Mardi 26 avril, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi se rencontraient pour évoquer entre autres la situation des migrants Tunisiens arrivés récemment en Italie avec l’intention de rejoindre la France.
A cet égard, à l’issue de la rencontre d’aujourd’hui, les deux chefs d’État ont annoncé vouloir travailler à des « modifications » du traité de Schengen, notamment « des clauses de sauvegarde » dans « des circonstances exceptionnelles ».
Ce sommet est la grotesque confirmation qu’après plusieurs semaines de bras de fer ubuesque et stérile engagé entre Rome et Paris, les deux dirigeants, cherchent à tout prix à sortir de la nasse dans laquelle ils se sont eux-mêmes placés.
Tout, dans leurs « décisions » n’est que ballon-sonde lancé en direction de leur électorat d’extrême-droite.
S’il est juste de considérer que la gestion d’un afflux de migrants doit être de la responsabilité de l’Union européenne, aménager les accords Schengen à la manière des deux chefs d’État témoigne soit d’une ignorance totale de la législation européenne, soit, et plus certainement d’ailleurs, de leur obstination à refuser de bâtir des solutions européennes, voire à les invalider.
Les accords Schengen prévoient d’ores et déjà, notamment en cas de risque de troubles à l’ordre public, des aménagements en cas de « circonstances exceptionnelles ». Les deux gouvernements disent vouloir les redéfinir. Et bien je dis : chiche ! Et nous verrons bien si 25 000 migrants constituent des « circonstances exceptionnelles » ou des « troubles à l’ordre public » ingérables et de nature à faire vaciller les fondamentaux de la construction européenne.
L’enjeu de ce sommet, du point de vue de Messieurs Sarkozy et Berlusconi, n’était évidemment pas là. Il aurait pu être un sommet de la commedia dell’arte ; il n’est au final qu’une de ces mauvaises pièces de théâtre de boulevard qui cherche une issue à tout prix au ridicule de ses acteurs.
Et c’est pourquoi sans doute ils ont détourné l’attention sur le terrain économique, annonçant leur accord sur la constitution de groupes binationaux et sur la future présidence de la Banque Centrale Européenne. Sommet franco-italien ? Business as usual !