Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 18:47

CONFERENCE DE PRESSE : MON RAPPORT SUR LES ORGANISMES DE LA FRANCOPHONIE

Initialement prévue le 16 décembre dernier, j'ai tenu ce mercredi 20 janvier 2016 une conférence de presse à l'Assemblée nationale pour présenter mon rapport sur le financement de la francophonie et des organismes extérieurs de langue française. En tant que rapporteur de cette mission d'évaluation et de contrôle (MEC), j'ai réalisé plusieurs recommandations concernant les choix stratégiques à opérer pour le financement de la francophonie.

La promotion de la langue et de la culture française dans tout l'espace francophone est bien évidemment nécessaire, en particulier sur le continent africain où son développement est exponentiel ces dernières années. Néanmoins, dans le contexte budgétaire actuel, il convient de soutenir la politique de maîtrise des dépenses publiques de l’État pour les opérateurs de la francophonie. Il n'est pas question pour autant de toucher à leur cœur de métier mais plutôt de tendre vers une meilleure gestion.

En outre, mon rapport propose une diversification des ressources alors que les modèles de financement varient beaucoup entre les organismes de la francophonie. Il apparaît également important de stimuler la recherche de nouveaux modes d'actions et de développer une évaluation interne plus approfondie au sein des organismes de la francophonie.

Enfin, il faudra à l'avenir encourager une plus grande coordination des actions multilatérales et bilatérales, car c'est un gage d’efficacité et d'économie. La France ne peut se désengager de cette question de la francophonie, c'est pourquoi il est indispensable d'assurer un suivi plus poussé des investissements réalisés afin de les rendre plus lisibles, plus visibles et mieux coordonnés. L'influence de la France et de la langue française sur la scène internationale sont en jeu. A nous de nous en saisir !

Retrouvez ci-dessous le lien vers mon rapport :

http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i3357.asp#P3413_334977

Partager cet article
Repost0
15 janvier 2016 5 15 /01 /janvier /2016 10:00

Nadia Remadna, fondatrice de la Brigade des mères, dénonce l’inaction des élus français quant à l’islamisme

13 janvier 2016 | Christian Rioux Correspondant à Paris | Europe

« Un jour, ton fils de 13 ans, il arrive à la maison et il te dit : “ Maman, tu n’es pas une bonne musulmane parce que tu ne fais pas ce qui est écrit dans le Coran ! » Voilà le genre de situations que rencontre régulièrement Nadia Remadna. Dans les banlieues de Seine-Saint-Denis où elle travaille, cette mère qui a élevé seule ses quatre enfants se retrouve de plus en plus devant des mères désemparées qui ne savent plus quoi faire de leur fils. Avant, elles avaient peur qu’ils deviennent délinquants, aujourd’hui, elles ont peur qu’ils deviennent terroristes, dit-elle.

« On dit que les jeunes se radicalisent sur Internet, mais ça peut arriver n’importe où : à l’école, à la mosquée ou dans une activité sportive, dit-elle. Dans nos banlieues, on voit de plus en plus de jeunes filles qui arrêtent l’école pour se voiler et s’enfermer à la maison. On voit des jeunes qui ne veulent plus dire “ je t’adore ” parce que, disent-ils, ce mot est réservé à Dieu. On est où, là ? »

C’est parce que de telles scènes sont devenues quotidiennes qu’en juin 2014, Nadia Remadna a fondé la Brigade des mères. Oui, « brigade », comme dans « brigade des stupéfiants » ou « brigade antiterroriste ». Avec une vingtaine de ses semblables, elle intervient en banlieue parisienne pour tenter de régler les conflits scolaires, les problèmes de délinquance ou de violence familiale.

Née en France de parents algériens, Nadia Remadna sait de quoi elle parle. À 13 ans, son père l’obligea de force à quitter son collège à Champigny-sur-Marne, près de Paris, pour aller s’enterrer avec lui à Bougaa, une petite ville près de Sétif, en Algérie. Il s’écoulera une bonne décennie avant que Nadia trouve le courage de se sauver pour retrouver la France et la liberté.

Aujourd’hui, lorsqu’elle voit la grande noirceur qui opprime tant de femmes algériennes gangrener son propre pays, elle ne le supporte pas. C’est pourquoi elle a écrit un livre en forme de coup de poing (Comment j’ai sauvé mes enfants, Calman-Lévy) dans lequel elle dénonce l’inconscience des dirigeants politiques français qui s’accommodent des islamistes et ne cessent de victimiser les jeunes des banlieues françaises.

À l’époque, dit-elle, « il n’y avait pas la ghettoïsation ethnique et religieuse qu’on voit maintenant. On était peut-être pauvres, mais il y avait un mélange. Il y avait les Italiens avec les Algériens et les Portugais. Aujourd’hui, les enfants sont enfermés dans la culture de leurs parents alors même qu’ils ne connaissent ni le pays de leurs parents ni leur propre pays, la France. Même que souvent, ils ont la haine de la France, une haine qu’on a soigneusement cultivée chez eux en leur disant sans cesse que les Français étaient racistes et méchants. Avec le temps, ils se sont enfermés dans cette haine. Moi, j’en veux aux politiques qui ont fait de nos enfants des gens qui sont toujours en train de revendiquer au lieu de se sentir français. J’en veux à ces politiques qui ont victimisé nos jeunes. »

La laïcité compromise

Tout au long du témoignage qu’elle publie avec un journaliste de l’hebdomadaire Marianne, Nadia Remadna raconte les nombreuses compromissions des élus de gauche de sa ville avec les islamistes pour acheter la paix. Elle montre comment ceux-ci se résignent souvent à ne pas appliquer les lois, à reculer sur la laïcité et comment, dès qu’arrive un drame, ils font appel aux leaders religieux pour rétablir la paix.

Résultat, aujourd’hui, les islamistes harcèlent les filles qui ne portent pas le voile et insultent ceux qui ne respectent pas le ramadan. Bref, ils font de plus en plus la loi. « Les élus participent à cette ségrégation, dit Nadia. Ils nous enferment dans notre culture, dans notre tradition, dans notre religion. On est comme dans des prisons à ciel ouvert au lieu de se sentir français. »

Nadia Remadna en veut aussi à l’école qui ne s’intéresse qu’aux « médiocres », écrit-elle, au lieu d’encourager les meilleurs et de récompenser l’excellence. Mais surtout, elle ne pardonne pas à cette école d’avoir « cédé sur la laïcité ».

À partir des années 1990, de nombreux élus des banlieues difficiles ont encouragé ce qu’on appelait alors les « Grands Frères » ou les « médiateurs ». Il s’agissait, à l’aide de subventions à l’emploi, d’engager des jeunes issus des quartiers périphériques pour maintenir l’ordre dans les transports en commun ou dans les cités. Comme si l’État pouvait déléguer ses missions régaliennes à des organisations communautaristes.

« Le mouvement des Grands Frères, ça a bousillé pas mal de choses, dit Nadia Remadna. Aujourd’hui, quand ils interviennent dans les quartiers, ils interviennent avec le Coran. » Avec les conséquences que l’on imagine pour les femmes.

Le machisme intégriste

« Dans les banlieues, de plus en plus, ce sont les hommes qui ont pris le pouvoir, dit-elle. Il y a un machisme intégriste qui s’est installé. Les femmes, elles, elles n’existent plus. Elles sont de plus en plus effacées. Il n’y a plus cette mixité qu’il y avait auparavant. Même dans les ateliers, les femmes font leurs activités de leur côté et les hommes du leur. Ce n’est pas ça, la France ! »

Avec d’autres mères, Nadia Remadna a décidé d’organiser des rencontres afin d’« apprendre à ces femmes l’histoire de leur pays. On s’est rendu compte qu’elles ne connaissaient pas l’histoire de France, même si elles vivaient en France depuis 40 ans. On veut leur permettre de penser autrement en leur donnant des notions de droit ».

Elle veut aussi faire reculer ce qu’elle nomme « le mal-islam », qui dit-elle s’est infiltré partout, et permettre aux familles de se réapproprier l’éducation de leurs enfants, en particulier l’éducation religieuse. Afin d’éviter que cette religion soit enseignée de l’extérieur et de permettre aux parents de demeurer libres de la transmettre ou pas.

« Ça fait deux décennies que les politiques ne cessent de victimiser les jeunes, de leur faire croire qu’ils sont toujours discriminés, qu’ils sont partout l’objet de racisme et que si tu t’appelles Mohamed et habites Sevran personne ne lira ton curriculum vitae. C’est faux ! Le résultat, c’est que quand il ne reste plus rien, qu’on est au bout du rouleau, et bien, il reste la religion. Aujourd’hui, on en est là. Le point de départ pour s’en sortir, c’est d’appliquer la loi et d’arrêter de flirter avec les religieux. Mais pour cela, il faut un peu de courage. Juste un peu. »

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 11:24

Posté le 13 janvier 2016 Par Pierre ALLARIA Aucun commentaire

Laurent Wauquiez a-t-il été élu sur un malentendu ?

L’Eco des Pays de Savoie est un journal qui traite essentiellement d’économie. De notoriété publique, c’est un journal qui ne passe pas pour être de gauche. Dans son dernier édito (n°01/1377 du 8 au 14 janvier 2016), Alain Veyret, le directeur de la publication, est d’ailleurs assez explicite sur ce point. Puisqu’il fait état, parlant de Laurent Wauquiez, de « tous les préjugés favorables que je peux avoir à votre égard ».

Il n’est pas question ici de faire un procès d’intention à l’Eco des Pays de Savoie au prétexte qu’il serait un journal plutôt tourné vers la partie droite de l’échiquier politique. Pas plus qu’à son directeur de la publication, au prétexte qu’il aurait des préjugés favorables à l’égard de Laurent Wauquiez. A chacun ses opinions et la liberté de les avoir. Non, nul procès d’intention en vue. Et presque pas de contradiction non plus. A vrai dire, on serait même plutôt d’accord avec les propos d’Alain Veyret. Pas pour ce qui concerne les préjugés favorables à l’égard de Laurent Wauquiez. Mais pour ce qui concerne le constat que l’éditorialiste de l’Eco des Pays de Savoie fait un mois après la victoire de la liste de Laurent Wauquiez. Et quelques jours après son élection, sans surprise, à la présidence de la région.

Source : Eco des Pays de Savoie n°01/1377

Ce constat, le voici (voir ci-contre extrait de l’édito d’Alain Veyret). Dans le détail, Alain Veyret va plus loin. S’étonnant ou s’inquiétant de ne pas connaitre les intentions réelles du nouveau président de la région en matière d’économie, de transports ou encore de formation. Autrement dit, les piliers des compétences de la région.

Que le quidam électeur de base ne soit pas très au fait des intentions d’un candidat élu, passe encore. Mais quand le directeur de la publication d’un journal sérieux traitant d’un sujet sérieux sur deux départements phares de la région dit être « dans un brouillard des plus épais » (sic), il y a de quoi se poser des questions. Et notamment se demander si la campagne de Laurent Wauquiez ne s’est pas résumée à ces quelques « incantations sécuritaires ou identitaires, bonnes à prendre, mais peu en adéquation avec les compétences régionales prévues dans la loi NOTRe » (sic). Incantations qu’Alain Veyret épingle joyeusement dans son édito.

Pour répondre à la question posée par le titre de cet article, oui, assurément, à la lecture de cet édito, on a vraiment le sentiment que Laurent Wauquiez a été élu sur une imposture. Celle de propositions et de thèmes de campagne sans rapport avec la réalité de la politique qu’il va devoir conduire pendant six ans à la tête de la région. Celle d’une liste mêlant dans un joyeux fourre-tout, centristes prétendument modérés et opposés au cumul des mandats, candidats et idées de la droite extrême, et cumulards en nombre, notamment dans les vice-présidents. Celle d’une liste conduite par un quadragénaire affirmant incarner le renouveau de la politique, lui qui n’a jamais rien fait d’autre que de la politique avant même la fin de ses études. Celle d’une tête de liste qui, dans le fond, n’avait pas grand-chose à proposer, si ce n’est d’incarner une façon, pour les électeurs, de dire leur ras-le-bol de la politique nationale.

Concernant l’aspect renouveau, il faut cependant reconnaitre que face au « dinosaure » Queyranne (70 ans, 38 années de politique au compteur), Wauquiez avait beau jeu de se faire passer pour le petit nouveau. Stratégiquement parlant, le PS a joué perdant d’avance.

Pour l’homme à la doudoune rouge, il reste maintenant à sortir ses supports de l’épais brouillard dans lequel il les a laissés. Une sortie qui ne pourra se faire, pour les plus avisés en tout cas, qu’au travers d’actions et de réalisations concrètes. On en reparle le 13 avril.

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 08:48

URGENT : CLIQUEZ sur IVG. gouv pour faire monter le site IVG du gouvernement

Saviez-vous que lorsque vous tapez "IVG" sur Google, les premiers résultats renvoient vers des sites web gérés par des anti-avortement ? Nous avons fait le test. Le site lancé par le ministère de la Santé IVG.gouv est doublé par IVG.Net animé par des opposants à l’avortement.

Nous nous sommes fait passer pour une jeune femme sur le point d'avorter à la recherche de conseils. Les arguments de la conseillère que nous avons eu au bout du fil sont assez inattendus : "Céline Dion vient d'une famille à sept ou huit enfants, sa mère voulait avorter, et bien on n'aurait pas eu Céline Dion !". La conseillère mentionne également des risques de stérilité et de dépression. Mais selon Sophie Gaudu, gynécologue obstétricienne, c'est totalement faux.

Comment est-il possible qu’un site d’anti IVG dépasse le site du ministère sur internet ? Pour le spécialiste du référencement des pages web, Brice Castaings, c'est l'architecture du site qui mine sa visibilité sur les moteurs de recherche.

La semaine dernière, Marisol Touraine appelait les internautes à cliquer massivement sur IVG.gouv, on a vérifié, cela ne suffira pas à le hisser en première position ! Hier, le Ministère de la Santé nous a annoncé qu’une cellule travaillait à la refonte du site. La bataille de la com' est perdue, mais pas la guerre !

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2015 5 18 /12 /décembre /2015 09:34

Édito

« Plafond de verre » : le Front National serait-il discriminé ?

lundi 14 décembre 2015 15:45 par Arnaud Bihel

he4

Parler de « plafond de verre » à propos des scores électoraux du Front National, c’est dévoyer cette expression et jouer le jeu du FN qui se pose en victime du système.

Le terme circule partout dans la presse au lendemain du second tour des élections régionales : parce qu’il n’est pas parvenu à conquérir une région, le Front National s’est heurté à un « plafond de verre ». L’expression est d’ailleurs utilisée en premier chef par les responsables du parti ; pour dénier au contraire, ainsi que le faisait Marion Maréchal-Le Pen au soir du 13 décembre, la réalité d’un tel « plafond de verre » qui empêcherait le FN de conquérir le pouvoir.

Marine Le Pen utilise l’expression depuis son accession à la présidence du parti en 2011. En septembre 2014 encore, lors de l’université d’été du FN, elle déclarait : « Les sondages nous donnent de l’espoir, ils nous montrent qu’il n’y a plus de plafond de verre qui empêcherait notre victoire électorale ».

La politologue Nonna Mayer la reprenait pour en faire le titre d’un chapitre dans un ouvrage collectif consacré au FN (Les faux-semblants du Front national) en octobre 2015 : « Le plafond de verre électoral entamé, mais pas brisé ».

Mais n’y a-t-il pas un danger d’employer sans le moindre recul ce terme pour parler du Front National ? Car le « plafond de verre » (glass ceiling en anglais, terme apparu dans les années 1980) désigne en premier lieu les discriminations implicites, les « barrières invisibles », qui empêchent les femmes de parvenir au sommet de l’échelle du pouvoir. D’abord dans la sphère économique, puis dans les espaces de pouvoir en général. Plus largement, il peut désigner cette même barrière pour les personnes issues des minorités.

Un concept renvoyant à la lutte contre les discriminations

Utiliser l’expression à propos des scores d’un parti politique est un glissement sémantique d’autant plus lourd de sens qu’il concerne ici un parti qui fait du rejet de l’étranger son fond de commerce.

Le terme de « plafond de verre » est en effet intimement lié au concept de discrimination. Dire que le Front National se heurterait à un plafond de verre laisse donc entendre que le parti subit une discrimination. Ce qui revient à avaliser son discours de « victime du système ».

Le « travail de normalisation du Front National » lancé par Marine Le Pen « passe par un travail méticuleux sur les mots et les idées que l’on aurait tort de sous-estimer », remarquait à ce sujet Romain Pigenel en 2012. Le blogueur (désormais responsable du numérique au service de communication du gouvernement) soulignait, déjà, ce glissement que constituait l’emploi par la présidente du FN de l’expression « plafond de verre ». En utilisant « un concept renvoyant à la sociologie de gauche et à la lutte contre les discriminations, Marine Le Pen déplace le débat sur une nouvelle question : les électeurs FN sont-ils eux aussi une minorité discriminée, comme les femmes, les homosexuels ou les Français ‘d’origine étrangère’ ? »

Conséquence des glissements sémantiques, le terme de « plafond de verre » peut aussi avoir complètement perdu son sens négatif. Ainsi, en mars dernier, au moment des élections départementales, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis estimait qu’il existe « un plafond de verre dans ce pays de gens qui n’acceptent pas la xénophobie rampante du Front national, son souverainisme xénophobe et populiste ».

Un plafond de verre positif ? Certes, dans ce cas, l’expression ne fait plus du FN une victime de discrimination. Mais elle devient du même coup vide de sens. Comme un de ces éléments de langage qui jalonnent les soirées électorales. Et fait oublier que ce pour quoi cette expression a été définie existe toujours bel et bien.

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2015 5 18 /12 /décembre /2015 09:27

Newsletter du 17 décembre 2015

La légèreté des mots, le poids de l’opinion

C’est toujours celui qui tient la plume, celui (rarement celle) qui choisit les mots, qui a le pouvoir. Pouvoir de masquer des agressions sexuelles derrière les mots employés. Ainsi, une atteinte sexuelle sur une mineure de 13 ans devient, dans Ouest-France notamment, une simple « relation ». Le journal reprend avec un brin de romantisme les mots de l’homme condamné par la justice : « l’amour n’a pas d’âge ». Comment dans ce cas faire comprendre aux lecteurs qu’il s’agit d’un délit grave ?

Dans un autre quotidien régional, La Provence, un médecin est condamné pour agression sexuelle. Mais c’est plus sur son sort que sur celui de sa victime que s’apitoie le journaliste. Lequel est aussi enseignant à l’école de journalisme d’Aix-Marseille. De quoi perpétuer cette habitude de présenter les agressions sexuelles comme de sympathiques manifestations d’affection au lieu d’alerter l’opinion… Et si l’opinion est du côté de l’agresseur, peu de chance de mettre en place des politiques pour lutter contre le fléau des agressions sexuelles. Même si les condamnations pour violences conjugales ont fortement augmenté ces dernières années, conséquence des campagnes de sensibilisation, l'immunité amoureuse tient bon..

Quand il a été question d’inscrire une sensibilisation à ces sujets dans les écoles de journalisme au moment de la loi sur l’égalité réelle du 4 août 2014, les parlementaires ont cédé à la pression des directeurs de ces écoles, vent debout contre ce qu’ils estimaient être une atteinte à leur liberté d’enseigner. Certains étant même persuadés que la question est réglée.

Comme beaucoup d’hommes. Une nouvelle étude montre que les hommes ne prennent pas vraiment la mesure des inégalités professionnelles. Ils sont une majorité à juger que le sujet est en progrès… Dormez braves gens, si l’inégalité professionnelle n’existe plus aux yeux de ceux qui décident, pas besoin de mettre en place des moyens de lutter contre….

Autre glissement sémantique lourd de conséquences : en reprenant le vocable « plafond de verre » pour qualifier la non-élection de représentants du Front National à la présidence de régions, la plupart des journaux sont allés dans le sens de la victimisation voulue par le FN. De quoi réjouir ce parti très ambitieux pour 2017. L’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Nathalie Kosciusko-Morizet ne dit pas autre chose quand elle répond à la question : « Pourquoi ce sont toujours les femmes qui se font virer ? »

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2015 1 07 /12 /décembre /2015 21:30

Résultats de la liste de Queyranne dans les communes des candidat.es en Ardèche.

En caractères gras les conseillers sortants

Premier tableau : ordre de la liste

Deuxième tableau du meilleur pourcentage au plus faible.

Je vous laisse faire des analyses.

candidat.e

commune

score liste Queyranne

Saulignac

Privas

33%

Malavieille

ST Péray

25,20%

Fangier

ST Michel de Boulogne

46,30%

Scherer

Annonay

30,40%

Bonnetain

La bastide de Virac

45,60%

Tolfo

Le Teil

38,27%

Vignal

Le Pouzin

28,51%

Gonnet-Tabardel

Bourg St Andéol

23,40%

Savatier

St Vincent de Barrès

28,28%

Thiers

Mauve

20,40%

Roux

Antraigues

30,08%

En gras les conseillers sortants

Liste Queyranne enArdèche

26,20%

Candidat.e

candidat.e

commune

score liste

Fangier

ST Michel de Boulogne

46,30%

Bonnetain

La bastide de Virac

45,60%

Tolfo

Le Teil

38,27%

Saulignac

Privas

33%

Scherer

Annonay

30,40%

Roux

Antraigues

30,08%

Vignal

Le Pouzin

28,51%

Savatier

St Vincent de Barrès

28,28%

Malavieille

ST Péray

25,20%

Gonnet-Tabardel

Bourg St Andéol

; 23,40%

Thiers

Mauve

20,40%

Partager cet article
Repost0
3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 09:51

Je voulais écrire une note sur ce sujet, mais hier au soir JJQueyranne l'a fait dans cet extrait de son discours. Je rappelle pour les plus jeunes, que Charles Millon le vendredi 20 mars 1998 a accepté les 35 voix du FN pour conserver la présidence de Rhône-Alpes, mais cette élection sera cassée et il ne sera pas élu en Janvier 1999 grâce à l'arc républicain réuni derrière JJQueyranne ( voir extrait article en fin de texte). Gens de l'Ain ne votez pas pour votre liste départementale menée par Etienne Blanc, milloniste et contre le mariage pour tous..

Extrait discours JJacques Queyranne

"Mais il y a aussi la droite extrême. C’est cette droite qui, à défaut de s’allier avec l’extrême droite, en a épousé le programme. Il faut le dire et le répéter : la préférence régionale de Laurent Wauquiez est la fille adoptive de la préférence nationale de Marine Le Pen. La droite extrême, c’est celle qui a manifesté, main dans la main avec l’extrême droite, contre le mariage des homosexuels. La droite extrême, c’est un quarteron animé par l’esprit de revanche : la revanche de Charles Millon, à l’image d’Etienne Blanc, lieutenant de Millon en 1998 ou de Philippe Meunier, l’armurier du Palais-Bourbon. C’est aussi la revanche de Sarkozy, à l’image de Marleix et d’Hortefeux, conseillers régionaux fantômes en Auvergne. Ce dernier, ancien Ministre de l’Intérieur à qui l’on doit le plus grand plan social de réduction des effectifs de la police et de la gendarmerie, avec 13 000 suppressions de poste entre 2007 et 2012. La droite extrême, c’est un candidat accro à la communication qui a transformé sa profession de foi en roman photo, exhibant avec une pudeur très sarkozyste sa vie privée. C’est lui aussi qui a fait plus de 10 médias nationaux dès le lendemain des attentats du 13 novembre.

Rappel histoire de la présidence de région

"Le 9 janvier 1999, l'UDF Anne-Marie Comparini, adjointe au maire de Lyon, Raymond Barre, est élue présidente de la Région Rhône-Alpes au troisième tour. Elle remporte ce scrutin avec 75 voix (15 de l'UDF et du RPR et 60 voix de la gauche et des verts) contre 56 voix au candidat de Démocratie Libérale Pierre Gascon (43 voix de droite et 13 provenant des lepénistes). Ce dernier avait vu Charles Millon (« La Droite », ex UDF) et Bruno Gollnisch (FN) se désister quelques heures plus tôt à son profit.

Le coup de tonnerre que représente cette élection n'est pas lié au fait que madame Comparini soit la première femme à présider le Conseil Régional. Il doit plutôt être recherché dans les conditions de cette élection. Anne Marie Comparini doit en effet sa victoire à la constitution d'un « arc républicain » : pourtant issue de l'UDF, elle a été élue grâce au soutien des partis de gauche, unis derrière Jean-Jack Queyranne, bien décidés à empêcher la reconduction à la présidence de Charles Millon. Celui-ci avait pourtant été réélu à ce poste en 1998 grâce au soutien du Front National : les listes de droite et de gauche étaient en effet à égalité. Cependant, du fait de l'annulation de cette élection pour des raisons de procédure (une requête en annulation avait été déposée par l'écologiste Étienne Tête) la désignation du président dut à nouveau avoir lieu. C'est pour cela qu'un nouveau vote eut lieu en janvier 1999.

Dès la proclamation des résultats, Anne-Marie Comparini prend ses fonctions dans une ambiance chaotique : les injures et les invectives fusent. Elles proviennent d'une partie de la droite régionale qui lui reproche d'avoir accepté le soutien des voix de la gauche plurielle, à laquelle elle avait proposé une «dynamique». «Il s'agit d'une situation exceptionnelle, explique-t-elle alors, on n'a pas d'autre choix pour sortir la région Rhône-Alpes de l'impasse». La quasi-totalité des présidences de commission sont ensuite attribuées à la gauche". Source INA.

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 18:45

FIGAROVOX/TÉMOIGNAGE - La philosophe Alexandra Laignel-Lavastine, qui habite en Seine-Saint-Denis, a interrogé les jeunes de son quartier dès le matin du 14 novembre. Les propos qu'elle a recueillis sont glaçants.

Alors qu'en ce lugubre matin du samedi 14 novembre, la France était en état de choc et le monde glacé d'effroi, comment les jeunes de mon quartier, dans le 93, avaient-ils vécu, eux, les carnages de la nuit? Un vague espoir m'avait saisi: et si les tueurs islamistes venaient, par ce bain de sang, de s'aliéner un peu leurs admirateurs de banlieue, généralement fascinés par leurs «exploits guerriers»?
Dans cet univers clos et à la dérive, où la fêlure morale est souvent vertigineuse, le principe qui prédomine est en effet celui de la valeur contraire. Les décapitations en ligne, les prières de rue et le voile intégral horrifient ou dérangent? Ils «kiffent» puisqu'ils «niquent la France». Mais cette fois? Se pouvait-il que les images atroces des tueries les laissent de marbre et ne suscitent pas l'ombre d'un écœurement ou d'une identification aux victimes? En s'en prenant au public jeune et festif d'un concert de rock ; pis, en ciblant les spectateurs d'un match de foot, leur passion, de surcroît au Stade de France, situé à quelques encablures de là et où ils auraient tous pu se trouver, les tueurs de Daech n'avaient-ils pas commis une erreur d'appréciation ?
J'avoue que je m'attendais au moins à un vague: «Là quand même, ils abusent!». Je descends au bistrot du coin vers 10 heures.

Première surprise: rien n'y laisse deviner qu'une tragédie vient de frapper le pays. La télé est pourtant allumée au-dessus du comptoir, le film des événements passe et repasse en boucle. La clientèle, exclusivement masculine, regarde du coin de l'œil, mais personne ne semble concerné. J'interroge le patron, les yeux rougis par l'absence de sommeil, un sympathique arabe chrétien qui se définit comme «assyro-babylonien»: «J'y crois pas», me dit-il à voix basse. Depuis que j'ai ouvert à 8 heures, les gens parlent de tout et de rien, mais surtout pas de ce qui vient de se passer. C'est biz as usual: circulez, y'a rien à voir».
Je m'attable avec Malik, en train de boire son café, le visage fermé. Je lui dit qu'il a une mine fatiguée et qu'il y a de quoi après les massacres horribles des dernières heures. «Pourquoi horribles?», me lance-t-il d'un air hostile, «tu crois quand même pas ce qu'ils nous racontent!». Ma crédulité lui fait même «pitié»: «Réfléchis trois secondes: un musulman, ça tue pas. Tuer, chez nous, c'est haram. C'est marqué dans le Coran».
Je tente la carte bobo nunuche bien-pensante: l'islam est certes une religion-de-tolérance-et-de-paix, mais il peut y avoir de mauvais musulmans, des fanatiques qui le déforment et s'en servent à de vilaines fins politiques.
«C'est quoi ces conneries?», poursuit-il. «Un communiqué, ça se fabrique, c'est comme les images: tout est bidon». Et comme un musulman ne peut donc être un meurtrier, il faut bien que «y'ai un truc derrière tout ça».
Le raisonnement est implacable. Aussi brillant que celui d'Emmanuel Todd et d'une bonne partie de la doxa de gauche politiquement correcte, pour qui il ne s'agissait déjà plus, quatre mois après «Charlie», de combattre l'islamisme, mais le «laïcisme radical» porté par les néo-réactionnaires, très vite tenus, en toute indécence, pour les coupables indirects des crimes de janvier.

Entre temps, les copains de Malik sont arrivés et ils se mêlent à la conversation. Nidal, passablement agressif, renchérit: «La vérité, de toute façon, on l'a connaît: c'est un complot contre nous et contre l'islam, comme avec Merah et le reste». Le reste? Un autre m'éclaire de façon assez prévisible en m'expliquant que les chambres à gaz seraient une «invention sioniste», le 11-Septembre un complot du Mossad et le massacre de Charlie-Hebdo un coup monté de la DCRI. «Tu vois, les Kouachi. J'ai un copain qui les connaissait bien. Il m'a dit que le deuxième frère était mort en 2009. C'est pas une preuve, ça? Le but, c'est de salir les musulmans».
Avant, m'expliquent-ils, ils ne disposaient que de la version officielle que leur servaient «les médias». Désormais, ils possèdent un savoir inaccessible au profane: «On peut plus nous enfumer». À ce propos, je leur demande quels sont leurs sites préférés: Dieudonné, Soral, Médiapart, oumma.com, les Indigènes de la République?
Ils ne comprennent pas le sens de ma question: «Internet, quoi, YouTube. Tu connais YouTube?». Je n'insiste pas, voyant que la notion même de source leur échappe. Je me résigne aussi assez vite à laisser de côté la question de la vraisemblance dudit complot — la paranoïa conspirationniste étant par définition immunisée contre tout démenti en provenance des faits —, pour m'intéresser aux chefs d'orchestres cachés: un complot, mais orchestré par qui ? «Justement, on le saura jamais», dit Kevin d'un air grave et dubitatif.
«Tu déconnes!», s'énerve Réda qui prend à son tour la parole avec véhémence: «T'sé quoi Madame, avec tout mon respect: les gros salauds, les barbares, les criminels qu'faudrait régler à la kalach, c'est les Juifs! Mais ça, tu pourras pas l'écrire dans ton journal vu qu'ils contrôlent tout».
Vraiment tout? «Nan, en fait, seulement 80 %», estime Kamel, plus raisonnable et qui dispose de chiffres plus… exacts. Son voisin, un peu gêné devant moi, tient lui aussi à… nuancer: «Les Juifs, enfin les sionistes plutôt. C'est eux les grands caïds. Même l'Etat français est une marionnette entre leurs mains». Tous acquiescent avec vigueur et considèrent, pour de mystérieuses raisons, que seul Poutine, «un mec génial», pourrait nous «sauver».

« Même les Français en ont marre, ils sont plus chez eux avec ces Juifs pourris. Or on a quand même le droit de se sentir chez soi, c'est normal ! »

Les trois mots magiques — «Juif», «sioniste» et «complot» — étant lâchés, ces vocables ont aussitôt pour effet d'échauffer le groupe, toujours aussi peu disposé, autour de midi, à verser une larme de compassion, même une toute petite, envers les morts et les blessés de la nuit. Une insensibilité et une indifférence absolues. Tandis que je songe à la réflexion d'Hannah Arendt sur le fait que c'est aussi dans le vide de la pensée et l'incapacité d'être ému que la barbarie se déploie, voilà que Toufik infléchit avec succès la discussion sur les francs-maçons, «les alliés du grand caïd» qui, manifestement, les passionnent. Et d'ajouter: «De toute façon, en France, c'est simple: si tu fais pas partie d'une loge, t'as pas de boulot». Son pote le coupe: «Faut pas oublier non plus Sarko et sa bande qui, après avoir vendu cinq tonnes d'or aux Américains pour une bouchée de pain, se sont tous tirés à Tel-Aviv». Son voisin complète: «Même les Français en ont marre, ils sont plus chez eux avec ces Juifs pourris. Or on a quand même le droit de se sentir chez soi, c'est normal!».
J'ose faire remarquer que Nicolas Sarkozy a pourtant l'air de se trouver physiquement à Paris. «Ben c'est normal, vu que c'est Rockefeller qui dirige BFM et iTélé». J'admet que je n'y avais pas pensé… De toute façon, «ils sont tous islamophobes, faut arrêter de nous stigmatiser», conclut un autre.

Là, il me sidère: ces jeunes esprits déstructurés, abreuvés aux discours de haine et aux fantasmes complotistes, ont en même temps très bien capté le prêt-à-penser du jour et l'intérêt qu'ils pouvaient en retirer, entre chantage à l'islamophobie, vulgate du padamalgame (les procès en dérive «néo-réac», ils ne connaissent pas encore) et complaisance victimaire. Il est vrai que l'axiome de Malik — «Un musulman, ça tue pas» — rejoint le principe intangible de la bien-pensance contemporaine, à savoir que le Mal ne saurait en aucun cas surgir du camp du Bien, celui des anciens «damnés de la terre». D'où l'exploit d'Edwy Plenel qui, en 2013, osait encore parler d'un «terrorisme dit islamiste».

C'est ainsi que sans ces territoires occupés de la pensée progressiste, toute à son déni idéologique du réel, Les Territoires perdus de la République*, un livre qui réunissait dès 2002 les témoignages alarmés de professeurs du secondaire, aurait pu permettre de faire — à temps? — le bon diagnostic. La gauche, dont la lâcheté fut affligeante, a préféré le bouder et le considérer comme raciste: comment osait-on constater une offensive salafiste dans certains quartiers? Scandaleux. Résultat: la France enregistre quinze ans de retard à l'allumage face à la menace représentée par un islam qui se radicalise.

À se demander où réside le plus horrifiant. Dans cette perte absolue de repères parmi une jeunesse pourtant née et éduquée en France? Ou dans le manque de courage de nos élites somnambules qui, de renoncements en capitulations, ont contribué à accuser cette fracture qu'il était jusqu'à présent de mauvais goût de vouloir voir et sur laquelle il était donc de bon ton de ne rien savoir.

Tragique. Au début des années 2000, mes interlocuteurs étaient encore enfants. Nos milliers de djihadistes de fabrication locale — dont les massacreurs du 13 novembre —, l'étaient aussi.

Source

• La Pensée égarée. Islamisme, populisme, antisémitisme. Essai sur les penchants suicidaires de l’Europe, Grasset, 220 pages, 18 €.

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 14:44

Le Premier Ministre m’a confié une mission visant à analyser les enjeux liés à l’émergence des acteurs de l’économie collaborative et les conditions qui permettraient leur épanouissement dans un cadre sécurisé.

L’économie collaborative, pratique ancienne, se renouvèle dans un contexte marqué par l’émergence des plateformes numériques, l’utilisation d’internet ouvrant de nouvelles perspectives à un modèle économique dont la valeur ajoutée réside essentiellement dans la mise en relation.

Si elle suscite un réel dynamisme et crée de nombreuses opportunités, l’économie collaborative percute les marchés sur lesquels elle se développe, en bousculant le positionnement des entreprises traditionnelles, en redéfinissant la relation au travail et en questionnant les conditions d’exercice de certaines professions.

Je souhaite recueillir vos points de vus selon quatre axes de réflexion :

  • favoriser le dynamisme des acteurs de cette économie en France ;
  • améliorer la confiance des consommateurs ;
  • trouver un cadre juridique permettant de garantir la qualité de l’emploi et de la couverture sociale de ses utilisateurs.
  • garantir une juste contribution des acteurs de l’économie collaborative au financement des charges publiques.

Je vous invite à participer à cette consultation sur : https://www.parlement-et-citoyens.fr/project/economie-collaborative-quels-enjeux-pour-notre-modele-de-societe/presentation/presentation-et-suivi-5

Partager cet article
Repost0