de projets concrets répondant à des besoins souvent pressants et porteurs d’avenir, le Labo de l’ESS, dans son rôle de think tank de l’ESS renouvelle son site à travers une nouvelle identité visuelle et une nouvelle architecture. Vous pouvez y accéder en cliquant ici.

Ce site vous donnera des informations sur le travail qui se fait autour des Cahiers d’espérances ; il vous permettra de les compléter, de les discuter, d’apporter vos contributions pour en dégager des perspectives et des propositions concrètes.

Il rendra compte aussi de tribunes, d’écrits, de rencontres, d’événements qui témoignent de la vitalité de l’ESS. Il s’efforcera de faire connaître ses diverses manifestations, de montrer leurs liens, d’organiser des débats, de construire des accords là où les sensibilités sont diverses.

Le Labo de l’ESS souhaite ainsi établir de fortes relations avec les chercheurs, enseignants, entrepreneurs, syndicalistes etc… le site pourra être le porte-voix de toutes les expériences de coopération et de solidarité qui se font jour sur les territoires.

Enfin ce site en continuité du précédent, poursuivra les échanges entamés avec l’ensemble des citoyens intéressés par notre approche de l’économie.

La montée en régime de ces échanges trouvera toute son ampleur au faîte de la campagne électorale et notre premier débat avec Eva Joly le 5 janvier dernier en démontre l’intérêt et l’importance. Elle se poursuivra ensuite sur un registre et à travers des modalités que nous déciderons ensemble.

Merci de votre confiance, de votre intérêt. Transmettez notre site et nos messages à vos amis, nous transmettrons les vôtres et ferons échos dans les plus brefs délais à vos réactions.

Contribuons à faire de 2012 l’année de la solidarité.

Claude Alphandéry
Président du Labo de l'ESS


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