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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 00:18

Le Monde.fr | 22.06.2012 à 09h40

 

Pourquoi nous réjouissons-nous aujourd'hui que la France compte plus de 73% d'hommes députés à l'Assemblée nationale ?

Parce que dans le pays des droits de l'homme et du suffrage universel, les Françaises n'ont été reconnues comme "citoyennes actives" qu'en 1944 en devenant "électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes" grâce à l'amendement du communiste Fernand Grenier inséré dans l'article 17 de l'ordonnance du 21 avril 1944 portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération.

Parce que la première assemblée élue en octobre 1945 était à 95% masculine, la première législature de la Cinquième République en 1958 l'était à plus de 98% et la dixième législature en 1993 à plus de 94%.

Parce que si la parité vit dans les conseils municipaux et les conseils régionaux, les présidents de conseils régionaux et les maires des communes de 3 500 habitants sont encore à 90% des hommes. Est-il nécessaire de préciser que si le gouvernement est pour la première fois paritaire en France, le chef de gouvernement et le chef de l'Etat sont des hommes ?

Parce que Jean-Jacques Rousseau, le théoricien du contrat social à qui la République française rend hommage en cette année 2012 qui fête son tricentenaire, est aussi celui qui justifia l'exclusion des femmes du pouvoir (potestas) au nom de leur prétendue incapacité (potentia) à se détacher de la "rigidité des devoirs" relatifs à leur sexe faisant d'elles des êtres de nature plus que de raison...

Dans L'Emile, son traité d'éducation sur "l'art de former les hommes", il consacre un chapitre à l'éducation de la femme qui ne pourra jamais être qu'une bonne épouse et une bonne mère de citoyen et qu'il nomme, non sans cynisme, Sophie. A celles qui se plaignent de "l'injuste inégalité qu'y met l'homme", il répond que "cette inégalité n'est point une injustice humaine, ou du moins n'est point l'ouvrage du préjugé, mais de la raison" car "il n'y a nulle parité entre les deux sexes quant à la conséquence du sexe. Le mâle n'est mâle qu'en certains instants, la femelle est femelle toute sa vie, ou tout au moins toute sa jeunesse".

Parce qu'encore aujourd'hui il n'y a nulle parité entre les deux sexes quant au conséquence du sexe, les femmes sont incluses dans la sphère dite publique, et pas seulement politique, à condition de "performer" leur-s différence-s . Cette injonction à la performance est double car si les "femmes publiques" doivent faire de la politique ou du management autrement c'est parce qu'elles sont censées représenter, au sens de mettre en scène et de rendre présents, des particularités (sexe, âge, origines...) qui ont un intérêt, une plus-value, dans une France en crise de modèle d'intégration politique et économique.

Réjouissons-nous parce que talonnant l'Afghanistan, la France passe du 69ème rang au 34ème rang mondial en ce qui concerne la proportion de femmes à la chambre basse. Réjouissons-nous car ce classement nous contraint à l'humilité et la lucidité, notre "vieille démocratie" n'est pas la société des égaux, mais bien celle des idéaux idéalisés. Quelle égalité, quelle liberté, quelle fraternité (sororité ?) et quel universalisme sont proclamés dans la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen ?

Si les lois dites sur la parité des années 2000 ont pour objectif comme le soulignait le ministre de l'intérieur de l'époque, Jean-Pierre Chevènement, de constituer une "révolution culturelle", soyons vigilant-e à ce que l'usage qui en est fait ne conduise pas, comme l'analysent en particulier Joan Wallach Scott et Catherine Achin, à une "parité paradoxale" portant une "révolution conservatrice".

Pour que la parité ne reste pas à l'ombre des Lumières, mais qu'elle rende pensable et possible une égalité entre "pair-e-s" articulant comme nous y invite Nancy Fraser redistribution et reconnaissance transformatrice, vive-ment une République où l'on ne demandera plus aux femmes - politiques ou pas - ce qui fait "leur petit plus" (en écho à un grand moins à en croire Rousseau et Freud entre autres...) ni aux hommes - politiques ou pas - de ne pas perdre les attributs qui font d'eux les "pater familias" de la maison à la Nation...

Réjane Sénac, chargée de recherche CNRS au CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po).

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 00:06

 

 

Babayagas © Magali Lambert

© Magali Lambert

Elles ont entre 65 et 85 ans.
Elles sont féministes.
Elles veulent vieillir entre femmes, en autogestion, dans le respect de l’écologie et le maintien de leurs pratiques citoyennes.
C’est ce projet qui les réunit.

La Maison des Babayagas, qui ouvrira ses portes en octobre prochain à Montreuil, après plus de onze ans de discussions avec les institutions et de luttes pour le montage financier, est une utopie conçue au départ par Thérèse Clerc.

Sur un terrain cédé par la Ville de Montreuil en plein centre ville, et dans une construction de l’OPHLM dont elles vont être locataires, vingt femmes vont emménager à l’automne, chacune dans son studio, mais en autogérant les parties communes qu’elles entendent bien faire résonner de leur optimisme et de leurs réflexions sur tous les aspects du bien vieillir au sein de l’Unisavie (Université du savoir des vieux), qui a aussi vocation à devenir une plate-forme pour utopistes.

Pour préparer leur vieillesse en vie collective, elles partent régulièrement en colonie de vacances dans l’Yonne, dans un lieu que la ville de Montreuil réserve pour les vacances scolaires aux petits Montreuillois.

Dans ce cadre verdoyant et serein, elles pratiquent pendant une semaine la vie en communauté tout en continuant à peaufiner leur projet innovant : à raison de deux séances de travail par jour, elles planchent sur la rédaction de leur charte interne et de la convention qui les lie aux institutionnels. Elles y prévoient aussi tous les aspects de la vie quotidienne en communauté et les activités qu’elles veulent impulser.

A la fois différentes et réunies par ce projet militant, elles impressionnent toutes par le dynamisme de leur engagement.

Odette a passé vingt années de sa vie à enseigner le français au Royaume-Uni. Elle est rentrée en France à la retraite mais ne se voit pas « finir seule » dans une maison de retraite lambda où elle sera « un numéro », « une vieille chose posée là ». D’ailleurs « [elle] n’aime pas le scrabble ! ». Et puis, elle a une vieille pratique de militante, ses parents étaient communistes, elle a toujours été active au sein du Mouvement des femmes et des groupes de lesbiennes. Elle a une gouaille et un humour communicatif, et c’est une vieille routarde du collectif…

Yvette non plus n’imagine pas sa retraite seule dans son petit studio. Ancienne secrétaire de rédaction, tout ce à quoi elle tient, ce sont ses livres. Sinon, elle veut continuer à défaire et refaire le monde, et participer activement à la mise en forme de cette utopie de « vieilles qui ont leur mot à dire sur tout ». On a du mal à énumérer tous ses engagements passés et présents, des groupes lesbiens aux femmes sans-papiers, en passant par le soutien au Rwanda. Elle ne manque pas une occasion de rappeler l’oppression des femmes et n’hésite pas à interrompre les réunions de travail pour pousser un petit refrain militant le poing levé ! Et son talent d’auto-dérision la rend irremplaçable.

Claudia est italienne. Elle vit en France depuis quarante ans, divorcée deux fois. Féministe depuis l’adolescence, elle s’est d’abord heurtée au machisme de son père qui l’a empêchée de devenir pilote, puis à celui de ses deux maris, bien peu respectueux de sa personne. Enfin libre, elle met son hyperactivité au service du collectif et ne conçoit pas de vieillir autrement qu’en communauté. Et les hommes l’ont trop fait souffrir pour qu’elle ait encore envie de partager ses vieux jours avec l’un d’entre eux…

Et puis il y a Thérèse, la mère porteuse du projet. Celle qui, depuis plus de dix ans, court inlassablement les bureaux et les cabinets pour faire exister ce projet. Celle qui partout, dans les médias comme dans les régions où des maisons de Babayagas sont en gestation, parle encore et encore du bien vieillir entre soi, dans le refus de l’infantilisation et du consumérisme qui menace les personnes âgées. Thérèse est belle et intelligente, et pas mal cabotine. Elle aime Mozart et l’utopie d’Ernst Bloch. Les fringues aussi. Et les hommes et les femmes. Le collectif est le maître-mot de sa vie et, en imaginant la Maison des Babayagas, elle barre la route à ce « rétrécissement » des vieux qui s’éloignent du collectif et de la vraie vie.

Toutes attachantes, ensemble et individuellement, ces vieilles femmes travaillent avec ardeur à donner vie à leur Maison des Babayagas.

Mais comme « le plaisir vient du ventre », la colo se déroule au rythme des gratins, des tartes et du vin de sureau faits maison. Militantes et déterminées dans la chaleur de la convivialité, ces Babayagas ont l’avenir devant elles…

Danielle Michel-Chich – EGALITE

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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 23:33

 
La galerie Le Réverbère / Lyon vous invite à découvrir

Pierre de Fenoÿl 
Le miroir traversé
 
Vernissage le samedi 8 septembre de 14h à 21h
en présence de Véronique de Fenoÿl et ses enfants

CE MÊME SOIR VERNISSAGES DES GALERIES RUE BURDEAU & CIE
Exposition présentée du 8 septembre au 29 décembre 2012 du mercredi au samedi de 14h à 19h 

 


 

Pierre Canaguier - Juste un avion dans le ciel
Thomas Chable - Site de Lucy
du 4 mai au 21 juillet 2012
Nocturne le mercredi 6 juin jusqu'à 21h
Galerie Le Réverbère 
Catherine Dérioz
Jacques Damez
38 rue Burdeau
69001 Lyon
04 72 00 06 72
www.paris-art.com
Pierre Canaguier - Juste un avion dans le ciel
Thomas Chable - Site de Lucy
du 4 mai au 21 juillet 2012
Nocturne le mercredi 6 juin jusqu'à 21h 

 





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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 05:48

Thème  Les temps des femmes , de la gauche et des réformes

 

22:23 Août Salle de l'Oratoire 6bis rue Albert 1er La Rochelle

 

 

Pré programme

Mercredi

De Lucie à la femmes moderne : le temps du féminisme avec Françoise Héritier, Yvette Roudy, Françoise Durand

Aujourd'hui l'exigence du projet féministe, avec quelles priorités avec Florence Rochefort et Sandrine Dauphin

Educaton NON SEXISTE : comment actionner enfin ce levier du changement, table ronde animée par Romain Sabatier

 

Jeudi

Temps partiels : comment lever cet obstacle majeur à l'autonomie des femmes? Table ronde présidée par Geneviève Couraud

Prostitition : quelle stratégie de mobilisation pour l'adoption rapide d'une loi abolitioniste. Table ronde présidée par Danielle Bousquet

Les temps nouveaux de l'assemblée de femmes: féminisme et pouvoir. Echange avec Najat Vallaud-Belkacem Ministre aux droits des Femmes.

 

Contact et inscription à Colette Stephan 18 rue Cristino Garcia 75020 PARIS

assembleedesfemmes@gmail.com

 

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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 00:20

 

1992, 1er Sommet de la Terre à Rio : un espoir se levait. 2012, il ne faut rien lâcher

C'était il y a vingt ans et je participais comme Ministre de l'Environnement, aux côtés de François Mitterrand qui avait ardemment voulu ce premier Sommet de la Terre, aux négociations entre les pays du monde pour protéger la planète.

En ce mois de juin 1992, à Rio, une prise de conscience planétaire s'affirmait et un espoir se levait : celui d'une humanité prenant la mesure des dégâts écologiques insoutenables d'un modèle de production prédateur et capable de faire prévaloir, sur les égoïsmes à court terme, la vision partagée d'un essor économique écologiquement responsable, fondé sur une nouvelle solidarité entre le Nord et le Sud.

Je me souviens de l'appel du Président français à une mobilisation mondiale et à ce qu'il appelait « une obligation d'assistance mutuelle écologique », ouvrant la voie à un « nouvel ordre international » juste, où les pays les plus développés, comme on disait à l'époque, assumeraient leur responsabilité historique et où les autres assumeraient aussi la leur mais en fonction de leurs moyens et gagneraient du temps en ne reproduisant pas les mêmes erreurs.

Le mur de Berlin était tombé trois ans plus tôt et tout semblait possible.
La France, très activement impliquée dans ce Sommet fondateur, défendait l'impérieuse obligation d'une nouvelle alliance entre les pays riches et pauvres.

Bien sûr, toutes les divisions et tous les désaccords, toutes les suspicions et toutes les résistances n'avaient pas été magiquement surmontés mais des décisions importantes et prometteuses avaient alors été prises.

154 pays avaient signé la Convention sur la diversité biologique, pour la protection des espèces et des espaces vulnérables.

La Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique avait été adoptée, traçant le but d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La Déclaration sur la forêt reconnaissait sa valeur irremplaçable pour l'environnement mondial et un accord prévoyait une convention sur la désertification.

L'Agenda 21, né à cette occasion, fixait des objectifs et des règles, déclinables dans chaque pays et chaque territoire.
La création d'une Commission du développement durable semblait pouvoir être un premier pas vers une autorité mondiale veillant au respect des engagements pris, que la France, déjà, appelait de ses vœux.

La Charte de la Terre énonçait 27 principes fondamentaux pour la sauvegarde de notre biosphère, parmi lesquels l'égalité d'accès aux ressources planétaires, la nécessaire liaison du développement humain et de la préservation de l'environnement, la règle « pollueur = payeur », l'importance de la transparence démocratique.

Je me souviens d'avoir défendu à Rio le besoin d'une Convention mondiale sur l'eau, ressource vitale mais ressource rare et polluée. Et de ce chiffre atroce : 25 millions d'enfants mourant chaque année d'avoir bu de l'eau non potable. De nos jours, 34.000 personnes en meurent encore chaque jour, dont 5.000 enfants.

20 ans ont passé et beaucoup de choses ont changé.

Premier changement : la prise de conscience est aujourd'hui mondiale

 
Cette prise de conscience est largement partagée par les gouvernants et par les citoyens. Les lobbies climatosceptiques, pétroliers et autres ont beau faire : les dangers des ravages écologiques sont connus, les rapports scientifiques sérieux abondent et leurs conclusions alimentent le débat public.
Nul pays, même parmi les plus rétifs aux engagements internationaux contraignants, ne songe à les nier. Beaucoup, d'ailleurs, tout en freinant l'adoption de régulations multilatérales, mettent en place des politiques souvent volontaristes de lutte contre les pollutions et de développement des énergies renouvelables (même si les énergies propres sont encore loin de se substituer aux énergies fossiles et s'il s'agit, dès lors, plus d'une « addition » que d'une « transition » écologique d'un modèle vers un autre).

Les citoyens, eux aussi, perçoivent très bien que ça ne peut plus continuer comme avant.

Tout particulièrement les jeunes générations, très sensibles à la menace climatique, aux conséquences des pollutions multiples issues de l'activité humaine et au gaspillage des ressources de la planète, a fortiori quand domine la recherche exclusive du profit à tout prix.
Mais les citoyens ne veulent pas d'une écologie punitive, d'une écologie qui alourdisse de contraintes supplémentaires les difficultés d'une vie déjà pas facile.

Cela vaut au Nord comme au Sud.
L'écologie à laquelle ils adhèrent doit être porteuse d'emplois nouveaux, de pouvoir d'achat, de sécurités alimentaire, sanitaire, énergétique et sociale, de bien-être quotidien accessible à tous. Ce qu'ils plébiscitent, c'est une social-écologie qui soit un moteur de progrès pour chacun.

Deuxième changement : une diplomatie planétaire qui s'enracine malgré tout

Bien sûr, au regard de l'urgence écologique et de l'accélération de la dégradation de notre environnement, la mobilisation mondiale semble encore trop lente, trop hésitante, trop entravée de soupçons, de concurrences et de querelles qui font obstacle aux coopérations nécessaires.
Bien sûr, les actes sont loin d'avoir toujours suivi les paroles et l'actuel Sommet de Rio semble ne pas devoir inverser la tendance.
Bien sûr, le bilan de ces vingt dernières années doit être regardé lucidement.
Les émissions annuelles de CO² ont augmenté de 38% en deux décennies et l'objectif de limitation du réchauffement climatique à 2° semble hors de portée sans efforts supplémentaires significatifs.
Malgré de nombreuses mesures protectrices, l'érosion de la bio-diversité n'est pas enrayée et 13 millions d'hectares de forêt sont détruits chaque année.
La perturbation du cycle de l'azote continue d'impacter négativement la fertilité des sols et des mers, les « zones mortes » dues aux rejets de polluants agricoles et industriels se multiplient, les ressources halieutiques s'épuisent.
Dans plusieurs domaines que pointait déjà, en 1987, le rapport Bruntland (qui a popularisé la notion de « développement durable »), les seuils d'alerte sont aujourd'hui atteints.
Le risque, indique le rapport remis en janvier dernier au Secrétaire général de l'ONU, est de condamner à la pauvreté 3 milliards de personnes, soit trois fois plus qu'aujourd'hui, car l'irresponsabilité écologique, c'est aussi plus de misère.
Moins du tiers des Etats ont signé les principaux accords multilatéraux relatifs à l'environnement.
Et les sommets de ces dernières années se sont révélés bien décevants.
J'étais à celui de Copenhague, en 2009, au titre des actions conduites par la Région Poitou-Charentes, et j'ai vu les espoirs soulevés par cette rencontre se briser sur la résistance conjointe des Etats-Unis et de la Chine, les deux plus gros pollueurs mondiaux.
Ni Cancun, en 2010, à l'occasion duquel j'avais adressé au Climate Group un document de travail pour des politiques écologistes volontaristes, clefs d'une sortie de crise par le haut, ni Durban, un an plus tard, n'ont apporté de réponses à la hauteur de l'enjeu climatique.
Et pourtant, ces négociations internationales qui semblent souvent s'enliser ou ne progresser qu'à très petits pas sont un acquis majeur qui a légitimé l'idée qu'à des problèmes mondiaux, il faut aussi des réponses mondiales.
Elles ont permis des avancées importantes comme la signature du Protocole de Kyoto, auquel il faut aujourd'hui trouver un relais.
Des règles nouvelles ont été édictées et certaines ont fait la preuve de leur efficacité comme l'accord de Montréal, en 2007, sur l'élimination des hydrochlorofluorocarbones, si destructeurs de la couche d'ozone.
Une chose est sûre : la question aujourd'hui n'est plus de savoir s'il faut agir mais comment agir efficacement ensemble dans un monde qui se transforme à vive allure. C'est pourquoi, si la question des objectifs est essentielle, celle des moyens et des outils communs, financiers et organisationnels, ne l'est pas moins. A Rio, cette année, elle devait être centrale car c'est la condition pour passer, plus qu'hier, des paroles aux actes. Il semble malheureusement que l'occasion ne sera pas saisie.

Troisième changement : l'affirmation de la dimension économique de la mobilisation écologique

Jamais nos raisons d'agir ensemble n'ont été aussi fortes, jamais la nécessité de changer de paradigme n'est apparue si manifeste mais aussi, sur fond de crise pour les uns et d'aspiration légitime à un développement émancipé des anciennes tutelles pour les autres, la tentation de différer des réponses communes à la dégradation de notre
biosphère commune.
C'est pourquoi, plus encore qu'il y a vingt ans, efficacité écologique, efficacité économique et efficacité sociale doivent impérativement aller de pair.
C'est pourquoi, également, il est important de montrer que le laisser-faire écologique n'est pas seulement un héritage empoisonné pour les générations futures mais, ici et maintenant, un facteur de pauvreté, de précarité, d'insécurités et l'option financièrement la plus coûteuse.
En 2006, le rapport Stern chiffrait le coût du changement climatique : 5% du PIB mondial (soit, sur dix ans, 5.500 milliards d'euros) et celui d'une politique résolue de réduction des émissions de gaz à effet de serre : 1% du PIB mondial (soit, sur dix ans, près de 275 milliards d'euros et l'équivalent... des dépenses de publicité mondiales), aisément récupérable par l'engagement de nos économies dans une croissance verte créatrice d'activités nouvelles, de richesses et d'emplois. Même au regard de l'utilitarisme rationnel, l'investissement écologique, ça rapporte !
Rappeler inlassablement cette évidence est tout autre chose que d'ouvrir la porte, sous le label fourre-tout d' « économie verte », à la monétarisation de la nature, à la marchandisation du vivant et à la main mise des intérêts privés sur ces biens communs que sont l'air ou l'eau.
Les ONG réunies en ce moment au Sommet des Peuples dénoncent à juste titre les dangers d'un verdissement superficiel des lois du marché au détriment des régulations garantes de l'intérêt général.
A l'inverse du discours des multinationales, elles montrent comment la privatisation contribue à creuser les inégalités d'accès au service de l'eau.
Elles donnent aussi l'exemple de la transformation du CO² en actif financier et des marchés carbone dont, au bout du compte, les spéculateurs et les pollueurs ont davantage profité que le climat.
Elles montrent les limites des compensations « volontaires » aux dégradations infligées à l'environnement, façon commode, pour les lobbies qui hantent les cénacles onusiens, d'éviter une législation sociale et environnementale contraignante.
La croissance verte telle que je la conçois et telle que nous la mettons en pratique en Poitou-Charentes est tout autre chose.
Elle suppose, bien sûr, un engagement actif des entreprises dans la conversion écologique de notre économie et le développement d'industries écologiques innovantes mais dans un cadre dont il revient à la puissance publique de fixer les règles au nom de l'intérêt bien compris de tous.
Car la nouvelle frontière verte ne saurait être un nouveau Far West : il s'agit de hâter l'avènement d'un nouveau modèle de développement économique, écologique et social, plus efficace, plus durable et plus juste.
Certains parlent de croissance verte « inclusive » ou d'économie « verte et solidaire », peu importent les mots dès lors que l'ambition ne se borne pas à teinter de vert un capitalisme financiarisé inchangé sur le fond et socialement destructeur.
Les pays émergents, Brésil en tête, se méfient eux aussi du vocable « économie verte » mais pour d'autres raisons : ils y voient une ruse des pays occidentaux pour entraver leur libre développement, reprendre la main en vendant leurs technologies vertes et déguiser leurs tentations protectionnistes.
Au-delà des considérations terminologiques, c'est là un des points durs sur lesquels achoppent depuis déjà plusieurs années les négociations multilatérales.
Et cela d'autant plus que les rapports de forces ont profondément évolué, que le souvenir des ajustements structurels et des arrogances d'antan reste vif dans des pays désormais fiers de leur essor et décidés à maîtriser souverainement leur destin.
Cette affirmation sur la scène internationale des pays dits « émergents » est une donnée radicalement nouvelle par rapport au premier Sommet de la Terre et met en évidence à quel point le multilatéralisme écologique a besoin d'une plus juste réciprocité des échanges.
L'enjeu est de taille car tous, pays affaiblis par la crise ou pays affamés de développement, nous avons autant besoin d'une croissance solide, affranchie de modèles insoutenables et capable de réduire les inégalités, dans nos pays et entre eux.
L'autre dimension problématique des relations entre économie et écologie, c'est la crise financière et budgétaire, avec ses conséquences économiques et sociales, sous l'impact de laquelle nombre de gouvernements révisent à la baisse leurs ambitions écologiques.
Le Président Obama croit aux énergies renouvelables mais les Etats-Unis mettent le paquet sur les énergies fossiles avec les gaz et les pétroles de schiste.
L'Espagne avait misé gros sur les énergies renouvelables et la réduction de son extrême dépendance énergétique mais elle leur coupe aujourd'hui les vivres et le tiers des emplois du secteur est en train de disparaître.
Quant au Canada, la droite conservatrice au pouvoir y enterre définitivement le Protocole de Kyoto.
Ces régressions sont des impasses.
En signifiant la préférence court-termiste du chacun pour soi, elles ne facilitent pas les négociations internationales.
C'est pourtant là un contre-sens majeur sur la crise globale qui frappe les pays développés et inquiète tous les autres ainsi que sur les moyens d'en sortir.
Car les crises sont des opportunités historiques à saisir pour se déprendre des vieux modèles à bout de souffle et faire le choix de solutions d'avenir.
C'est pourquoi le Président français a raison de défendre à Rio la nécessité d'un nouveau modèle de développement, de vouloir pour la France une transition écologique réussie (ce sera l'objet de la conférence environnementale de juillet prochain), condition de notre redressement productif, et d'engager nos partenaires européens à s'investir dans le grand chantier d'une Europe de l'énergie en mettant en
place des politiques communes volontaristes et pourvoyeuses d'une nouvelle croissance.
Exemplaires chez elles et visionnaires pour notre monde commun, la France et l'Europe y gagneront un pouvoir d'entraînement accru dans les enceintes internationales où doivent s'élaborer les accords mettant en actes cette « responsabilité commune et proportionnée » proclamée il y a vingt ans.

Quatrième changement : les collectivités territoriales prouvent concrètement qu'il est possible d'agir

La destruction de notre environnement n'est pas une fatalité qui s'abattrait sur une humanité impuissante et condamnée à subir. C'est une question de volonté politique.
En Poitou-Charentes, cela fait déjà plusieurs années que nous avons pris le parti d'une excellence environnementale qui est notre règle dans tous les domaines de l'intervention régionale.
Nous nous sommes fixés, à l'horizon 2020, des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre plus ambitieux que ceux retenus par l'Europe. Nous avons construit le premier lycée « zéro énergie fossile ». Nous soutenons le développement des industries écologiques avec notamment la création d'un pôle de compétitivité qui rassemble aujourd'hui un millier d'entreprises et de laboratoires de recherche. Nous soutenons également le développement des énergies renouvelables et l'industrie photovoltaïque, particulièrement malmenée par le précédent gouvernement, la voiture électrique, les biomatériaux, l'éco-construction, les formations aux métiers verts et bien d'autres choses encore car là sont, dans le monde d'aujourd'hui, les gisements de croissance, d'emplois et d'amélioration de la qualité de la vie.
J'ajoute que nous agissons conjointement sur l'offre et la demande, pour sécuriser les nouveaux débouchés sont les entreprises innovantes ont besoin et pour que la barrière de l'argent ne soit pas, pour les ménages, un obstacle au droit à un environnement sain.
J'ajoute aussi que les actions de coopération décentralisée que nous conduisons avec des régions partenaires au Sénégal, au Viet Nam, en Inde, à Haïti et au Québec sont, elles aussi, fondées sur la diffusion des énergies renouvelables, solaire et éolienne en particulier, sur l'exploitation durable des ressources forestières, sur l'écotourisme et sur l'utilisation de technologies agro-environnementales.
Ces programmes, nous les avons bâtis ensemble, en partant des besoins sur le terrain et en associant les populations aux décisions qui les concernent.
J'en tire la conviction renforcée que, du Nord au Sud, une mobilisation écologique commune, au service du développement humain, est possible dès lors qu'elle repose sur des relations égalitaires et la mise en commun de nos savoir-faire.
Penser globalement et agir localement, c'est ce que font de par le monde de très nombreuses collectivités locales.
D'après l'ONU, 50 à 80% des actions publiques contre le changement climatique sont le fait des Régions.
A Rio, les villes et les collectivités territoriales sont fortement représentées : elles témoignent que la révolution social-écologique est en marche quand bien même les Etats tardent.
Seules, elle ne peuvent pas tout mais elles peuvent beaucoup et préfigurent avec des résultats probants ce qui doit devenir possible à l'échelle du monde.

Qu'attendre de Rio + 20 ?

Chacun le sait : les conditions d'un franc succès et d'avancées majeures ne sont pas réunies.
J'espère pourtant que ce 2ème Sommet de la Terre, voulu jadis par le Président Lula, débouchera sur des résultats tangibles. C'est pourtant loin d'être sûr.
La France, pour sa part, y défend trois objectifs :


- l'accès universel aux énergies renouvelables, pour lequel des engagements doivent être pris ;
- la souveraineté alimentaire qui passe par une agriculture durable et par la préservation des terres arables contre leur accaparement par des Etats étrangers et des multinationales qui les exploitent à leur seul profit ;
- le soutien à la croissance verte, dont l'économie sociale et solidaire est partie prenante, pour que le développement durable soit, sous toutes les latitudes, facteur d'essor économique, de justice sociale et d'équilibre des territoires.
Elle y défend aussi la création d'un indicateur remplaçant le PIB, qui intègre l'efficacité environnementale et sociale à la mesure du progrès de nos sociétés, la mise en place de financements innovants car l'émergence d'un nouveau modèle suppose des investissements d'avenir.
Les Etats les plus anciennement industrialisés ne peuvent se défausser de leur responsabilité historique et de leur « dette écologique ».
De précédents sommets ont créé des fonds qui ne sont toujours pas ou
insuffisamment abondés : je crois que ce manquement à la parole donnée alimente une méfiance peu propice aux compromis à construire.
A Rio, la France et l'Union européenne défendent une nouvelle fois la nécessité de mettre en place une Organisation mondiale de l'Environnement, comme il existe un Organisation mondiale du commerce ou une Organisation internationale du travail, c'est à dire une Agence spécialisée de l'ONU qui dépasse les limites de l'actuel Programme national des Nations unies pour l'environnement, le PNUE, créé en 1972 lors de la Conférence de Stockholm, doté de faibles moyens financiers et qui ne regroupe dans son conseil d'administration qu'une cinquantaine de pays.
Il nous faut aujourd'hui une organisation plus puissante, capable d'assurer le suivi des décisions prises, de mobiliser les énergies et de préparer les négociations à venir.
En établissant son siège à Nairobi, cette Organisation mondiale de l'environnement témoignerait aussi du rôle de l'Afrique au regard des enjeux environnementaux et de l'importance d'une mobilisation écologique qui fasse réellement reculer la pauvreté.
Mais ne nous voilons pas la face : le texte mis au point sous la férule du Brésil juste avant l'ouverture du Sommet de Rio + 20 est indigent et décevant. Il se borne, en matière de gouvernance, à un « renforcement » fort imprécis du PNUE, sans même évoquer la perspective d'une Organisation mondiale de l'environnement.
Il est d'une grande discrétion sur la question des financements nécessaires pour promouvoir dans les pays pauvres une économie sobre en carbone et moins dévoratrice des ressources naturelles.


Il semble, à ce stade, que le texte final n'acte, pour l'essentiel, que deux bonnes nouvelles :
- l'adoption des Objectifs du Développement Durable qui succèderont en 2015
- aux Objectifs du Millénaire qui exclusivement tournés vers les pays pauvres (et
- n'ont obtenu que des résultats mitigés) ;
- la prise en compte de la question des océans et de la biodiversité en haute-mer.
L'acidification des mers, véritables puits de carbone, les ravages de la surpêche et la destruction massive des stocks de poissons n'avaient jusqu'à présent donné lieu qu'à l'adoption, il y a une trentaine d'années, d'un Convention sur le droit à la mer qui ne protège que les zones côtières et laissait un vide juridique total sur 70% de la surface maritime. L'opposition des Etats-Unis, du Japon, de la Russie, de l'Islande et de la Norvège ne l'a pas emporté face au front commun de l'Europe et des pays pauvres du G77.
A Copenhague, le Président Lula avait créé la surprise en prenant pour son pays des engagements volontaristes et exemplaires.
A Rio cette année, nombre de chefs d'Etat et de gouvernement sont absents (notamment Barak Obama, Angela Merkel, David Cameron).
François Hollande est le seul Président d'un grand pays développé à participer au Sommet, si l'on excepte le Brésil, puissance accueillante.
« L'heure n'est plus aux querelles de clocher » disait il y a un mois M. Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu. Il ajoutait : « le moment est venu pour les dirigeants et les peuples du monde de s'unir autour d'un objectif commun pour façonner l'avenir que nous voulons ».
Il y a tout lieu de craindre que le Sommet de Rio ne le permette pas.
La hantise de la crise, au lieu de pousser à l'audace et aux solidarités nécessaires pour en sortir par le haut, semble avoir nourri des frilosités dont l'Union européenne s'honore de ne pas être satisfaite.
L'ambition d'ouvrir un nouveau cycle de négociations dans la perspective d'un accord global, en construisant pour ce faire une méthode et un calendrier, semble avoir été remisée.
Sauf coup de théâtre, ce n'est pas une bonne nouvelle pour le monde.
Mais ce doit être, pour nous en France et en Europe, une raison de plus de pratiquer hardiment une politique par la preuve qui nous arme face à la crise globale qui malmène nos pays alors que le levier du développement durable est une chance à saisir.

Ségolène Royal

 

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 06:35

 

THE DATE
BIENNALE DE LYON 2013

12e Biennale de Lyon
Du 12 septembre au 29 décembre 2013
Preview : 10 – 11 septembre 2013

 

 

SAVE THE DATE
BIENNALE DE LYON 2013

12th Biennale de Lyon
12 September to 29 December 2013
Preview: 10-11 September 2013

 

espace

WORK IN PROGRESS
LA BIENNALE DE LYON 2013


Gunnar Kvaran, commissaire : interview.

12e Biennale de Lyon
Directeur artistique : Thierry Raspail
Commissaire : Gunnar Kvaran

Pendant plusieurs années, vous avez dirigé le Musée d’Art de la Ville de Reykjavik, puis celui de Bergen en Norvège. Depuis 2001, vous êtes le directeur du Musée d’Art contemporain Astrup Fearnley à Oslo. Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Le 28 septembre prochain, le musée Astrup Fearnley va s’installer dans un nouveau bâtiment, un chef-d’oeuvre architectural conçu par Renzo Piano sur la péninsule de Tjuvholmen dans le fjord d’Oslo. C’est le toit de verre en forme de voile qui caractérise la nouvelle construction et qui conditionne la forme des salles d'exposition et l’expérience spatiale. Un vrai challenge pour les commissaires et la mise en espace des expositions ! À l’occasion de l’inauguration du musée, nous présenterons une exposition d’oeuvres provenant de notre collection. Ces œuvres, acquises au cours des trente dernières années, ont été réalisées par les artistes contemporains les plus novateurs comme, par exemple, Jeff Koons, Cindy Sherman, Matthew Barney, Paul Chan, Trisha Donnelly ou Nate Lowman. Ensemble, elles présentent une vision urbaine cosmopolite qui s'étend sur diverses cultures et périodes historiques, abordant différents thèmes comme la politique et la religion, la violence et la sexualité, l'identité et la mémoire, la beauté et l'art,éléments constitutifs de l'expérience commune contemporaine.

Que représente pour vous la Biennale de Lyon ?

Je dois dire tout d’abord que c’est un grand plaisir et un grand honneur pour moi d’avoir été choisi pour assurer le commissariat de la prochaine Biennale de Lyon. Thierry Raspail, en tant qu’initiateur et directeur artistique de la Biennale de Lyon, a su l’imposer comme l’une des biennales d’art les plus respectées au monde. C’est une "biennale d’auteur", toujours avec un concept et une thématique bien marqués et un profil clair et qui a déjà inclus des commissaires de renommée internationale tels Harald Szeemann, Jean-Hubert Martin, Nicolas Bourriaud, Jérôme Sans ou encore Hans Ulrich Obrist. J’ai eu par ailleurs l’occasion de travailler avec Thierry Raspail et son équipe dans d’autres contextes et ces expériences m’ont donné un bon aperçu de leur compétence et de leur créativité dans la gestion de projets importants et complexes à l’image de la Biennale. Je me réjouis de notre nouvelle collaboration.

Comment se présente votre projet pour la Biennale 2013?

Je travaille pour l’instant sur la notion assez large de structures narratives et m’attache à trouver des artistes contemporains qui s’intéressent particulièrement à la mise en forme de leurs récits visuels et s’impliquent dans le développement de dispositifs narratifs originaux. Depuis quelques décennies, avec l’entrée dans la période dite post-media ou post-conceptuelle, les artistes se soucient davantage de créer de nouvelles structures narratives pour communiquer leurs histoires, réelles ou imaginaires, comme leurs expériences, petites ou grandes. Le point de départ n’est plus la matière et la technique de la peinture ou de la sculpture traditionnelle, mais un concept, une idée ou une histoire qui sera ensuite matérialisée. Jusqu’à un certain point, on peut même dire que l’originalité du geste artistique est portée par l’originalité des constructions narratives qui peuvent impliquer des matériaux très divers et des organisations spatiales jusque-là inédites.

Est-ce que la Biennale a déjà un titre ?

Non, pas encore. Il n’est pas nécessaire de se presser. Le titre va "se révéler" dans la recherche et dans le contact avec les artistes et leurs oeuvres.

 

WORK IN PROGRESS
THE 2013 BIENNALE DE LYON

Gunnar Kvaran, curator: interview.

12th Biennale de Lyon
Artistic director: Thierry Raspail
Curator: Gunnar Kvaran

For several years, you ran the Reykjavík Art Museum, then its counterpart in Bergen, Norway. Since 2001, you’ve been the director of the Astrup Fearnley Museum of Modern Art in Oslo. What’s your current project?

On 28 September this year, the Astrup Fearnley Museum will move to a new building, an architectural masterpiece by Renzo Piano on the Tjuvholmen peninsula in the Oslo fjord. This new building is characterised by its sail-shaped glass roof, which defines the shape of the exhibition rooms and the visitors’ spatial experience. This is a real challenge for the curators when they are arranging the exhibitions! To mark the museum’s inauguration, we’ll be staging an exhibition of pieces from our own collection. These works, acquired over the past thirty years, are by the most groundbreaking contemporary artists such as Jeff Koons, Cindy Sherman, Matthew Barney, Paul Chan, Trisha Donnelly and Nate Lowman. Together, they offer a cosmopolitan urban vision that spans various cultures and historical eras, and addresses themes including politics and religion, violence and sexuality, identity and memory, beauty and art – all of which contribute to our common experience of contemporary life.

What does the Biennale de Lyon mean to you?

I must first say what a great pleasure and great honour it is to be chosen to curate the next Biennale de Lyon. Thierry Raspail, its initiator and artistic director, has established the Biennale as one of the world’s most respected art biennials. It’s a biennale d’auteur, which always has a strongly-defined concept and theme and a clear profile, and which has already had internationally-renowned curators such as Harald Szeemann, Jean Hubert Martin, Nicolas Bourriaud, Jérôme Sans and Hans Ulrich Obrist. I’ve already had opportunities to work with Thierry Raspail and his team in other contexts, and these experiences have given me a good idea of how skilled and creative they are in managing big, complex projects like the Biennale. I’m delighted to be collaborating with them again.

How’s your 2013 Biennale project shaping up?

For the moment, I’m working on a fairly broad notion of narrative structures, and looking for contemporary artist who have a special interest in the formal articulation of their visual stories and in developing original narrative systems. Over recent decades, as we have entered the so-called post-media or post-conceptual age, artists have grown more concerned with creating new narrative structures to communicate their stories, whether real or imaginary, and their experiences, whether large or small. Their starting-point is no longer the material and technique of painting or traditional sculpture, but a concept, idea or story to which they will then give material expression. Up to a point, one can even say that the originality of their artistic gesture stems from the originality of the narrative constructions, which can involve extremely diverse materials and novel spatial organisations.

Do you already have a title?

No, not yet. There’s no hurry. The title will come to me during my search for, and contact with, the artists and their work.

 

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 01:46
RÉGION RHÔNE-ALPES
Direction de la culture
Organisation/communication : 06.32.15.51.27
avignon@rhonealpes.fr
www.culture.rhonealpes.fr
Bonjour,
  
Nous avons le plaisir de porter à votre connaissance le programme des Rencontres du Spectacle Vivant de Rhône-Alpes au Festival  d'Avignon qui se dérouleront sur la Péniche Rhône-Alpes amarrée comme chaque année Quai de la Ligne du 11 au 18 juillet 2012. 
  
N'hésitez pas à le diffuser largement auprès de vos contacts et sur vos différents supports de communication ( site internet, newsletter...) 
  
Pour tout renseignement, vous pouvez nous adresser un mail :  avignon@rhonealpes.fr    
 
Ou nous appeler : 04.26.73.58.45 ou 06.32.15.51.27
 
Espérant vivement avoir le plaisir de vous y accueillir,
 
Bien cordialement,
 
 
Pour la Direction de la Culture de la Région Rhône-Alpes : 
 
Catherine CREMET-PARELLA
Responsable service spectacle vivant 
 
1 esplanade François Mitterrand 
 CS 20033 - 69269 LYON CEDEX 02
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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 00:01

Sylvie Guillaume (S&D). — Madame la Présidente, avec mes collègues, je veux m’associer à l’expression d’une voix forte pour contribuer à mettre fin à ces tortures que sont les mutilations génitales.

Les discussions qui auront lieu dans le cadre de l’ONU ne doivent cependant pas nous faire oublier ce qui se passe dans nos États membres et nous devons les rappeler à leurs obligations. C’est ainsi que je m’attacherai à un aspect particulier, complémentaire à ceux qui ont été abordés par mes collègues. On estime que 500 000 femmes et filles vivant en Europe souffrent à vie des conséquences des mutilations génitales et que 180 000 d’entre elles sont à risque chaque année.

Les mutilations génitales sont reconnues comme des persécutions liées à l’âge et au sexe et, sur la base des développements jurisprudentiels récents, il est établi qu’une fille ou qu’une femme demandant l’asile parce qu’elle a subi ou est susceptible de subir une mutilation génitale peut être éligible au statut de réfugiée en vertu de la convention de 1951.

Or, certains États membres européens ont parfois une interprétation disons restrictive des motifs de demande d’asile. Les États membres doivent pourtant assumer leurs responsabilités, car il n’est pas acceptable de maintenir une fragmentation dans les approches suivies par les uns et les autres. Nous devons tous nous retrouver dans ce combat pour empêcher ces actes de cruauté, pour empêcher qu’ils restent impunis et pour protéger enfin au mieux les victimes.

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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 00:02

Publié le 14 juin 2012 par Égalité

Détail de l'illustration du manifeste "Nous n'irons pas au bois"

13 juin 2012

Lettre ouverte à M. Frédéric Joignot, journaliste à M (supplément du Monde)

Prostitution : passez du 19e au 21e siècle !

Un concentré de ringardise machiste : voici ce qu’a découvert le réseau Zéromacho dans votre article de M du 9 juin 2012. Vous y rendez compte de la manifestation du Syndicat des travailleurs du sexe, qui s’est déroulée à Paris le 2 juin. Comme ce lobby, vous vous opposez à la proposition de loi Geoffroy-Bousquet « visant à pénaliser les clients ».

Voici la fin de votre texte :

« Le client n’est pas un criminel s’il sollicite les services d’une personne majeure consentante ; soumis au droit commun, il ne doit pas utiliser la force ou la menace, ou abuser de la faiblesse d’une personne. Dès lors, rien n’autorise sa pénalisation. Pourtant, PS et UMP entendent le réprimer. Au nom de quel principe ? Ces rapports sexuels entre adultes consentants sont payants. L’amour tarifé serait éthiquement inférieur à l’amour gratuit. Il doit donc être prohibé. Tous ceux qui ne partagent pas ce jugement moral discutable doivent-ils être emprisonnés et rançonnés ? Faudra-t-il pénaliser les mariages d’argent ? Les hommes seuls cherchant une sexualité ? Les puceaux attardés en quête d’éducation ? Les célibataires handicapés ? »

Allez donc aérer votre indignation du côté des boulevards extérieurs parisiens ! Vous pourrez y observer de nombreux exemples féminins, jeunes et décharnés d’« adultes consentantes », dans l’exercice de leur activité « amoureuse ».

Oserez-vous prétendre que l’homme s’offrant les services de ces femmes dont la détresse et la misère physique sont évidentes n’« abuse pas de la faiblesse d’une personne » ? Pourrez-vous affirmer que ce client-prostitueur n’est pas le complice des esclavagistes qui les exploitent et les réduisent à l’état de bétail humain ? Soutiendrez-vous que l’argent efface la violence de l’acte ? La réalité de la prostitution contemporaine est là, et non dans les fantasmes de « filles de joie » et la célébration de la libre entreprise sexuelle.

En employant des mots du 19e siècle — « amour tarifé », « mariage d’argent », « puceaux » —, vous reprenez à votre compte les arguments de ceux qui veulent « libéraliser » la prostitution, en enveloppant cette institution réactionnaire et machiste d’un parfum sulfureux et libertaire.

Votre compassion pour les hommes seuls, vierges ou handicapés ne s’étend pas jusqu’aux femmes dans le même cas. Quant aux personnes prostituées, peu vous importe qu’elles subissent chômage, précarité, chantage d’un proxénète ou violence d’un réseau criminel.

Elles sont là, c’est donc qu’elles sont « consentantes » : une pensée simple pour un monde simple et un point de vue masculin. Quelle confusion entre le consentement, qu’on peut obtenir de nombreuses façons — menaces, violences, pressions psychologiques —, et le choix, seule condition d’exercice de la liberté individuelle ! Quelle méconnaissance de la solitude masculine, qui, selon vous, se dissoudrait par la magie d’un rapport sexuel de quelques minutes à l’arrière d’une camionnette !

Trop occupé à défendre l’honnête citoyen « emprisonné et rançonné », vous en oubliez les prostituées, quotidiennement pénalisées, rackettées, violentées, humiliées. Ayant l’indignation sélective, vous avez choisi votre camp : celui des clients-prostitueurs, qui ont le pouvoir de l’argent. Une croisade qui rappelle celle des lobbyistes de la vitesse contre le « racket » des radars et du permis à points…

Lancé le 6 décembre 2011, Zéromacho a pour porte-parole Gérard Biard, Patric Jean et Frédéric Robert.
Le réseau soutient la proposition de loi Geoffroy-Bousquet et demande aux pouvoirs publics de :

– Cesser de pénaliser les personnes prostituées ; développer des actions de prévention sociale, éducative et sanitaire, ainsi que des alternatives à la prostitution, afin de rendre effectif le droit de n’être pas prostitué-e.

– Réprimer le proxénétisme en cessant toute complaisance envers ses diverses formes (prostitution de rue, bordels, salons de massages, bars à hôtesses, camionnettes, escortes, sites Internet, petites annonces, etc.)

– Instaurer ou renforcer dès l’école une éducation sexuelle et affective non-sexiste, dans le respect de l’autre, de sa liberté, de ses choix et de ses désirs.

– Instituer contre les clients-prostitueurs une sanction pénale graduée, comme en Suède où cette politique a démontré son efficacité.

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 23:40



Mes camarades de l'Isère organisent le 22 une Université Populaire Itinérante sur 
le thème de l'éducation et son rôle dans la République.( Mouvement La Rose et le Réséda de Montebourg

L'invitation de Rose Réséda, Le Mouvement en Isère :

Le  Mouvement - Isère organise la semaine prochaine
sa première UPI sur le thème suivant :

”Les enseignants et la construction de l’école de la République”

Aminée par :

Jean-Pierre Obin : Inspecteur général de l’éducation nationale,
expert associé au Centre international d’études pédagogiques
et
Pierre Champollion : Spécialiste des inégalités scolaires d’origine
territoriale, ex-directeur-adjoint de l’IUFM de Grenoble (1995-2000)
et expert européen pour les question d’éducation (2002-2004).

Cet événement aura lieu le vendredi 22 juin à 18h30 à l’IEP de
Grenoble sur le Campus de Saint Martin d’Hères. Il est bien
évidement gratuit et ouvert à tous.



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